Le conducteur de 25 ans et trois autres jeunes occupants, âgés de 17 à 24 ans, dont deux filles, ont été blessés et conduits à l’hôpital par le SAMU. Quant au cinquième passager, son décès a été constaté à l’hôpital. L’autopsie doit avoir lieu aujourd’hui. Gregory Fanchette habitait Trou-d’Eau-Douce et était boatman à l'hôtel Le Canonnier.
Le conducteur n’a pas pu encore être interrogé. Un témoin qui conduisait un 4x4 a affirmé que la voiture venait en sens inverse de son véhicule. Elle voulait doubler une moto, mais en voulait l’éviter, elle est entrée dans le mur.
«Aster la mo pou viv tousel», se désespère Anne-Marie Fanchette. Son fils Grégory Fanchette, 22 ans, a péri dans un accident, jeudi après-midi, à Bramsthan, Flacq. Cette mère décrit son fils comme quelqu’un de doux et de généreux. «Il avait une douceur extraordinaire en lui et il ne se disputait jamais avec personne», déplore Anne-Marie Fanchette, en sanglots. De ses six enfants, le benjamin Grégory était le seul qui vivait sous son toit à la rue Despéroux, à Trou-d’Eau-Douce. Ce dernier laisse également derrière lui un fils de 2 ans, Tyron, qui vit avec son ex-épouse. «Il est le deuxième fils que je perds. Le premier est décédé suite à une maladie il y a quelques années.»
Grégory Fanchette était moniteur d’activités nautiques à l’hôtel Le Canonnier, à Pointe-aux-Canonniers, depuis sept mois mais il songeait à changer de domaine et postuler dans un centre d’appels. «La dernière fois que je l’ai aperçu, c’était hier avant qu’il ne sorte en compagnie de son cousin. Il m’avait demandé des sous mais avant que je ne puisse lui en donner, il était déjà parti», déplore cette mère de 66 ans. Les funérailles sont prévues aujourd’hui car les deux sœurs du jeune homme qui vivent à La Réunion sont attendues pour les obsèques.
Jeudi après-midi, Grégory Fanchette, accompagné de son cousin, Julien Fanchette, 25 ans, et de trois autres amis, Samuel Labelle, Cherine Fa et Laurianne Bill, 24, 18 et 17 ans respectivement, étaient en voiture quand le véhicule a fait une sortie de route pour finir sa course dans la cour d’une famille, à Bramsthan. Ce jour-là, Grégory Fanchette était passé au poste de police de Flacq où il devait signer des documents et ils se rendaient à Curepipe pour des raisons encore inconnues.
Le jeune homme a rendu l’âme à l’hôpital peu après son admission, alors que ses amis sont toujours hospitalisés. «Une des jeunes filles a eu le bassin fêlé, l’autre est blessée à la tête et l’un des garçons a subi une intervention ce matin», explique Jean Alain Fanchette, le frère aîné du défunt qui aurait parlé à une des jeunes filles à l’hôpital, hier. «Elle m’a raconté qu’elle avait demandé à Julien Fanchette, qui conduisait, de ralentir car il roulait extrêmement vite. Elle m’a aussi confié que l’accident est survenu en une fraction de seconde et qu’ils n’ont pas eu le temps de réaliser ce qui leur arrivait. Elle a senti une terrible secousse et s’est retrouvée avec des blessures.» Il ajoute que la voiture appartient à un membre de leur famille.
Plus de peur que de mal
À Bramsthan, le couple Obeegadoo est toujours sous le choc. Leur portail et leur mur d’enceinte sont en pièces. On peut voir des briques cassées, pots de fleurs endommagés et un portail cabossé dans un coin de la cour. «Nous avons nettoyé la cour car, hier, cela ressemblait à un champ de bataille», explique Krineysamy Obeegadoo, le propriétaire des lieux. À ses côtés, sa femme, Silvanayegee, qui est blessée à la cheville droite. «J’étais tranquillement assise dans mon salon faisant de la couture et la porte était ouverte», explique la retraitée. «Tout à coup, nous avons entendu un bruit terrible et j’ai senti une douleur à la cheville. C’était un bout de brique qui m’avait blessée. Après que ces jeunes ont été conduits aux urgences, mon mari m’a accompagnée à l’hôpital.»
En entendant le brouhaha, le couple s’est rué à l’extérieur et a constaté le drame. «La voiture n’avait que deux portes. Les jeunes assis à l’arrière sont sortis par la porte du conducteur. Les filles sont allées s’asseoir sur le bord de route et un des garçons s’est assis près de la voiture alors que Grégory Fanchette était coincé à l’intérieur», relate Krineysamay Obeegadoo. En sus du portail et du mur, les fenêtres et colonnes de leur maison ont été endommagées.
