Taxi : la FHTA adresse une pétition au PM pour une marge d’opération

il y a 5 mois - 4 Juin 2024, Le Mauricien
Illustration
Illustration
Yash Murrakhun (porte-parole) : « Si un chauffeur tombe malade, il faudra une autorisation de la NLTA pour lui trouver un remplaçant »

La Federation of Hotel Taxis Association (FHTA) a déposé une pétition hier au bureau du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Elle y fait part des difficultés rencontrées par les chauffeurs de taxi et réclame plus de marge d’opération pour faire leur travail. Ceux, qui détiennent un permis d’opération de la National Land Transport Authority (NLTA), se disent en effet contraints de se plier aux exigences inflexibles de l’autorité et de ne pouvoir mener leurs affaires librement, comme c’est le cas dans les autres secteurs.

« In contemporary times, the taxi industry has experienced a decline due to several factors, including increasing fuel costs, increased expenses associated with vehicle maintenance, and a growing trend of individual car ownership among the populace. This downturn is exacerbated by regulations prohibiting taxi operators from engaging freely in other forms of trades. » C’est en ces termes que la FHTA expose les problèmes de ses membres au Premier ministre.

Les détenteurs de patentes de taxi déplorent les conditions imposées par la NLTA, devenues, selon eux, trop contraignantes. Yash Murrakhun, porte-parole de la fédération, explique : « Nous avons adressé une pétition au Premier ministre concernant des règlements qui empêchent les chauffeurs de taxi d’opérer comme des travailleurs indépendants. Dans un pays démocratique, où nous avons des droits fondamentaux, nous voulons faire valoir notre liberté à mener une activité économique. »

Cependant, dans la réalité, poursuit-il, de nombreuses contraintes sont imposées par la NLTA. « Dans n’importe quel business, l’entrepreneur peut choisir qui il veut pour travailler pour lui. Toutefois, le chauffeur de taxi, lui, doit faire une application auprès de la NLTA pour avoir une autorisation. Si un chauffeur tombe malade, par exemple, il faudra une autorisation de la NLTA pour lui trouver un remplaçant », fait-il comprendre.

Il dresse une comparaison avec les autres opérateurs du secteur du transport qui, eux, sont libres de recruter des chauffeurs. « Mais dans le cas des taxis, c’est la NLTA qui décide. Ce n’est pas normal. C’est pour cela que nous réclamons l’abolition du système de “pass taxi” et de nous laisser opérer librement. » Il suggère que cette activité puisse être enregistrée sous le nom d’une compagnie, qui pourra par la suite recruter ses chauffeurs.
Yash Murrakhun indique que beaucoup de problèmes se posent également lors du décès d’un chauffeur de taxi. « Il y a des problèmes de succession qui se posent quant à savoir qui aura le droit d’opérer le taxi. Il y a des permis qui sont repris par la NLTA. Dans un pays moderne, il faut en finir avec ce système. » Selon lui, il faut également des motivations pour encourager les chauffeurs de taxi à aller à la retraite.

Dans la foulée, la FHTA évoque des problèmes au niveau du Taxi Operators Welfare Fund. Chaque chauffeur de taxi doit contribuer Rs 300 à ce fonds chaque mois au risque de voir son permis ne pas être renouvelé, explique-t-elle. Yash Murrakhun avance : « il faut un système de Cashback pour rembourser les chauffeurs qui ne profitent pas des bénéfices offerts par ce fonds. Si un taximan a fait transférer son permis sur le nom de quelqu’un d’autre, par exemple, il doit pouvoir récupérer son argent. »

Le porte-parole de la FHTA fait ressortir que cette contribution, qui s’élève à Rs 3 600 par an, est nettement supérieure aux frais du permis lui-même, soit de Rs 500 pour une durée de trois ans. « Il y a encore d’autres règlements contraignants. Par exemple, si vous avez un permis de taxi, vous ne pouvez faire un autre business. Alors que dans d’autres self-employed, eux, peuvent avoir plusieurs activités à la fois. C’est injuste », s’insurge-t-il.
Yash Murrakhun indique que, par le passé, des actions pacifiques ont eu lieu dans les rues de Port-Louis et devant les locaux de la NLTA, à Cassis. « Cette fois, nous avons privilégié la pétition, en espérant que notre voix sera entendue. Si tel n’est pas le cas, l’assemblée générale décidera alors des autres actions à suivre », affirme-t-il.

La FHTA souligne que ce ne sont pas uniquement les chauffeurs de taxi d’hôtels qui se retrouvent dans cette situation. Ceux basés dans les villages, à l’aéroport ou dans les centres commerciaux, dit-il, font face aux mêmes restrictions de la NLTA.