Trois victimes sont à déplorer : Jean Francois Sooprayen, un skipper de 54 ans habitant Coteau-Raffin à La Gaulette, Steeve Fok Chak, âgé de 61 ans, employé à son propre compte et habitant Baie-du-Tombeau, et Richard Ng Neng Kwong Ng Yelim, un habitant de Port-Louis, n’ont malheureusement pas survécu…
Ils étaient six à prendre le large et étaient accompagnés du skipper. Quatre d’entre eux ont été retrouvés sains et saufs. Les cadavres ont été repêchés par la National Coast Guard (NCG) de Rivière-Noire vers 14 heures. Les corps ont été autopsiés dans la nuit d’hier.
C’est sur le trajet du retour que le drame s’est produit. Le groupe avait quitté la terre ferme vers 7 h 30 hier matin pour une partie de pêche. Ils avaient sollicité l’aide professionnelle du skipper Jean Francois Sooprayen. Selon nos recoupements d’informations, les amis avaient l’habitude d’effectuer des sorties en mer. C’est alors qu’ils traversaient la passe de La Gaulette qu’une vague a fait chavirer l’embarcation. Ils sont tous tombés à l’eau. Cependant, quatre d’entre eux ont pu être ramenés à terre.
Chez les proches de Steeve Fok Chak, à Baie-du-Tombeau, la nouvelle est tombée comme un coup de massue. Tous pleurent celui qui avait toujours le sourire aux lèvres, disent-ils. «C’était une personne formidable», confie un de ses voisins que nous avons rencontrés hier, juste après le drame qui lui a coûté la vie. Ce dernier peine à croire qu’il ne verra plus son voisin avec qui il avait l’habitude de plaisanter. «J’ai vu sa fille, il y a quelques instants, elle était déboussolée, c’est un grand choc. Elle était au travail quand elle a appris la nouvelle. Pa fasil pou tann enn bann zafer koumsa...» Il confie qu’il recommandait souvent à Steeve Fok-Chak de faire attention quand il se rendait à Rivière-Noire. «La mer est dangereuse à cet endroit. Monn deza pas dan enn sok laba mwa...» Mais la victime était quelqu’un qui profitait pleinement de la vie, qui croquait la vie à pleines dents.
Navigateur talentueux
Steeve était aussi très bosseur. «Pa ti ena okenn erer ek li ! Il possédait son petit business. Il fait notamment des gâteaux à base de riz et de papaye. Il était connu pour cela. Samem zanfan kontan manzé la... Ces friandises étaient de super bonne qualité. C’est une très grande perte...»
Jean François Sooprayen s’en est allé en compagnie de son ami. Chez le skipper, l’homme de la mer, à Coteau-Raffin, c’était la stupeur hier. Alain Soobrayen, le frère de la victime, énumère les prouesses et parle des talents de navigateur de Jean François. «Il était connu de Rivière-Noire jusqu’à Baie-du-Cap en passant par Tamarin, La Gaulette, Coteau-Raffin et Case-Noyale», poursuitil. Comment un tel drame a-t-il pu se produire malgré toute son expérience ? Il peine à le comprendre. «Je ne sais pas s’il est tombé ou s’il s’est blessé…» Mais lorsqu’Alain Sooprayen est parti voir la dépouille de son frère au poste de la NCG à Rivière-Noire, il lui a semblé que son frère avait de l’eau dans les poumons et il a conclu qu’il s’était noyé.
Alain Sooprayen confie que son frère laisse derrière lui une épouse et un fils. Mais il ne parvient pas à parler longtemps, tant l’émotion est forte. «Tous les matins, li abitié al so travay. Hier, ti éna bann klian ti vini, linn al travay. Mais ce n’est pas quelqu’un qui avait l’habitude de prendre des risques.» Il était à Tamarin lorsque d’autres pêcheurs lui ont dit que François s’était noyé. «Mais vous savez, lorsque la mer est démontée au Morne, elle est impitoyable. Plusieurs personnes avaient annulé leur sortie en mer hier…»
Du côté de la capitale, chez les parents et amis de Richard Ng Neng Kwong Ng Yelim, c’est la détresse. Ses proches, accablés, n’ont pas souhaité commenter le drame. Ils ont simplement demandé de respecter leur deuil et de ne pas publier sa photo…
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