Le désarroi des proches de Mahir, 14 ans
Il revenait de la gym quand il a été percuté par un camion sur un passage pour piétons, lundi dernier. Selon des témoins de l’accident, son ami qui l’accompagnait avait fait signe au chauffeur de s’arrêter. Et, pourtant, Mahir Heerooa, 14 ans, a été mortellement fauché.
Manav Heerooa, oncle paternel de Mahir Heerooa, est remonté par les circonstances ayant provoqué la mort de l’adolescent, affectueusement appelé Dheer. «C’est impossible que le chauffeur n’ait pas vu Mahir. Mon neveu n’avait que 14 ans, mais il mesurait presque 1 m 85. Idem pour l’ami qui l’accompagnait. Il est plus haut que Mahir. Et c’est l’ami en question qui a fait signe au chauffeur», renchérit l’oncle.
Timide
Son neveu , élève en Grade 9 (anciennement Forme 3) au collège d’État Mahatma Gandhi à Moka, fréquentait régulièrement cette route. «Et il a traversé sur le passage clouté après avoir eu l’indication nécessaire.»
Mahir était, selon ses dires, aimé de tous. «À la maison il était très timide. Par contre, il était extraverti avec ses amis. Il était très proche de son frère de quatre ans. Ils étaient très complices», relate l’oncle. Il nous confie que le père de Mahir lui avait acheté une voiture neuve en 2015.
«Mon frère, Kamal, un officier de banque, la lui avait offerte car mon neveu aimait les voitures. Il attendait que son fils souffle ses dix-huit bougies pour qu’il apprenne à la conduire. En attendant, Mahir mangeait et jouait dans ce véhicule qui ne sortait du garage uniquement parce qu’il fallait sof massinn la. C’est son grand-père maternel, un chauffeur de taxi de profession, qui s’en chargeait. Il emmenait alors Mahir se promener un peu», raconte l’oncle. Pour les Heerooa, celui qui a pris la vie à leur Mahir ne peut pas rester impuni. La famille compte entamer des poursuites au civil contre le chauffeur.
Adriano, 13 ans, passait des vacances chez sœur
Adriano Victorien, 13 ans, était à moto en compagnie d’un proche rencontré chez sa sœur, lundi 5 août. Ce dernier aurait perdu le contrôle du deux-roues tandis que l’adolescent a lui, perdu la vie. Chez ses proches à Vacoas, c’est l’incompréhension totale. L’élève de Grade 9 (ex-Forme 3) au collège St.-Helena passait ses vacances scolaires chez ses trois sœurs aînées, tour à tour. Avant l’accident qui lui a coûté la vie, l’adolescent se trouvait chez l’une d’elles qui habite à Terre-Rouge. Selon son père, Dario Victorien, un maçon de 39 ans, Adriano ou Nano pour les intimes, est parti passé quelques jours chez une autre sœur qui habite à La -Tour-Koenig. «Mais il est reparti à Terre-Rouge car il y avait un tournoi à jouer sur PlayStation. Des proches de mon gendre étaient aussi présents. Je ne les connais pas», relate ce père de huit enfants, dont Adriano est le septième.
De ce qu’a appris Dario Victorien, vers 2 h 30, l’un de ces proches a voulu faire du thé. Mais il n’y avait pas de sucre. «Il aurait alors attrapé les clés d’une moto d’un autre proche présent et a demandé à mon fils de l’accompagner. Adriano était quelqu’un qui n’allait jamais vous refuser. Donc, il est parti», raconte le trentenaire. Quid du fait qu’à cette heure il n’y avait pas de boutique ouverte ? Dario Victorien dit ne pas avoir de réponse à cette question. Par contre, il se demande comment sa fille et son gendre n’ont pas entendu la moto démarrer et quitter la cour à cette heure tardive. «Lorsque mon gendre nous a annoncé la mauvaise nouvelle peu après 3h30, il m’a dit qu’il n’était pas au courant des circonstances de l’accident car il dormait. Or, mon fils se trouvait sous leur responsabilité…», martèle-t-il.
Quant aux images des caméras CCTV qui ont montré que c’était son fils qui pilolait la moto, Dario Victorien réplique : «Un de ses frères a un deux-roues, mais il n’a jamais pris la moto.». Il ajoute avoir été surpris d’apprendre que l’assurance n’allait pas couvrir cet accident. «Je suis embarrassé… Mes proches et moi avons cotisé pour organiser les funérailles de mon fils. On n’a plus les moyens pour préparer la rentrée scolaire des enfants et petits-enfants. Sans compter le loyer et les factures», soutient-il.
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