Rs 13,5 M : c’est la somme que réclame le Food Technology Laboratory (FTL) de Moka à Metro Express Limited (MEL) pour des dommages causés au laboratoire pendant les travaux d’extension vers Côte d’Or. Le laboratoire, qui a déposé son rapport sur les différents torts causés par les travaux de MEL et leur coût respectif l’an dernier aux Services Agricoles — lesquels doivent transmettre les réclamations au ministère de l’Agriculture — attend toujours ses indemnisations de MEL. Entre-temps, il nous revient que la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA), qui avait réclamé des dommages causés à ses équipements pendant les travaux de MEL, a obtenu une compensation.
Ce rapport expose en détail les effets négatifs importants qu’ont eus les travaux du métro léger (sur l’extension de la ligne Rose-Hill/Réduit vers Côte-d’Or en passant par Moka) sur le Food Technology Laboratory (FTL). Les travaux ont perturbé le fonctionnement normal du laboratoire, affectant l’infrastructure, les équipements, le moral du personnel et leurs conditions de travail. Des équipements sensibles, à cause des vibrations, ont été endommagés : un système de documentation en gel est tombé en panne (coût estimé : Rs 2,5 M). L’équipement PCR utilisé pour les tests OGM est devenu inutilisable avec pour résultat l’arrêt des tests OGM et microbiologiques rapides. Le remplacement du PCR estimé à Rs 4 M.
Le bâtiment ayant été affecté, des travaux d’étanchéité, indique le rapport, sont nécessaires. Le coût avancé est de Rs 2,4 M, mais aucun budget n’a été encore débloqué. Quant aux sols, ils ont été endommagés par des débris et leur remplacement est estimé à Rs 2,6 M. Même l’ancien système téléphonique (PABX) ne fonctionne plus et les réparations sont estimées à Rs 2 M.
Nombreuses interruptions de service
« The metro works have had a huge impact on the work at the Food Technology Laboratory (FTL), more specifically on equipment, infrastructure, staff morale and welfare », a d’emblée indiqué le FTL dans son rapport sur l’étendue des dommages encourus lors de la troisième phase des travaux d’extension du Metro Express. Ces travaux avaient débuté en avril 2023. Dans son rapport, le laboratoire rappelle qu’il « est accrédité pour environ 25 tests et effectue actuellement des analyses pour des instances réglementaires et de recherche. » Il est écrit : « Pendant les travaux du métro, nous avons connu de nombreuses interruptions de service, notamment des coupures fréquentes d’électricité, interruptions de l’approvisionnement en eau, indisponibilité de diesel, des réservoirs septiques et de déchets, ainsi que de la zone de réception des échantillons, qui a dû être reconstruite. Nous avons également subi des vols. »
Le rapport relève que les vibrations fréquentes pendant les forages ont entraîné la casse de verrerie et des fluctuations de la tension électrique. Lors d’un de ces épisodes, le système de documentation en gel est tombé en panne. Un budget d’au moins Rs 2,5 millions est nécessaire pour son remplacement. « Par ailleurs, l’équipement PCR en temps réel, utilisé pour la quantification des OGM, entre autres, n’est plus utilisable. Cela a conduit à l’arrêt des tests pour les OGM et pour les analyses microbiologiques rapides. L’achat d’un nouvel appareil PCR coûtera au minimum Rs 4 millions, sans compter les amorces, CRM et autres réactifs. »
« Increased dust, noise and cracks »
Il est expliqué qu’une partie du bâtiment (l’ancien bureau du directeur adjoint et la zone de réception des échantillons) a dû être démolie. Durant ces périodes, « les conditions de travail étaient très difficiles », souligne le rapport. « Upon demolition of structures, there was increased dust, noise and cracks in infrastructure. We even received visits from the health and safety officer following staff complaints », déplore le FTL. Et de préciser : « À cause de ces fissures, nous faisons face à des infiltrations et accumulations d’eau, notamment pendant les saisons de pluies et les cyclones, ce qui a endommagé les faux plafonds. Cela pourrait entraîner des dommages aux équipements et constitue également un risque pour la santé et la sécurité. Des travaux d’étanchéité estimés à Rs 2,4 millions sont urgemment nécessaires. Malgré les propositions budgétaires soumises depuis l’an dernier, les fonds n’ont pas été débloqués. »
