Le gouvernement envisage plusieurs options dans sa tentative de réduire le nombre d'accidents de la route. Parmi celles-ci : un nouveau système de "cumulative contravention" sera introduit bientôt. De même qu'un permis temporaire, avec possibilité d'annulation, en cas de mauvaise conduite, ainsi que des peines plus sévères. Ces propositions sont actuellement à l'étude au State Law Office.
Le ministère du Transport routier et du Métro a organisé hier une marche de sensibilisation à Port-Louis pour marquer la Journée mondiale en mémoire des victimes d'accidents. Le ministre Alan Ganoo a fait ressortir que le gouvernement a pris une série de mesures en vue de réduire le nombre d'accidents, mais qu'à ce jour, une moyenne de 135 morts sur nos routes est enregistrée chaque année. De même, le gouvernement a élaboré une stratégie nationale 2015-2025 en vue de réduire le nombre d'accidents par 50%. « Malgré cela, il y a encore beaucoup d'irresponsables sur les routes », déplore-t-il.
Alan Ganoo a ainsi annoncé qu'un projet de permis de conduire temporaire est à l'étude. « Ce permis sera d'une durée d'une année, au cours de laquelle la conduite du détenteur sera surveillée. En cas de mauvaise conduite, le permis pourrait être annulé. » De même, des propositions ont été soumises au Parquet pour une révision des amendes à la hausse.
Un nouveau système de "cumulative contravention" sera par ailleurs introduit. « Actuellement, le seuil est de cinq contraventions en cinq ans. Nous allons le ramener à quatre contraventions en trois ans. » Il souhaite également que le Parquet donne bientôt son avis sur les amendements proposés et que ceux-ci pourront être proclamés d'ici la fin de l'année.
Par ailleurs, le ministre a rappelé qu'il y a eu 116 décès sur nos routes depuis janvier. Un constat qu'il considère comme « triste, malgré tous les efforts du gouvernement ». Il a dénoncé les conduites « irresponsables » et rappelé que la route est un espace public, « et non pas un terrain privé où l'on peut faire ce qu'on veut ».
Les statistiques démontrent, selon lui, que les accidents fatals ont impliqué 22% de jeunes de 25 ans ou moins, 48% de personnes âgées entre 26 et 50 ans et 26% de 51 ans et plus. « La vitesse est la principale raison des accidents. » Raison pour laquelle le gouvernement viendra avec des mesures plus fortes, dit-il. « Mais le plus important, c'est un changement des mentalités », ajoute Alan Ganoo.
Parmi les autres mesures, il cite l'éducation à la sécurité routière à l'école primaire, l'obligation de s'enregistrer, de porter le casque et de contracter une assurance pour les propriétaires de moto électrique, et l'obligation pour les détenteurs de "learners" de motocyclette de passer leur permis, entre autres. De même, il a rappelé que bientôt, la police pourra également détecter les cas de conduite sous influence de drogue. De janvier à octobre 2020, la police a émis 99 000 contraventions, dont 19 000 concernent l'excès de vitesse et l'alcool au volant, 1 100 cas.
Également présent à cette marche, le ministre de la Fonction publique, Vikram Hurdoyal, a mis l'accent sur la souffrance des familles ayant perdu des proches dans des accidents. Il a appelé à plus de responsabilités de la part de tout un chacun et à créer une culture de la sécurité routière auprès des jeunes.
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