Au Brésil, une très sombre page de l’histoire de Volkswagen est en train de refaire surface. Le constructeur doit faire face à une action en justice dans le pays, dans une affaire parlant de mépris des Droits de l’Homme, d’esclavage, et même de viols.
Rafael Garcia, le procureur en charge de l’affaire dans le pays, dépeint une image effroyable des conditions de travail que devaient affronter les « employés » d’une ferme gérée par Volkswagen au Brésil.
Une forme d’esclavage moderne, des maltraitances, des viols…
Le procès montre que la ferme en question, gérée pendant la période de la dictature brésilienne (1964-1985), attirait des travailleurs avec la promesse de salaires reluisants. Mais ils étaient ensuite forcés de couper, dans des conditions inhumaines, de déblayer la forêt pour préparer l’arrivée de la ferme de Volkswagen.
L’affaire a émergé après le témoignage d’un prêtre, et a pris trois ans avant d’arriver à cette phase de procès. Il faut dire que les accusations sont particulièrement lourdes. D’après Rafael Garcia, les travailleurs étaient maintenus dans un système d’esclavage, étant forcés de s’endetter pour acheter de la nourriture. Certains seraient morts de malaria, sans aucune attention médicale. Un témoignage particulièrement violent fait état du kidnapping puis du viol de la femme d’un travailleur qui avait tenté de s’échapper.
Le procès s’ouvrira le 14 juin prochain. L’équipe des procureurs espère trouver un accord avec Volkswagen pour le dédommagement des rescapés. Le cas échéant, des poursuites pourront être engagées. Volkswagen a déjà eu à faire à la justice du Brésil en 2020. Le constructeur a dû verser plus de 6 millions de dollars en compensation pour sa collaboration avec la police secrète du régime dictatorial, qui avait mené à l’arrestation et à la torture de dissidents politiques.
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