
Samedi matin, Yougendranath Audit, président de l’Airport Taxi Owners Association, a été violemment agressé alors qu’il tentait d’empêcher un taxi illégal, un «taxi marron», de prendre des touristes à la sortie du terminal.
Selon des recoupements concordants, l’agresseur, le chauffeur du taxi illégal en question, l’aurait frappé à la tête à l’aide d’un coup de poing américain, provoquant une hémorragie abondante, avant de lui adresser des menaces de mort.
Transporté à l’hôpital de Rose-Belle, il y a été admis pour des soins. Son état est stable, mais l’agression marque une nouvelle escalade dans une série d’attaques visant les chauffeurs autorisés. Dans une déclaration à l’express, il a confié : «C’est la sixième agression que j’ai subie aux mains de ces chauffeurs de taxi marron toxicomanes. Le problème reste le même, rien ne change.» Yougendranath Audit a déjà été agressé en avril 2025 à l’aéroport SSR, roué de coups au visage et à la tête par des chauffeurs de taxi illégal.
Ce nouvel épisode survient alors que, trois semaines plus tôt, les autorités avaient pourtant affiché leur volonté d’agir. Le mardi 21 octobre, le ministre des Transports terrestres, Osman Mahomed, avait présidé à Port-Louis une réunion consacrée aux difficultés rencontrées par les exploitants de taxis agréés de l’aéroport SSR. Le ministre des Affaires étrangères, Ritish Ramful, les députés Tony Apollon et Kevin Lukeeram, ainsi que des représentants de la National Land Transport Authority (NLTA), de la police, d’Airports Terminal Operations Ltd et de la General Taxi Owners’ Union, y avaient participé.
Le constat dressé ce jour-là était déjà alarmant. Asraf Ali Ramdin, secrétaire du syndicat, y avait déclaré que la situation était devenue «très préoccupante» pour les 72 taxis autorisés de l’aéroport, confrontés non seulement aux taxis marron mais aussi à des tour-opérateurs qui utilisent leurs propres véhicules et à des plateformes de réservation informelles.«Pa kapav touris pe sorti dan laeropor e pe trouv lager ant bann sofer taxi», avait-il insisté.
Lors de cette réunion, Osman Mahomed avait martelé la nécessité d’un renforcement du déploiement d’agents de la NLTA et de la police, ainsi que l’activation des caméras déjà installées afin d’identifier les opérateurs clandestins. D’autres propositions concernaient l’amélioration de la signalisation, l’orientation des passagers vers les stations officielles et le port d’uniformes pour distinguer les chauffeurs agréés.
Mais les violences survenues moins d’un mois plus tard démontrent que la situation reste hors de contrôle. Malgré les engagements répétés, le site aéroportuaire demeure le terrain d’affrontements entre chauffeurs licenciés soumis à des règles strictes et opérateurs illégaux agissant en toute impunité.