Arnaque à l’essence: les femmes escrocs agissent sur toute l’Île

7 years, 1 month ago - 11 September 2017, lexpress.mu
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S’agirait-elle des mêmes personnes qui ont arnaqué une automobiliste à Grand-Baie ?

Un habitant de Pointe-aux-Sables, âgé de 54 ans, est convaincu d'avoir été victime de la même bande car les histoires concordent avec sa propre mésaventure.

Suite à la parution d'une plainte pour escroquerie à l'essence dans l'édition de mercredi 6 septembre, de nombreuses victimes se sont manifestées sur le site web de l'express. De Plaine-Magnien à Mapou, en passant par Réduit, Ébène et Phoenix, les femmes escrocs auraient agi dans toute l'île, abusant de la bonté des automobilistes. L'habitant de Pointe-aux-Sables témoigne et explique que les deux femmes n'agissent pas seules. Un homme d'une trentaine d'années ne serait jamais bien loin.

Les faits se sont déroulés le 15 juillet à proximité des quarters de la police à Coromandel. «Une femme s'est arrêtée à ma hauteur. Elle m'a expliqué qu'elle a eu une panne d'essence et qu'elle devait se rendre à Chamouny. Elle m'a demandé si je pouvais lui prêter Rs 200. J'ai retiré cette somme. Après je me suis dit que Rs 200 n'est pas suffisant pour se rendre dans le Sud. Je lui ai alors donné Rs 500», raconte la victime. Tout comme à l'automobiliste de Grand-Baie, la jeune femme promet au bon Samaritain de lui rendre l'argent et ils échangent leurs numéros de téléphone.

«Séki to rodé mo pou donn toi»
Le quinquagénaire reçoit plusieurs appels de la jeune femme lui demandant de venir la rencontrer à des heures tardives. «Mo dir li les li, mo pa bizin kas la. Li dir mwa vini, séki to rodé mo pou donn toi», confie l'habitant de Pointe-aux-Sables. Après le harcèlement, la jeune femme commence à menacer le quinquagénaire. Ce dernier se rend au poste de police pour rapporter le cas.

Quelques jours plus tard, alors que l'habitant de Pointe-aux-Sables est dans les parages de Beau-Bassin, il remarque à nouveau la voiture de la jeune femme, une Mitsubishi Colt de couleur rouge. «Monn trouve ene missié pe saryé enn galon lésans inpé pli lwin. Monn fini konné ki li pé rod arnak sa missié la osi. Monn koz ek missié la ek monn apel lapolis.»

La police de Résidence Barkly et celle de Beau-Bassin ont été mandées sur les lieux. Les policiers ont fouillé la voiture de la jeune femme. Ils ont découvert plusieurs pièces d'identité et des cartes bancaires appartenant à d'autres personnes. «La voiture n'avait ni assurance, ni déclaration», avance le quinquagénaire. Les policiers ont embarqué la femme et sa voiture au poste de police. «Zot inn dir moi fer enn lot plint, monn dir donn li ene warning plito. Ti éna trwa lot dimounn ki ti viktim osi, zot pann rod fer plint», raconte notre interlocuteur.

Coup de bluff
La jeune femme a été autorisée à rentrer mais, selon l'habitant de Pointe-aux-Sables, c'est probablement la même arnaqueuse qui a récidivé. Cela car son coup de bluff correspond en tout point à celui utilisé pour berner l'autre victime à Grand-Baie. Le seul détail qui change est le modèle de voiture. Les femmes-escrocs opéreraient maintenant dans une Nissan March grise. Mais selon la police, il s'agirait d'une autre femme, une habitante de Rose-Belle, actuellement recherchée.

Samedi dernier, une jeune femme de Triolet a été victime d'escroquerie alors qu'elle se rendait à Grand-Baie. Elle a été approchée par l'une des femmes. Cette dernière, s'exprimant dans un français impeccable, aurait prétendu habiter Chamouny et en compagnie de sa petite sœur. Elle aurait raconté qu'elle était en panne d'essence et avoir oublié sa carte Fleetman. (NdlR : La carte Fleetman est donnée aux commerciaux par les entreprises afin de faire le plein sans devoir avancer de l'argent.) Elle a ensuite demandé de l'argent pour l'essence, s'engageant à rembourser l'argent le jour suivant. Or, elle ne devait plus donner signe de vie. L'habitante de Triolet s'est rendu compte de la supercherie et en a parlé à des amis. L'un d'entre eux aurait alors relaté avoir été victime des mêmes escrocs près d'un rond-point à Goodlands. Une plainte a été enregistrée au poste de police de Grand-Baie.