De fait, les véhicules ne peuvent plus traverser le jardin, comme c’était le cas jusqu’ici. La décision a été annoncée lors de l’inauguration d’une aire de stationnement par le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, en présence du Private Parliamentary Secretary (PPS) Gilbert Bablee, du député Kenny Dhunoo et du maire de Curepipe, Hans Marguerite.
Outre cette aire de stationnement, dont les travaux auront duré plus de quatre ans pour un coût de Rs 1,3 million, ont aussi été aménagés un bureau ainsi qu’un endroit permettant aux visiteurs de déposer des plaintes et des suggestions pour améliorer la qualité du service. « Notre objectif est de donner un nouveau look à cet espace naturel », déclare le maire de la Ville Lumière. Ainsi, dans cette même logique, il aura été décidé que le jardin ne serait désormais plus réservé qu’aux seuls piétons.
Cette initiative était cependant loin de faire l’unanimité, que ce soit au niveau des conseillers ou des habitants. Une pétition avait d’ailleurs circulé, que de nombreux citadins avaient signé pour dire leur désapprobation. Pour eux, cette nouvelle aire de stationnement était inutile dans la mesure où, du fait de sa présence, ils doivent dorénavant faire de grands détours. Il faut dire que depuis des années, le jardin constituait un grand raccourci pour de nombreux habitants de la localité.
Des membres du PMSD avaient également donné de la voix contre ce projet. À l’instar de Jean-Noël Kirsley Gopaul, qui estimait que cette aire de stationnement n’était pas une priorité, d’autres projets méritant, selon lui, des investissements pour améliorer le quotidien des citadins. « C’est vrai que nous avons pris du temps pour réaliser ce projet. Mais nous avons eu raison d’investir dans cette aire de stationnement, car ce jardin avait été laissé à l’abandon et certaines infrastructures tombaient en ruine. Avec l’aménagement de cette aire de stationnement et l’installation de caméras de surveillance, les visiteurs, et surtout les enfants, sont plus en sécurité », explique Hans Marguerite.
Le maire de Curepipe poursuit : « Nous avons l’intention de créer très prochainement une esplanade pour les artistes de la région, où ils pourront venir s’exprimer. Nous sommes très satisfaits des projets dans lesquels nous avons investi. » Il rappelle néanmoins que les visiteurs doivent respecter scrupuleusement les règles imposées. Ainsi, ils n’ont plus le droit de promener leurs animaux ou de les laisser en liberté, voire traverser le jardin en voiture. « Nous serons très stricts. Nous demandons à tous de prendre ses responsabilités », insiste Hans Marguerite.
Le maire dit aussi son intention de concrétiser un autre projet qui lui tient à coeur : une maison pour les sans-abri de la ville. « Le nombre de SDF augmente chaque jour. Ils sont une trentaine environ. Ce phénomène a pris de l’ampleur à Curepipe avec le confinement et les pertes d’emplois. Nous avons déjà identifié un bâtiment abandonné rue Monneron, et qui appartient à la mairie. Nous allons le transformer en abri de nuit. Nous n’attendons plus que le financement. »
Il poursuit : « Les sans-abri pourront trouver à cet endroit un lieu pour dormir, avoir un repas chaud et l’eau courante pour se rafraîchir. La gestion sera confiée à une Ong ayant une bonne connaissance dans ce type de service. Elle travaillera en étroite collaboration avec la municipalité. »
Bon à savoir
Le jardin botanique de Curepipe a été fondé en 1870 par des descendants de colons français en tant que jardin d’acclimatation de plantes exotiques et jardin de plantes endémiques des Mascareignes. En termes de diversités des espèces et d’espace, c’est le deuxième jardin botanique du pays, après celui de Pamplemousses. Le jardin de Curepipe s’étend sur deux hectares et possède des palmiers et lataniers, en plus de fougères rares et de bois d’ébène, entre autres.
