Upper-Vale: Un policier dénonce un haut gradé pour utilisation non déclarée d’un véhicule de service

il y a 1 mois, 3 semaines - 10 Octobre 2025, lexpress.mu
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Un rapport interne consigné récemment au poste de police de Moka fait grand bruit au sein des forces de l’ordre. Un policier, affecté à ce poste, a officiellement signalé qu’un haut gradé aurait utilisé un véhicule de service sans en consigner les mouvements, en violation directe des règlements de la police.

Dans sa plainte, le policier explique qu’il s’était présenté au poste de police vers 14 h 30 pour prendre la relève de l’équipe du premier quart. Peu après son arrivée, il a été informé par un collègue qu’une dame âgée, habitante de Côte-d’Or, sollicitait la présence de la police pour un problème personnel.

Le policier raconte avoir parlé avec la dame en question, qui se disait fatiguée de son locataire et demandait l’intervention d’une équipe sur place. Après avoir pris note de sa requête, l’officier a voulu mobiliser un véhicule de service pour se rendre à Côte-d’Or. C’est alors qu’il a constaté qu’un van de la police, habituellement utilisé pour les interventions, n’était pas stationné à sa place habituelle.

Surpris, il a cherché à vérifier si le véhicule avait été officiellement sorti pour une mission. Mais à sa grande stupeur, aucun enregistrement n’avait été fait dans le diary book du poste concernant la sortie du van, ni aucune mention de son utilisation par un autre officier. Autrement dit, le véhicule avait quitté la station sans trace administrative de mouvement, ce qui constitue un manquement sérieux aux règles internes.

L’officier a alors noté l’incident dans le registre officiel. Il souligne qu’en treize années de service, il n’avait jamais été témoin d’une telle négligence. Dans sa déclaration, il indique qu’au regard de son expérience, ce type de situation laisse présager une possible infraction, notamment un usage abusif de carburant ou une utilisation personnelle d’un véhicule de service.

Le policier recommande par ailleurs que les enregistrements des caméras de surveillance du poste soient examinés pour déterminer à quel moment le van a quitté les lieux et sous quelle autorisation. Il demande aussi que le log book du véhicule et le registre du poste soient vérifiés afin d’éclaircir les circonstances entourant son utilisation.

Cette dénonciation, rare dans la hiérarchie policière, met en évidence un problème de transparence et de discipline au sein du service. À ce stade, aucune réaction officielle n’a encore été communiquée par les autorités, mais selon plusieurs sources internes, une enquête administrative pourrait être ouverte pour déterminer si un officier supérieur a effectivement enfreint les procédures.

L’affaire, désormais au cœur de discussions internes, soulève une fois de plus la question du respect des protocoles et de la responsabilité des officiers, quel que soit leur rang. Pour le policier à l’origine du rapport, il s’agissait avant tout de défendre l’intégrité du corps policier et de rappeler que nul n’est au-dessus des règles établies.