Elle aurait parfaitement sa place à côté des Renault les plus folles de l'histoire.
Renault fabrique des voitures pour monsieur tout le monde, mais la marque au losange cultive depuis de longues décennies un certain art des sportives plus ou moins délurées. Si la gamme actuelle du constructeur français ne comprend malheureusement plus que la vieillissante -mais toujours très efficace- Mégane RS pour les amateurs d'autos à piloter, Renault a osé vendre par le passé des machines aussi folles que la Clio V6 (2000-2005) ou plus récemment, les extrémistes versions Trophy R de la Mégane. Mais dans cette longue histoire des Renault les plus culottées, la 5 Turbo commercialisée entre 1980 et 1985 en tient une sacrée couche. Avant de laisser définitivement Alpine occuper la scène sportive et en hommage final au cinquantenaire de la Renault 5, la marque dévoile la R5 Turbo 3E sur son stand, au milieu des concepts de future R5 électrique et 4L Trophy. Elle y est clairement une attraction.
N'y voyez aucun lien avec justement la future Renault 5 électrique de série, attendue pour l'année prochaine : cette R5 Turbo 3E n'a absolument rien de compatible avec le monde des citadines actuelles. Conçue sur la base d'un châssis tubulaire spécial, elle présente une carrosserie en forme de « restomod » de la R5 Turbo 2, recouverte de tenue de camouflage régulièrement utilisée sur les concept-cars afin de brouiller les photos.
À l’intérieur, l'ambiance est à la compétition avec la présence de sièges baquets Sabelt, d'un châssis tubulaire et d'un volant extractible. L'énorme levier à bord ne sert pas à passer les vitesses mais il s'agit du frein à main. Enfin, les compteurs traditionnels sont remplacés par plein de petits carrés numériques, un procédé déjà utilisé sur d'autres concepts de la marque. Ce concept fait la part belle à la technologie avec des caméras de marque GoPro placées au niveau des rétroviseurs ou des phares afin de filmer les exploits des pilotes.
Elle mesure à peine plus de quatre mètres de long mais surtout 2,02 mètres de large à cause de ses ailes arrière hypertrophiées, soit à peu près le chiffre d'une Lamborghini Aventador. Le châssis pèse 980 kg auxquels il faut ajouter les 520 kg de la batterie lithium-ion d'une capacité de 42 kWh, installée au niveau du plancher à l'arrière. Cette dernière alimente deux moteurs électriques entraînant chacun une roue du train arrière, développant une puissance totale de 380 chevaux pour 700 Nm de couple. Vous avez peur pour la motricité ? Ne vous inquiétez pas, ce petit monstre électrique a été spécialement conçu pour glisser. Capable d'abattre le 0 à 100 km/h en 3,5 secondes, elle possède un mode Drift et peut braquer ses roues à plus de 50 degrés d'angle comme les machines spécialement préparées qu'on voit dans les compétitions spécialisées.
Après Chantilly, le Mondial de Paris
Le communiqué officiel comporte un long passage consacré au design des tenues du pilote et d'une mannequin qui étaient habillés pour parader à côté de la R5 Turbo 3E au concours d'élégance de Chantilly, le dimanche 25 septembre dernier, mais aussi à la collection de NFT que Renault proposera d'acheter en ligne. Renault nous parle du « Web3 », de blockchains et d'une adaptation aux « codes de son temps ». Permettez-nous de ne retenir dans tous ces éléments de langage bassement marketing qu'un seul point intéressant : l'auto pourra être pilotée virtuellement dans des jeux vidéo.
Après Chantilly, la R5 Turbo 3E est donc exposée sur le stand Renault au Mondial de Paris. Et pour info, le jour de l'inauguration, Luca de Meo, patron de Renault, a exprimé son désir et son espoir de faire rouler pour de vrai ce concept, ce "show-car". Le but serait de l'engager en championnat du monde des rallyes. Il faudrait pour cela faire modifier le règlement, afin de permettre à une auto électrique d'y participer, aux côtés des modèles thermiques. Il faudrait aussi, théoriquement, s'adosser à une auto dûment homologuée pour la route. Est-ce à dire qu'une petite série de R5 Turbo 3E serait fabriquée et vendue au public ? Nous en rêvons, et de voir Jean Ragnotti faire des bêtises à son volant pour voir s'il peut prendre autant de plaisir qu'avec ses vieilles R5 Turbo...
Caradisiac, partenaire du Mondial de Paris
Comme en 2018, Caradisiac est de nouveau partenaire en 2022 du Mondial de l'Auto qui aura lieu à Paris du 17 au 23 octobre. La rédaction de Caradisiac sera ainsi délocalisée sur son propre stand pendant toute la durée du salon pour analyser, disséquer, photographier et filmer tous les nouveaux modèles. Et ce sera bien sûr aussi l'occasion pour vous de venir, comme vous en avez l'habitude, à la rencontre de nos journalistes. Quelle voiture neuve ou d'occasion acheter ? Ils répondront à toutes vos questions. D'ici-là, nous vous donnerons sur Caradisiac toutes les informations que nous aurons pu obtenir auprès des constructeurs sur leurs nouveaux modèles.
Nouvelles connexes