
C’est donc un trafic de voitures volées international auquel la police française vient de mettre un terme, a relayé l’AFP, avec l’arrestation de 10 personnes, toutes soupçonnées d’avoir fait partie d’une organisation criminelle bien huilée, selon le parquet de Marseille qui vient de rendre publique cette information. La “combine” des trafiquants consistait dans un premier temps à repérer en majorité des véhicules loués à l'étranger. Un ciblage loin d’être anodin : les véhicules ainsi volés bénéficiaient de suffisamment de temps pour être acheminés jusqu’en Algérie, avant d’être considérés comme volés sur les fichiers de la police de notre pays – le traitement des déclarations de vol de voiture auprès des autorités pour des véhicules de location étant nettement plus long que pour les véhicules de particuliers.
Un trafic international qui a duré quatre ans !
La suite du process des aigrefins consistait classiquement à “maquiller” ces voitures volées dans un autre pays, puis d’obtenir des immatriculations provisoires et enfin de les expédier à l'étranger où, devenues vierges, ces voitures pouvaient être revendues “légalement”, a indiqué le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, dans un communiqué. Un trafic d’une ampleur considérable, puisque ces détournements de voitures auraient duré quatre années ! Côté chiffres, la justice française estime que ce sont 20 véhicules qui étaient en moyenne illégalement transportés chaque mois, pour un préjudice avoisinant les 30 millions d'euros.
Un trafic de voitures international, dont le point de départ était le port de Marseille, sans doute avec la complicité d’employés, des véhicules qui étaient ensuite exportés à destination de l’Algérie. “Ces opérations étaient réalisées avec la complicité d'individus ayant d'importantes responsabilités” sur le port de Marseille-Fos, a précisé le magistrat, qui a ajouté que ces complices “autorisaient, contre rémunération, l'entrée des véhicules sur le port et mettaient à disposition de l'organisation un hangar”, pour faciliter leur maquillage.
10 personnes mises en examen
Après une longue enquête menée par la Division de la criminalité territoriale (DCT) des Bouches-du-Rhône, appuyée par le Groupe interministériel de recherche, ce sont donc, le 22 mai 2025, 10 personnes qui ont été interpellées puis mises en examen à l'issue de leur garde à vue. Les chefs d’inculpation, dont notamment recel de vol en bande organisée, blanchiment et faux et usage de faux. Cinq personnes ont été placées en détention provisoire, les autres étant à ce jour placées sous contrôle judiciaire. Rappelons enfin qu'en France, une voiture est volée… toutes les quatre minutes !
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