Le laboratoire rappelle que « selon la norme ISO 17025, il est crucial de maintenir des conditions environnementales adéquates, car elles influencent les équipements sensibles et la qualité de l’air, compromettant ainsi les résultats des tests. » Les travaux du métro, note-t-il, ont affecté ces conditions environnementales, notamment en augmentant la poussière dans les locaux. « Par exemple, la surveillance environnementale et la fréquence de nettoyage ont dû être accrues dans le laboratoire de microbiologie, ce qui est difficile à gérer avec un manque d’auxiliaires de laboratoire et de general workers. »
Dans la section chimie, une accumulation supplémentaire de poussière sur les équipements et dans le laboratoire a été observée en raison de l’intensification du trafic (véhicules et métro passant de chaque côté du bâtiment). « Les débris de poussière/béton/démolition ont accéléré l’usure du sol, dont le remplacement nécessiterait environ Rs 2,6 millions. Un sol défectueux présente un risque de contamination de l’environnement de travail et de chutes », avance le laboratoire de Moka. Et de poursuivre : « Suite aux travaux, l’entrée principale a été déplacée et nous avons dû réorganiser notre accueil, nos zones de stationnement ainsi que nos procédures de réception d’échantillons, d’évacuation et d’urgence. La zone actuelle de réception des échantillons nécessite encore quelques améliorations mineures. »
D’autre part, le système téléphonique PABX qui se trouvait dans l’ancienne zone de réception ne fonctionne plus correctement. Le FTL affirme que sa réparation et mise à niveau sont estimées à environ Rs 2 millions.
Réunions impossibles
Selon le laboratoire : « Le nombre de places de stationnement a diminué, ce qui est préjudiciable pour le personnel et les clients. La route d’accès au FTL est restée dans un état déplorable pendant un certain temps. Des clients ont signalé la difficulté d’accès au laboratoire par rapport à avant. » Toutefois, précise celui-ci au moment où il soumettait son rapport, « même si la situation a été partiellement résolue, la route actuelle reste dangereuse pour les piétons et les véhicules, en raison de conduite imprudente observée chez certains usagers. Une signalisation routière adéquate est toujours absente »
La tenue des réunions (physiques ou virtuelles) dans certains bureaux ou dans la salle de conférences lorsque le métro passe à proximité est impossible, indique le FTL. Et d’écrire : « We also use the conference room to host management meetings (a requirement of ISO 17025, national codex meetings as well meetings in connection with our various commitments, e.g. as COMESA reference laboratory and for trainings. The continuous noise is likely to impact on welfare of officers. »
Le laboratoire constate qu’ « à la fin des travaux du métro, plusieurs problèmes sont restés en suspens au FTL : le poste de gardien détruit doit être reconstruit, le portail principal doit être réinstallé, et l’élargissement de la route adjacente au bâtiment en face du FAREI est en cours. Ces éléments ont des implications en matière de santé et sécurité. » Le FTL a tenu à faire ressortir que « one of the four Assistant Director of Agricultural Services was the designated officer for liaising with the Ministry of Land Transport for the Agricultural Services during the project and was also overseeing associated works at FTL as Ag. AD, with collaboration of the Ag. AS. »
Par ailleurs, le laboratoire de Moka indique qu’ « un rapport sur les travaux en suspens a été soumis au ministère pour transmission au ministère des Transports terrestres et du métro léger, mais ce dernier n’a pas encore pris les mesures nécessaires concernant tous les travaux mentionnés. »
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