Selon lui, les opérateurs de taxi font face à des difficultés pour obtenir un prêt bancaire pour l’achat d’une voiture. Trois mois après l’annonce, aussi contenue dans le manifeste électoral, où en est-on ?
Selon une source proche du dossier, la National Land Transport Authority (NLTA), se penche actuellement sur les modalités de cette mesure électorale. Selon les directives, les procédures doivent être prêtes le 23 janvier. À la NLTA, l’on préfère ne pas confirmer de date précise, affirmant toutefois que le processus est en cours. À la question de savoir comment l’État va établir cette mesure, notre interlocuteur se contente de dire qu’«il faut que l’on ait d’abord l’approbation du Cabinet».
Cette promesse électorale ne semble pas faire l’unanimité parmi les chauffeurs de taxi. Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union, n’accueille pas trop les Rs 100 000 «kado» du gouvernement. Selon lui, il faudrait créer un Trust Fund pour les chauffeurs de taxi. D’ailleurs, Pravind Jugnauth l’avait annoncé lors du discours budgétaire l’année dernière. «Bizin tir sa mantalité asisté, gagn kado la dan latet dimounn.»
Pas en offrant un cadeau qu’on va bâtir un pays
Réaliste, il dira que ce n’est pas en offrant un cadeau qu’on va bâtir un pays. «Que va-t-il se passer après ?» Selon lui, c’est un gros montant qui sera financé par les contribuables, soit environ Rs 60 millions, si les Rs 100 000 sont déboursées chaque quatre ans, pour les 6 000 et quelque chauffeurs de taxi. «Cette mesure va encourager les chauffeurs de taxi à renouveler leur voiture chaque quatre ans. Ce qui n’est pas une bonne chose. Ce sera lourd dans la balance économique et va occasionner des embouteillages.»
Il est d’avis que la création d’un Trust Fund permettrait aux taxis de contribuer et d’utiliser l’argent à bon escient. Il explique sa proposition. Les 6 000 chauffeurs de taxi détenant un permis et les 2 000 part-time drivers peuvent s’acquitter d’un frais d’adhésion de Rs 1 000 au Trust Fund. En tout, le montant est de Rs 8 millions. Ils vont mensuellement contribuer Rs 200. Le montant va atteindre Rs 1,6 million par mois. En une année, le montant serait de Rs 19,2 millions. Les frais d’adhésion de Rs 8 millions et les Rs 19, 2 millions font un total de Rs 27, 2 millions pendant une année. «Au bout de 10 ans, le montant sera énorme. Quand les chauffeurs de taxi vont faire une demande pour un emprunt, ils ne paieront pas d’intérêt.»
De facilités en facilités
Les gouvernements successifs ont accordé plusieurs facilités aux propriétaires de taxi, notamment l’exemption de la taxe (excise duty) à 100 % sur l’acquisition d’une voiture chaque quatre ans, le paiement de seulement 25 % du tarif de la Motor Vehicle Licence et une somme uniforme pour l’enregistrement des voitures, soit Rs 35 000 pour les voitures de plus de 1251 cc.
Que pensent les autres opérateurs du transport de cette mesure ? «Pour nous aussi ce serait un avantage si nous touchions Rs 100 000», lance un des propriétaires de van scolaire. Pour un autre propriétaire, ils bénéficient maintenant du duty free, ce qui est «un bon commencement. Nous avons une remise entre Rs 90 000 et Rs 100 000».
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