Toyota assure que les voitures hybrides sont plus écologiques que les électriques

il y a 1 année, 1 mois - 19 Février 2023, caradisiac
Toyota assure que les voitures hybrides sont plus écologiques que les électriques
Toujours pas prêt à devenir un groupe automobile 100% électrique, Toyota conteste les stratégies actuellement déployées pour convertir entièrement les voitures à l’énergie électrique.

Ses dirigeants pensent même qu’il serait plus bénéfique pour la planète de préférer l’hybridation de masse.
Même si Toyota investit dans les projets de nouveautés électriques comme la plupart des autres groupes automobiles, les Japonais ne font pas partie des constructeurs les plus à la pointe en la matière. Encore très timide sur le marché des véhicules électriques, Toyota vient de lancer en Europe son bZ4x dont les chiffres d’autonomie font débat dans certains pays du Vieux Continent. Et ses dirigeants s’opposent toujours aux stratégies imposées aux Etats-Unis ou en Europe : alors que les Américains poussent actuellement très fort pour augmenter au maximum la part de véhicules neufs électriques d’ici 2030, l’Union européenne vient de valider l’interdiction de vente des voitures neuves thermiques en 2035. Le patron de Toyota Akio Toyoda, qui quittera la présidence du groupe en avril prochain, a critiqué à plusieurs reprises récemment ces décisions.

Et le directeur de la recherche de Toyota Gill Pratt va plus loin : il n’hésite pas à affirmer qu’il serait plus vertueux pour la planète, compte tenu de l’état actuel des ressources disponibles dans le monde, de vendre le maximum de voitures neuves hybrides plutôt que des autos 100% électriques. Les journalistes d’Automotive News rapportent en effet ses propos suivants, Pratt pariant sur une pénurie future de lithium (nécessaire à la fabrication des batteries électriques) à cause de l’explosion du nombre de voitures électriques : « prenez comme référence une flotte de 100 voitures thermiques, générant en moyenne 250 g/km de CO2. Selon nos prévisions sur les réserves disponibles de lithium dans le cas d’une généralisation des voitures électriques, il ne sera pas possible de fabriquer plus de 100 kWh de capacité de batteries pour ces 100 voitures. En concentrant ces 100 kWh de capacité batterie dans une seule voiture parmi ce groupe de 100 autos, on ne ferait baisser les émissions moyennes de CO2 du groupe que de 1,5 g/km (soit 248,5 g/km en moyenne). Si on divise cette capacité de batterie dans des accumulateurs de 1,1 kWh de capacité en revanche, on peut fabriquer 90 voitures hybrides avec seulement 10 autos thermiques restantes. Les émissions moyennes de CO2 du groupe de 100 voitures descendraient donc à 205 g/km, un gain bien plus important ».

Un lobbying logique ?
Les prévisions de Gill Pratt sur les quantités disponibles de lithium dans le monde sont soumises à débat, tout comme ses affirmations sur les limites de quantités de batterie qu’il sera possible de fabriquer dans les prochaines années. Impossible de ne pas imaginer que l’homme ne fait que prêcher pour sa paroisse dans ce cas précis, l’hybride simple de Toyota s’imposant désormais comme sa principale technologie mise en avant en Europe ou aux Etats-Unis. Mais il conteste formellement la nécessité de convertir entièrement le parc automobile mondial à l’électrique : « le temps montrera que notre point de vue sur la question est le bon. D’une manière ou d’une autre, on finira par se retrouver avec une grande diversité de types de motorisations qui cohabiteront sur la planète ». Toyota ne ferme pas pour autant la porte à son électrification, puisque le groupe japonais table sur 5,5 millions de véhicules thermiques vendus sur une année d’ici 2030 (en comprenant les hybrides et hybrides rechargeables), mais aussi 3,5 millions de voitures électriques écoulées annuellement à cette date (dont un million rien que chez Lexus).