Un grand plan avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone dans l'industrie au Japon d'ici 2050. Les automobiles n'y échapperont pas, avec la mort du thermique à partir de la moitié de la prochaine décennie.
En novembre dernier, le premier ministre japonais annonce la couleur : le Japon doit réorienter son industrie vers le durable, avec un objectif à 2050. A cette date, le pays du soleil levant vise 1,3 milliard de tonnes de CO2 en moins par le secteur privé, 1,4 million de créations d'emploi dans le domaine de l'environnement et près de 400 milliards de dollars de recettes par ce secteur.
Le message a été entendu par le gouvernement japonais qui a voté le plan "Green growth strategy", dont on connaît désormais certains des contours. Si plusieurs pays d'Europe ont acté la fin de la vente de voitures thermiques (2030, 2035 voire 2040 selon les marchés), au Japon, la donne est peu ou proue similaire : les voitures à moteur à combustion seront "éliminées" d'ici la mi-2030.
Une chose est sûre, donc, cela va peser sur Nissan, Honda, Mazda ou encore Toyota. Le texte de loi précise que seules les hybrides et électriques pourront être vendues d'ici là dans les concessions. Cela laisse une petite quinzaine d'années aux constructeurs pour s'adapter, ce qui va notamment représenter un peu plus d'une génération de nouvelle Nissan GT-R, toujours en préparation... on comprend alors, peut-être, l'attentisme relatif de Nissan pour renouveler sa vieillissante R35.
Le VR38 (nom de code du moteur de la GT-R) va devoir s'adapter, tout comme les VTEC et autres Skyactiv de Honda et Mazda. La seule chance de continuer de les vendre sur le marché domestique sera de les associer à un moteur électrique et des batteries suffisamment généreuses pour passer les normes.
Concrètement, cela devrait signifier de l'hybridation rechargeable pour la GT-R. Même si Nissan réalise aussi d'importants volumes de ventes en dehors de ses frontières (aux Etats-Unis, notamment), il n'empêche que la quasi totalité des marchés (Japon, Chine, Europe, Californie...) s'orientent vers un durcissement des lois pour les immatriculations de véhicules neufs.
Mazda, avec Honda semblent aujourd'hui les plus en retard en matière d'électrification, mais l'association du premier avec Toyota va lui permettre de proposer assez rapidement des véhicules hybrides. Le moteur rotatif sera par ailleurs relancé dans une configuration hybride inédite. Le second, lui, a signé un accord avec General Motors pour proposer plus de véhicules électriques.
Il reste malgré tout une inconnue : Nissan, Honda et Mazda vont-ils continuer d'investir des sommes importantes dans leurs propres mécaniques essence (VTEC sur les Type R, GT-R...) si c'est, au final, pour faire dans le "compromis" avec de l'hybridation rechargeable ? Ne sera-t-il pas plus judicieux pour ces constructeurs de plancher directement sur une plateforme de véhicule 100 % électrique ? Ils ont encore une quinzaine d'années, mais la question doit déjà se poser dans les bureaux de recherche.
En Europe, la norme Euro 7 pourrait déjà avoir la peau de bon nombre de moteurs à combustion avant même que ne se profile l'interdiction de leur immatriculation. Les constructeurs n'étant pas du genre à vouloir subir la législation et la fiscalité, ils voudront jouer d'anticipation et passeront pour certain à l'électrique (ou à toute autre forme de mobilité nouvelle) bien avant l'entrée en vigueur des interdictions.
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