Accident mortel à Beaux-Songes: Heetesh Bhujun, handicapé et en fauteuil roulant, ne souhaite à personne de vivre un tel cauchemar

4 days, 9 hours ago - 14 December 2024, lexpress.mu
Accident mortel à Beaux-Songes: Heetesh Bhujun, handicapé et en fauteuil roulant, ne souhaite à personne de vivre un tel cauchemar
Bradley Henry, le jeune de 19 ans, qui a miraculeusement survécu à l’accident tragique survenu à Beaux-Songes aux petites heures du samedi 12 octobre, a quitté l’hôpital après un mois de soins intensifs.

Cet accident, qui a coûté la vie à plusieurs personnes, avait gravement blessé Bradley Henry. Après plusieurs semaines sous surveillance médicale à l’hôpital, celui-ci a enfin pu regagner son domicile et entamer une nouvelle étape de sa convalescence. Au cours du même drame, un autre jeune a survécu à l’accident. Il s’agit de Heetesh Bhujun, le chauffeur du camion, âgé de 23 ans. Nous avons eu l’occasion de le rencontrer, mercredi, à son domicile de Paillotte et de recueillir son témoignage sur cet accident traumatisant.

Heetesh Bhujun, qui était au volant d’un camion au moment de l’accident, a dû subir une intervention chirurgicale au niveau du tibia, le jour de l’accident. Dans un récit émouvant, il nous a expliqué que ce jour-là, il avait été bloqué sur son siège grâce à sa ceinture de sécurité, ce qui l’a protégé de blessures plus graves. Cependant, il a souffert de nombreux traumatismes, notamment à son pied gauche. «Mon pied gauche a reçu des coups, et ce jour-là, j’étais conscient, coincé sur mon siège car ma ceinture de sécurité m’avait bloqué sur le siège avant. C’est une scène qui passe en boucle dans ma tête, surtout quand je suis seul. C’est difficile, mais je me bats contre cette situation car je ne veux pas sombrer dans une dépression qui ne ferait qu’aggraver mon état. Je m’efforce chaque jour de puiser de la force grâce au soutien de ma famille pour rester en bonne santé et faire face à la vie», a-t-il confié.

Actuellement en fauteuil roulant à son domicile, Heetesh Bhujun, qui se battait pour sa guérison, exprime une profonde frustration. «Ce n’est pas facile», nous dit-il alors qu’on le sent en souffrance. «Le médecin m’a dit que je ne pourrais pas marcher tout de suite. J’ai tellement hâte de retrouver ma vie normale d’avant. Cela me peine de devoir rester dans un fauteuil roulant toute la journée, aidé par ma mère. Ce n’est pas la vie que j’avais imaginée. J’avais des rêves, des responsabilités que je venais d’entreprendre. Et maintenant, tout a basculé. Je dois dépendre de ma mère pour tout, ce qui est difficile à accepter. Je ne souhaite à personne de vivre un tel cauchemar.»

Les yeux perdus dans le vague et le regard tantôt hanté par les événements de ce jour fatidique révèlent l’ampleur de la souffrance qu’il traverse. «Le jour de l’accident, j’étais parti chercher des travailleurs pour les emmener sur la plantation de mon père. La collision est arrivée trop vite, je n’ai rien vu venir. Je n’ai même pas eu le temps de réaliser qu’une voiture fonçait droit sur mon camion. C’est à peine si j’ai eu le temps de m’écarter», raconte Heetesh Bhujun, encore sous le choc de ce qu’il a vécu.

Aujourd’hui, il se voit contraint de mettre ses projets d’avenir en mode pause. «J’étais sur le point de commencer mes études supérieures en management. J’ai dû prendre un semestre off et je reprendrai quand je serai de nouveau sur pied. J’avais aussi décidé d’aider mon père à relancer sa plantation de légumes car il venait de subir une chirurgie et devait se reposer. Maintenant, ce n’est plus le cas, il a dû reprendre les rênes à cause de ma santé.»

Pour ce qui est de sa mobilité, Heetesh Bhujun sait qu’il lui faudra du temps avant de pouvoir marcher normalement. «Le médecin m’a dit qu’il me faudrait environ deux mois pour pouvoir marcher à nouveau. J’ai fait des efforts pour marcher, mais à petits pas. Ce n’est pas facile, je suis déjà fatigué après quelques pas. Je continue à aller à mes rendez-vous à l’hôpital, je suis bien encadré, mais je laisse le temps faire son travail. Ce n’est pas facile car autrefois, j’étais autonome, plein d’énergie et motivé. Aujourd’hui, je n’ai plus l’enthousiasme de sortir. Je passe la journée à la maison, regardant les quatre murs, mais heureusement, ma famille me soutient dans cette épreuve.»