Accident de la route: un ministre intervient pour protéger son garde du corps… ivre

1 year, 4 months ago - 25 July 2023, lexpress.mu
Lallmatie police station, Mauritius
Lallmatie police station, Mauritius
Un membre de la garde rapprochée d’un ministre est entré en collision avec une barrière à St-Julien, le dimanche 16 juillet.

Cela, au nez et à la barbe d’une caméra Safe City. Lorsque le policier a été emmené au poste de police de Lallmatie, il a avoué être sous l’influence de l’alcool.

D’ailleurs, ça se voyait et se sentait. Il a aussi avoué être le garde du corps d’un ministre. C’est peut-être la raison pour laquelle le policier ivre a refusé de faire le test d’alcoolémie. Il a en tout cas avancé qu’il a été blessé aux lèvres et ne pouvait souffler dans l’éthylomètre. Devant l’insistance du policier prenant sa déposition, l’agent de la VIPSU a appelé «son» ministre qui a «ordonné» au flic de service de ne pas contraindre son fidèle garde du corps à souffler dans le ballon. On a alors emmené le gabelou ivre qui ne pouvait plus tenir sur ses jambes à l’hôpital pour faire un test sanguin et urinaire, vu que ses lèvres l’empêchaient de souffler…

Mais, en fait, c’est une autre personne – pas ivre – qui a donné son sang et son urine pour être testés à la place du flic accidenté. Usurpation de sang et d’urine ? C’est quel délit ? Et comment les infirmiers et le doc de service ont-ils pu accepter cela ? Il paraît que c’est encore une fois à la suite des pressions exercées par le même ministre, décidément très protecteur du policier indélicat.

À l’hôpital, on nous fait savoir qu’il est facile de vérifier que le sang et l’urine n’appartiennent pas au garde du corps. Au poste de police de Lallmatie, on nous signale aussi que le manège et la condition physique du policier ivre ont été enregistrés de même que ses paroles par la caméra du poste. Et il y a aussi les caméras Safe City là où l’accident s’est produit.

Une enquête sera-t-elle ouverte sur ces incidents, avons-nous demandé à un policier. Sa réponse : «Certainement. Pas sur le policier et l’ingérence du ministre, mais sur le policier et les soignants à l’hôpital qui se sont occupés de l’accidenté, cela pour savoir qui a fuité ces infos. Ou koné ou, kouma sa déroulé?»