Selon nos informations dignes de foi, cette situation, impliquant de membres du personnel à tous les échelons, prévaudrait depuis plusieurs années. Plusieurs lettres anonymes auraient atterri sur les bureaux de responsables de la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA), organisme responsable qui assure la gestion de la SPMPC, mais elles n'ont abouties à rien.
"Comme quoi, ces lettres sont tombées dans les oreilles des sourds", s'insurge un groupe d'employés qui ne cautionne pas de tels actes frauduleux.
"Il faut dire que la MCIA a déjà initié une enquête sur ce scandale en 2018, mais nous ignorons la suite que celle-ci ait donnée. Il y a encore de forts soupçons sur cette affaire de vol de diesel qui se poursuit à l'Unité de Mécanisation Agricole (UMA)", ajoute le même groupe d'employés. Mis au parfum de cette pratique frauduleuse, un haut responsable au ministère de l'Agro-Industrie et de la Sécurité alimentaire se dit outré: "Le management est caractérisé par l'inefficience. Il y a beaucoup de complicité." Exaspéré par une situation qui a trop duré, il martèle: "Pe gaspille larzan contribuable pou paye bann voler diesel et pe oussi pey bann officier pou ale veye zot ek sa pe koute enormeman a nou pei. AMU en general pas viable"
Il est souligné que le département de l'Audit à la MCIA serait encore à faire de suivi. "Dans le passé, l'AMU a déjà eu des cas qui ont été poursuivis en cour de justice, mais elle les a tous perdus", regrettent les dénonciateurs.
Les mêmes sources font état de la mise en place d'un système de coloration dans le diesel, mais qui n'a donné aucun résultat probant pour contrer les cas de vols. "Le comble est qu'aujourd'hui, un nouveau mécanisme de contrôle, voire un système 'site visit' ki pa efficace. Bann voler zot enn tou system dan zot la latet pou contourn tou bann mesir ki pran", estime un groupe d'employés.
Tonnant dans le même sens, un autre membre du personnel se montre catégorique: "Bann voler diesel dan AMU zot tro ruze parski zot finn travay lontan dans AMU ek zot konn system la. AMU pa pou capav fer narien, bann voler la professionnel."
Par conséquent, nombreux sont ceux qui pensent que la meilleure solution serait la privatisation de l'AMU. "Sinon le gouvernement qui donne des sous, li kuma dire dilo ki pe tombe dan panier", déplore un chauffeur,
Sollicité à plusieurs réprises, vendredi 4 septembre, en vue de lui permettre d'expliquer ce scandale, le directeur de l'AMU, M. Ip est injoignable. Dans un premier temps, le préposé au téléphone nous: "M. Ip est en train de prendre son petit déjeuner...", cela avant de se raviser: "Il est pris dans une réunion." Sollicité dans l'après-midi de vendredi du même jour, la secrétaire nous a répondu; "M. Ip est pris dans une réunion...Il reprendra contact avec vous",mais en vain.
Voilà avec quelle désinvolture, certains responsables d'organismes de l'Etat ou parapublics communiquent avec la presse. Un changement d'attitude s'avère plus que jamais nécessaire, d'autant plus qu'ils sont payés des deniers de l'Etat.
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