Lors de sa seconde comparution devant la Cour de district de Port-Louis, lundi 26 février, la police s’est opposée à sa remise en liberté sous caution. Deux motifs sont avancés : i ) Le risque potentiel qu’il interfère avec les témoins et ii ) Pour sa sécurité. Inculpé sous une accusation provisoire de « Damaging government property», le conducteur du camion est retourné en détention policière. Il devra de nouveau comparaître devant cette même instance le 4 mars prochain.
Il est défendu par son avocat, Me Ashley Maunick, qui a présenté une motion pour que son client soit relâché, avec comme argument que l’objection formulée concernant sa sécurité est injustifiée, car aucun cas n’a été rapporté.
Dans sa défense, le camionneur a soutenu avoir mal négocié la hauteur de son chargement. Bien que le conducteur ait indiqué qu’il roulait à une vitesse inférieure à 80 km/h, les enquêteurs examinent attentivement ses explications, car les images de l’incident capturées par les caméras Safe City montrent que le véhicule roulait à vive allure.
Pour mémoire, le poids lourd immatriculé 6868 DZ 12, conduit par Dasaraden Ramasamy et assisté par un aide chauffeur, a heurté et détruit la passerelle pour piétons, à Roche Bois. Les deux hommes avaient pour mission de transporter, sur le remorqueur, une pompe à ciment qui devait être acheminée à L’Aventure, pour une compagnie de bétonnage.
Lors d’une conférence de presse lundi après-midi, Vikash Woochit, le directeur de la compagnie Eastern Mix Ltd, dont le nom de l’entreprise avait été cité dans cette affaire, a clarifié qu’il n’était pas lié directement avec l’accident. En fait, sa société avait commandé une pompe pour le bétonnage et avait fait appel à une autre entreprise, située à Port-Louis, pour le dédouanement et le transport. De plus, il a précisé que le chauffeur impliqué dans l’accident ne travaillait pas pour l’entreprise Eastern Mix Ltd.
Ce dernier a déclaré son intention de poursuivre en justice ceux qui diffusent des fausses informations à son sujet et concernant son entreprise.
Dasaraden Ramsamy, 39 ans, également connu comme Kovin, a comparu en cour de district de Port-Louis-Nord, hier. La police s’oppose toujours à sa remise en liberté sous caution. Deux raisons ont été avancées par la police : le risque d’interférer avec des témoins et ensuite sa propre sécurité.
L’habitant de Baie-du-Tombeau a été reconduit en cellule policière. Son avocat, Mᵉ Ashley Maunick, a logé une motion pour sa remise en liberté sous caution, qui sera entendue, le mercredi 28 février. La défense avance que les deux points d’objection ne constituent pas une justification valable, étant donné que Dasraden Ramsamy a comparu dimanche devant la Bail and Remand Court et qu’aucun incident concernant sa sécurité n’a été rapporté. «C’est un malheureux accident, qui aurait pu arriver à n’importe qui», a souligné Mᵉ Maunick.
Dans sa déposition, le chauffeur du camion a affirmé que c’était «un regrettable accident et pas un acte planifié ou malveillant», comme s’est demandé le ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, après l’effondrement de la passerelle pour piétons de Roche-Bois. Dasaraden Ramsamy a expliqué avoir mal jugé la hauteur de l’engin qu’il transportait.
Pour rappel, samedi, le camion (tracteur routier) avec une remorque à plate-forme haute, qui transportait la partie supérieure d’une pompe à béton, se déplaçait le long de la voie nord de la M2, NTR Roche-Bois, sur la voie de circulation. En atteignant le niveau du pont surélevé de Roche-Bois, alors que le camion passait sous le pont, la partie supérieure de la pompe à béton a heurté le lit du pont, ce qui a entraîné l’effondrement d’une section du pont qui est tombée sur le toit de la cabine du camion. L’aide-camionneur de 32 ans a été légèrement blessé mais a refusé un examen médical. Le camion est enregistré au nom de la société Eljireh International Ltd se trouvant à Baie-du-Tombeau.
Le camion sortait du port et se dirigeait vers Laventure pour livrer la pompe à béton à la société Eastern Mix, qui l’avait commandée. Il aura fallu à General Construction (GCC), épaulée dans sa tâche par les entreprises ERC Levage et Velogic, dix heures d’efforts pour dégager la chaussée de Roche-Bois et éliminer les débris, de même que le reste de la passerelle.
«La Road Development Authority (RDA) a sollicité notre expertise pour coordonner le déblayage, sachant que nous possédions à la fois les compétences et une partie des ressources matérielles sur un chantier à proximité. Et ERC et Velogic ont collaboré à l’opération en fournissant les engins de levage et les moyens de transport», a expliqué Olivier d’Arifat, Head of Projects chez GCC et responsable de la coordination des opérations.
Depuis dimanche, un passage piéton et des dos-d’âne, avec une limitation de vitesse à 60 km/h, permettent de compenser la passerelle piétonnière, moyennant un ralentissement de la circulation.
