Les chefs de projets des constructeurs n'ont désormais plus que ce terme à la bouche : intelligence artificielle. L'IA est partout, et qu'on se le dise, elle n'est pas près de ralentir la cadence. Il suffit pour s'en rendre compte de regarder le programme du CES de Las Vegas avec des constructeurs moins en nombre que d'autres années, mais avec la ferme intention tout de même de nous abreuver de ChatGPT et autres technologies qui réfléchissent pour nous. Cela donne d'ailleurs lieu à de drôles de mariages, comme celui de TomTom avec Microsoft.
L'IA, c'est tout ce que l'automobile peut proposer ?
Les voitures sont devenues en fait tellement abouties, évoluées et technologiques qu'il est presque devenu impossible en 2024 d'essayer un très mauvaise voiture pour nous autres journalistes, à part certains modèles parfois mis au point de façon très curieuse. La différence entre les nouveautés se joue donc sur le prix, le design ou... ces petits détails "Tech". Quitte à verser dans la surenchère parfois inutile.
"Inutile", c'est peut-être un peu fort, mais il n'empêche : en 2015 (déjà !), une macro étude de JD Powers démontrait qu'une grande partie des technologies présentes à bord des véhicules n'étaient en fait jamais utilisées. Le titre était d'ailleurs évocateur : "les constructeurs dépensent des milliards de dollars pour des technologies que beaucoup n'utilisent pas".
BMW, Volkswagen, Qualcomm, tous ont quand même profité du CES pour parler ChatGPT et assistance vocale évoluée. Un "cerveau" connecté à l'ordinateur de bord de votre véhicule, capable d'augmenter la température à votre place, baisser le volume sonore ou encore vous parler de la météo. Mais aussi d'établir le diagnostic d'une panne. Dans le cas où un voyant de défaut s'allumerait sur votre tableau de bord, l'IA de Qualcomm serait par exemple capable de vous expliquer quel est le problème rencontré par votre véhicule.
Si Volkswagen et Mercedes ont fait confiance à ChatGPT, BMW préfère tout gérer en interne avec une IA "reliée" aux données embarquées et capables de répondre à des questions techniques... telles que : "quelle est la largeur de mon véhicule ?". Il sera aussi possible de connaître, par exemple, l'autonomie restante d'un véhicule électrique si les conditions climatiques changent.
Des pneus intelligents
Si vous espériez naïvement que l'automobile du futur sera un peu plus raisonnable en circuits imprimés (et de fait, en coûts de réparation), vous pouvez vous raviser. Au CES, deux fournisseurs majeurs se sont alliés pour proposer ce qui pourrait être une nouvelle façon d'assurer votre sécurité sur la route.
D'un côté, l'équipementier allemand ZF qui développe et vend des châssis connectés avec capteurs : CubiX. De l'autre, Goodyear, qui avait déjà présenté en 2022 sa solution technique "Sightline". Il s'agit d'un pneu intelligent capable de communiquer des données plus poussées que la simple usure.
L'association de CubiX et Sightline a donc été dévoilée au CES. L'idée est d'avoir in fine un véhicule capable d'analyser la route et le comportement et d'anticiper des situations dangereuses telles que l'aquaplanning très en avance. Une sorte d'ESP très évolué, mais à quel prix ? Pour l'heure, c'est surtout le marché des flottes et des utilitaires qui est visé.
Mais Goodyear ne s'en cache pas : "l'intelligence des pneumatiques n'a rien de nouveau. Ces technologies existent dans les applications de spécialités, mais il est temps qu’elles soient disponibles pour tous les conducteurs et véhicules". Au delà de l'aspect sécuritaire qu'il conviendra un jour de vérifier réellement, le grand public a-t-il besoin de capteurs et de composants électroniques qui lui expliquent que ses pneus sont usés et qu'il faudra bientôt les changer ?
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