Tesla ferait une erreur avec les radars

il y a 2 années, 2 mois - 27 Janvier 2022, automobile-magazine
Tesla ferait une erreur avec les radars
En 2021, Tesla décidait d'abandonner le radar dans sa panoplie de capteurs pour les aides à la conduite. Mais, selon un récent rapport, le constructeur américain ferait fausse route.

Printemps 2021. Tesla, qui fait figure d'avant-gardiste dans les ADAS (aides à la conduite) et le développement de la voiture autonome, annonce se débarrasser des radars sur les modèles destinés au marché américain. Mine de rien, c'était alors un petit pavé jeté dans la marre, alors que la plupart des rivaux ont choisi une association entre caméras et radars/Lidars. Un mix qui permet en effet d'associer les qualité des deux capteurs pour avoir la plus grande quantité d'informations remontant vers les calculateurs, en toutes circonstances. Sauf que pour Tesla, qui développe la conduite autonome avec le "FSD" (Full Self Driving), le radar n'était plus utile. Elon Musk avait alors expliqué que le FSD serait tout aussi performant sans le radar. Aujourd'hui, une grande étude sur ces technologies (courte, moyenne et longue portée) tente de démontrer que Tesla ferait fausse route en écartant les radars.

Tesla et ses "vieux" radars ?
Selon IDTechEx, si Tesla a décidé de se passer d'eux, c'est parce qu'ils présentaient des faiblesses dans certaines situations, engendrant ce que l'on appelle des "freinages fantômes". Concrètement, le système interprète un élément de son environnement comme un danger, et provoque un freinage brusque du véhicule. L'exemple le plus parlant serait une plaque d'égouts, analysée comme un obstacle qui n'en est pas un, induisant un comportement inadapté de l'assistance de conduite. La faute au matériel, ou au logiciel ? IDTechEx annonce que "Tesla utilisait un radar Continental ARS4-B, qui était parfaitement bon... en 2014".

Ainsi, depuis le mois de mai, les Tesla produites pour le marché américain - uniquement - sont dépourvues de radars. Elles adoptent la "Tesla Vision", une nouvelle évolution du dispositif intelligent embarque, basée sur l'IA et sur un réseau de caméras embarquées qui permettent d'analyser l'environnement. Seulement voilà : à l'arrivée de Tesla Vision, la marque californienne confirmait que plusieurs fonctionnalités seraient temporairement restreintes (Autosteer, notamment), le temps que le Tesla Vision progresse et soit mis à jour. Comprendre au final, par là, que les caméras seules ne peuvent faire le job.

A la décharge de Tesla, IDTechEx rappelle fort justement le long cycle de vie des voitures, qui ne bénéficient pas toujours des plus grandes avancées technologiques des capteurs au moment de leur développement.

Les avantages et les inconvénients des radars et caméras
Aujourd'hui, on estime que plus de 50 % des nouveaux modèles vendus en concession dans les grands marchés automobiles sont équipés de radars. Preuve en est, s'il en fallait encore, de l'importance de la haute technologie dans des voitures toujours plus intelligentes. Mais les experts du secteur le rappelaient encore récemment, un radar seul ne peut pas tout faire.

Le graphique ci-dessus montre en effet que la caméra offre de meilleurs résultats en conditions idéales, en plein jour, tandis que le radar se montre plus avantageux lorsqu'il pleut, puisque les ondes ne sont pas sensibles à ces éléments, contrairement à la caméra. Cette dernière semble ainsi être le capteur le moins intéressant et le moins puissant, mais couplée à un Lidar ou un radar, la donne change. Enfin, et c'est très important, la caméra affiche un argument de poids : c'est l'élément le moins coûteux des trois... c'est peut-être, en partie, ce qui explique la politique de Tesla et d'autres constructeurs.