Le marché automobile chinois a beau être le plus gros au monde en termes de volumes en 2024, il n'empêche qu'il n'est pas l'Eldorado pour tout le monde. Même si les marques chinoises s'imposent petit à petit sur leur propre sol au détriment des Européens, Américains, Japonais ou Coréens, la concurrence est de plus en plus rude entre eux et les dégâts se font sentir. Alors qu'un constructeur a récemment annoncé être proche du naufrage (Neta), un autre se demande s'il ne devrait pas réduire les coûts et la voilure pour lutter efficacement contre le maître du marché chinois, à savoir BYD. Et ce constructeur, ou plutôt groupe, n'est autre que Geely qui a multiplié les alliances, rachats et investissements ces dernières années. Montée fulgurante au capital de Mercedes, association avec Renault, rachat de Volvo, Lotus ou encore Proton et lancement de Zeekr et Lynk&Co, la progression de l'entreprise a peut-être été trop rapide au regard du potentiel en Chine.
L'information aurait été officialisée par le média Economic Times, piloté par le gouvernement chinois : Volvo Cars et Geely vendent leurs parts dans Lynk&Co à Zeekr qui prendrait ainsi 51 % du capital et deviendrait ainsi le seul maître à bord. La direction de Lynk&Co rapporterait ainsi aux patrons de Zeekr qui piloteront deux marques. Mais il n'est pas impossible de voir Lynk&Co entièrement englouti par Zeekr qui, on le rappelle, reste une filiale de Geely. Joyeux bazar ! Et pour ne rien simplifier, Geely profiterait de la vente des parts de Lynk&Co pour réinvestir... dans Zeekr. Visiblement, Geely mise gros sur la marque chinoise qui se lance en Europe avec le 001 et le X.
Il faut dire que Zeekr est le soldat montant chez Geely alors que Lynk&Co n'a jamais vraiment décollé depuis son lancement en 2017, à la suite d'une création de co-entreprise entre Volvo et Geely. Là encore, l'affaire est complexe et les ramifications nombreuses. Pour l'instant, il ne serait pas question de d'étouffer Lynk&Co mais on imagine difficilement l'avenir pour la jeune marque. Selon la presse chinoise, l'idée serait de réduire la "compétition interne" chez Geely pour mieux lutter face à BYD, leader mondial du véhicule électrique et hybride rechargeable. Cela devrait donc diminuer, un peu, la complexité de l'industrie automobile chinoise avec des alliances, des filiales et des cessions fréquentes.
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