Ces règlements ont été votés sans amendement, en l’absence lors de cette séance du chef commissaire, Serge Clair, souffrant.
Richard Payendee a déclaré que « c’est un grand jour pour Rodrigues qui franchit une nouvelle étape ». Ces règlements s’inscrivent dans la vision de faire de Rodrigues une île écologique avec un gouvernement écoresponsable, en assurant un meilleur avenir aux générations futures. « Certaines décisions peuvent être impopulaires mais sont dans l’intérêt écologique de l’île qui aujourd’hui est reconnue sur le plan international pour ses décisions courageuses. Je salue tous les partenaires qui collaborent avec la RRA », a-t-il dit. L’objectif de ces règlements est de permettre la reproduction de ces espèces, en empêchant leur extinction et leur surexploitation. Pour Richard Payendee, il est impératif de protéger ces espèces « qui ont un potentiel énorme, en les exploitant de manière durable ».
Nicolas Volbert, membre de la minorité, a déclaré que ces règlements sont du Copy and Paste». Il a estimé que les autorités n’ont pas tiré de leçons des erreurs du passé concernant les règlements sur la pêche à l’ourite. « Mo pa pe dir fermtir lapes ourit pa bon, se fason ki ti prezant li ala popilasion ki pa ti bon. Ek zordi zot pe fer mem erer », a-t-il dit. Il dénonce l’absence de données statistiques par rapport au nombre de pêcheurs de crustacés, la quantité récoltée et les acheteurs, entre autres. Il a dit ne pas être contre les règlements mais que la commission de tutelle aurait dû faire un recensement au préalable.
« Pou bann dimounn ki lapes krab, krevet ek langous, li enn sours de reveni parski zame Rodrig inn export sa bann kristase li. C’est bon de passer des lois, mais il faut proposer des alternatives », a déclaré Nicolas Volbert. Il a soutenu que les autorités auraient pu donner les moyens aux pêcheurs concernés de se tourner vers l’aquaculture. Il se demande également si des recherches ont été effectuées par la commission avant de proposer ces règlements et si les espèces nocives sont également concernées. « Je ne suis pas d’accord que le pouvoir soit accordé au commissaire uniquement pour accorder ou refuser une demande de permis de pêche. Je suis également contre le fait que personne n’a le droit de contester ses décisions car nous sommes en démocratie », a-t-il souligné.
Pour sa part, la commissaire Rose De Lima Édouard Ravina a dit soutenir pleinement les propositions de son collègue Richard Payendee. Elle l’a félicité pour cette décision courageuse et visionnaire. Elle a poursuivi : « c’est une façon de mettre un terme à la pêche illicite et destructrice. Nous sommes en marche pour devenir des champions du développement durable. Richard Payendee agit pour préserver l’économie et l’écologie, tout en rétablissant la santé et la productivité du lagon, pour une résilience du système marin. » Elle a dénoncé ce qu’elle estime être le pillage de l’environnement marin de 2006 à 2012, avec la surpêche de concombres de mer (bambaras). Elle est d’avis que ces règlements mettent en avant les intérêts de Rodrigues ainsi que l’avenir de chaque Rodriguais.
Pour sa part, Reddy Augustin a attiré l’attention sur le fait que les espèces ne sont pas définies dans ces règlements. « Les zones de pêche et celles des réserves n’ont pas été définies. Les tailles, les genres, ainsi que les méthodes de pêche non plus. Rien n’est mentionné concernant les espèces toxiques. Est-ce qu’il y aura une réglementation sur l’importation ? Il y a un manque de clarté totale concernant ces règlements », a-t-il relevé.
Jean Rex Ramdally, Deputy Chairperson, a soutenu sans réserve son collègue Richard Payendee. Pour lui, ces règlements vont dans le sens d’une dynamique de conservation des espèces car elles ont un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire. Il a précisé que la pêche de ces crustacés n’est pas fermée à partir du 30 juin « mais que les règlements donnent le pouvoir à la commission de déterminer la période de fermeture ».
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