Transport en commun : l’UBIW dénonce des conditions pour l’allocation de Rs 1 000

il y a 3 années, 10 mois - 21 Janvier 2021, Le Mauricien
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Certaines compagnies d’autobus n’ont toujours pas payé l’allocation de Rs 1 000 décidée par le gouvernement

Pour éviter toute discrimination entre employés du secteur du transport, le gouvernement avait pris la décision en septembre dernier d'étendre l'allocation de Rs 1 000 à toutes les compagnies d'autobus. Initialement, seuls ceux de la Corporation Nationale de Transport (CNT) y avaient en effet droit, puisqu'il s'agissait d'une "interim increase" du PRB. Sauf que selon l'Union of Bus Industry Workers Union (UBIW), certaines compagnies imposeraient des conditions à cela.

Alain Kistnen, président de l'UBIW, indique que le ministre du Transport, Alan Ganoo, a déjà été mis au courant de la situation. « Il a laissé entendre que ceux qui ne respectent pas cette mesure seront rappelés à l'ordre, car l'argent vient du gouvernement. Les compagnies d'autobus n'ont que la responsabilité de gérer cet argent. Cette allocation concerne 6 400 travailleurs du transport sous le NRB. » Or, ajoute-t-il, des compagnies imposeraient des conditions pour bénéficier de cette allocation. « Nous avons reçu des plaintes à l'effet que les "relief workers" de Rose-Hill Transport n'ont pas d'allocation, que la CNT applique un système au pro-rata, tandis que du côté de l'UBS, on veut faire signer des conditions pour cela. »

En effet, selon l'UBIW, ceux qui s'absentent, par exemple, voient leur allocation coupée. Lors d'une rencontre avec le ministre Ganoo en décembre, il avait été dit que Rs 81 M provenant du Bus Industries Recovery Fund avaient été déboursées à cet effet. « Il avait pris l'engagement de résoudre le problème. Malheureusement, nous sommes en janvier et l'UBS n'a toujours pas fait de paiement. »

Saleem Bacsou, vice-président du syndicat, indique que le dossier a été référé au ministère du Travail. « Nous avions une réunion avec l'Enforcement Division du ministère, mais l'employeur a fait savoir qu'il attendait un avis de son conseiller légal, qui n'est autre que Shakeel Mohamed, ancien ministre du Travail. Donc, si on comprend bien, c'est à cause de Shakeel Mohamed que nous n'avons pas eu notre allocation. » Le syndicaliste demande ainsi au Premier ministre, Pravind Jugnauth, de prendre lui-même en main le dossier si ses ministres du Transport et du Travail « ne peuvent faire respecter la loi ».

Dans la foulée, Saleem Bacsou dénonce les conditions des "relief workers" qui, dit-il, sont « pires que l'esclavage ». Ces derniers, précise-t-il, n'ont pas droit aux "sick leave" et "local leave". « Ils ne peuvent même pas prendre d'heure de déjeuner. » De même, le syndicat dénonce une pratique « discriminatoire » à l'égard des receveurs. Ceux-ci doivent en effet, selon lui, renouveler leur licence contre paiement chaque année, tandis que ce n'est pas le cas pour les chauffeurs. « Le montant pour ce renouvellement est passé de Rs 20 à Rs 200. »

Avec les amendes qui sont passées à Rs 5 000, les chauffeurs ne veulent pas être tenus pour responsables en cas de défaillance. « À chaque fois qu'un bus quitte le garage, il y a quelqu'un qui coche pour dire que c'est ok. Donc, c'est à eux d'assumer s'il y a un problème sur la route, et pas au chauffeur ! »