Cette société de construction intervient, en effet, sur le chantier du fly-over de Terre-Rouge, situé à proximité. Elle a rapidement dépêché sur les lieux une équipe d’une vingtaine d’ouvriers avec une excavatrice et d’autres équipements nécessaires au déblaiement. Les travaux ont commencé peu après 17 heures. La première étape a consisté à dégager le tronçon de la passerelle tombé sur le camion, ainsi que la pompe à béton que le poids lourd transportait et les débris du véhicule lui-même. Une préparation minutieuse du site a été entreprise afin de garantir des conditions de sécurité optimales pour cette manoeuvre.
Une grue mobile de 220 tonnes, fournie par ERC Levage, a ensuite été mise en action. Cet équipement, parmi les plus imposants sur le marché, a réalisé 80 % du travail, selon Olivier d’Arifat. La deuxième phase de l’opération a porté sur le retrait de la partie de la passerelle surplombant la route. Pour des impératifs de sécurité, la RDA a souhaité que cette partie soit également enlevée dans la foulée.
L’opération s’est achevée vers 3 heures du matin. Les débris du site ont été chargés dans des remorques spécifiquement mises à disposition par Velogic pour le transport de pièces volumineuses.
Le directeur d’Eastern Mix, Vikash Woochit (photo), et l’avocat de l’entreprise, Mᵉ Navin Ramchurn, étaient face à la presse pour clarifier les choses après que des informations aient circulé voulant faire accroire que le camion appartenait à Eastern Mix. Mᵉ Ramchurn a déclaré que l’objectif est de dissiper les malentendus auprès de la population. Vikash Woochit a évoqué des informations erronées.
«C’est un accident qui aurait pu avoir des conséquences graves. Nous avions commandé une pompe à béton et retenu les services d’un courtier, une entreprise de transit et de dédouanement agréée fournissant des solutions logistiques pour les importations. Le camion transportant la pompe à béton n’appartient pas à Eastern Mix. Le courtier avait la responsabilité du dédouanement et du transport de la pompe à ciment jusqu’à L’Aventure», précise le directeur d’Eastern Mix. Mᵉ Ramchurn a ajouté qu’en ce qui concerne les allusions du ministre Hurreeram, qui s’est demandé s’il s’agissait d’un acte planifié ou criminel, il a dit laisser à la police de Roche-Bois, qui enquête, le soin de le déterminer. «D’ailleurs, M. Woochit a été invité à donner une déposition dans cette affaire», explique Mᵉ Ramchurn. Vikash Woochit sera entendu ce mardi. Eastern Mix annonce des poursuites au civil après la circulation d’informations erronées parues dans certains titres de presse.
Si la passerelle de Roche-Bois date de plus d’un demi-siècle, elle a été rénovée en 2012 et rouverte au public en 2013. Sa démolition, en octobre 2012, ne concernait que la voie d’accès mais pas le pont au-dessus de l’autoroute lui-même, comme en attestent ces photos d’époque. L’escalier a été remplacé par une rampe, et elle a été rouverte au public en avril 2013. Durant les travaux, un passage piéton avait également été placé sur l’autoroute. La passerelle a été construite en même temps que l’autoroute reliant Terre-Rouge à Port-Louis. Celle-ci a été inaugurée le 15 juillet 1981 après deux ans et demi de travaux. Dans une photo légendée de feu Vèle Kadressen d’une vue en hauteur des travaux du 14 février 1981, «l’express» faisait état de «l’unique passerelle qui permettra aux habitants de Roche-Bois de franchir cette intolérable frontière que sera pour eux l’autoroute des automobilistes».
Dasaraden Ramsamy, le chauffeur de camion impliqué dans l’accident survenu samedi à Roche-Bois, au cours duquel une passerelle piétonne a été endommagée, a comparu ce matin devant le tribunal de Port-Louis. Une accusation provisoire de “dégradation de biens publics” a été portée contre lui. La police s’est opposée à sa libération sous caution. Deux objections ont été soulevées, à savoir le risque qu’il interfère avec les témoins et sa propre sécurité.
Le chauffeur routier de 39 ans sera à nouveau traduit devant les tribunaux le 4 mars 2024. Pour rappel, une partie de la passerelle aérienne de Roche-Bois a été détruite après avoir été percutée par le camion.
L’accident a provoqué un embouteillage à la sortie nord de la capitale. La passerelle aérienne de Roche-Bois a été endommagée et est tombée sur la route. L’accident n’a fait aucun blessé, mais la police s’est opposée à la libération conditionnelle du chauffeur devant les tribunaux dimanche.
Lors de son interrogatoire, le conducteur a été invité à expliquer les causes de l’accident. Le chauffeur aurait admis qu’il avait commis une erreur de jugement et que la charge de son camion, une pompe à ciment, aurait pu être abaissée. Le chauffeur a également expliqué qu’il avait déjà emprunté cette partie de l’autoroute par le passé. Mais il s’agissait de camions à plate-forme surbaissée.
Il a ajouté que sa destination était Laventure, siège d’une entreprise spécialisée dans le béton. Interrogé sur la vitesse à laquelle il roulait, le chauffeur a indiqué que le camion roulait à moins de 80 km/h. Après interrogatoire, le chauffeur a été placé en garde à vue.
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