Le Road Traffic Amendment Bill, visant à combattre la consommation de drogue chez les automobilistes, a été voté avec amendements mardi soir à l’Assemblée nationale.
Mais le fait majeur de cette partie des débats est que le Deputy Prime Mnister et leader du ML, Ivan Collendavelloo, qui a tenu le rôle de Leader of the House en l'absnce de Pravind Jugnauth, en début d'après-midi, a boudé l'intervention du député de la majorité et membre du ML, Ravi Rutnah.
Sur le fond, si l'opposition tient des réserves sur ce projet de loi, le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, avance que les amendements apportés « sont importants » pour changer l'ADN des Mauriciens s'agissant de leur manière de conduire.
« Lorsque nous analysons la manière de conduire des Mauriciens, nous devons nous inquiéter », explique Nando Bodha, ajoutant que cette façon de conduire « est inscrite dans l'ADN des Mauriciens ». Selon lui, les lois « ne peuvent être souples » mais doivent pouvoir « donner des résultats ».
S'il dit comprendre les inquiétudes de ceux qui se sont exprimés sur ce projet de loi, il avance que les mesures permettront de « changer la culture de conduite des Mauriciens ». Il indique que les amendements apportés « sont inspirés des lois britanniques » et avance que « l'expertise étrangère a été perçue pour ces amendements ».
Et d'affirmer que les nouvelles lois « sont dures » mais que changer l'ADN des Mauriciens est « une priorité ».
Répondant aux inquiétudes des membres de l'opposition au sujet des médicaments pris par certaines personnes malades et qui peuvent être classifiés comme des drogues, Nando Bodha avance que « prendre le volant sous l'effet de ces médicaments met en péril leur vie et celle des autres ».
Il poursuit que conduire sous l'effet de médicaments ou de l'alcool « ne tient pas la route » et fait ressortir que, depuis le début de l'année, 20 personnes sont déjà mortes. « Sur 151 accidents fatals en 2018, 20% ont démontré des effets de la drogue », dit-il, confirmant ainsi l'existence du problème de drogue.
Nando Bodha fait également ressortir que les drogues de synthèse « provoquent des comportements violents » chez le consommateur. Si le nombre de morts a baissé depuis le début de l'année par rapport à l'année dernière, le ministre soutient qu'il « faut continuer » la campagne d'éducation.
Pour lui, les amendements apportés visent « à régler les points noirs » et à « permettre aux policiers d'agir ». Par ailleurs, s'il faut avoir foi en la police, il croit également qu'il « faut agir lorsque des plaintes sur des abus des policiers sont dénoncées ». En raison des accidents, il révèle que le gouvernement doit débourser Rs 6 milliards, soit 1,5% du Produit intérieur brut.
Par ailleurs, à l'heure où le député Ravi Rutnah s'est mis debout pour son discours, il a eu la désagréable surprise de voir son leader, le vice-Premier ministre Ivan Collendavelloo quitter l'hémicycle. Ce dernier, vraisemblablement agacé à travers ses expressions faciales, est revenu après le discours du député, qui est également membre de son parti.
Le député de Rodrigues Francisco François, qui s'est aussi exprimé sur ce projet de loi, a affirmé que celui-ci est « important » pour la sécurité routière. Le PPS Rajcoomar Rampertab, a aussi abondé dans le même sens. Pour le député de l'opposition Arvin Boolell, la répression « n'est pas une mesure à ce grand problème de société ». Il avance que les peines sont « trop dures » pour les premières infractions. Selon lui, il faut bien définir la politique de la réhabilitation et la réinsertion.