Dommages de Rs 500 000: après un accident, un mineur essuie un revers

4 years, 2 months ago - 12 October 2020, lexpress.mu
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«Je rejette la version du petit qui est tirée par les cheveux. Je suis plus encline à croire à la version de la conductrice qu’à celle du mineur qui n’est pas concluante mais plutôt invraisemblable.»

Après avoir écouté le témoignage d'un mineur qui réclame des dommages de Rs 500 000, alléguant avoir subi des préjudices à la suite d'un accident impliquant une conductrice, la magistrate Nalini Senevrayar-Cunden a rejeté la demande de l'écolier en cour intermédiaire, le 5 octobre.

Les faits remontent au 18 mars 2015 à la rue Macadam, Baie-du-Tombeau. Un enfant qui rentrait de l'école marchait sur le bord de la route lorsqu'il dit avoir ressenti un impact au pied. Blessé, il a été transporté à l'hôpital pour subir une opération chirurgicale. L'écolier avait soutenu, dans une première déposition, que la voiture conduite par la défenderesse, N.V, l'avait percuté mais que personne ne se trouvait derrière lui. Deux ans après cette version des faits donnée à la police, il avait indiqué que la défenderesse l'avait percuté en voulant dépasser un taxi en stationnement. Il a donné, par la suite, une troisième déposition où il affirme que ses camarades de classe et lui marchaient l'un derrière l'autre sur une distance de 10 mètres.

«Ce jour-là, je n'étais pas trop sur le chemin (...) Depuis que j'ai eu cet accident, j'ai des douleurs et je ne peux plus jouer au foot ou pratiquer du sport», a dit l'enfant en cour tout en niant s'être dirigé vers la voiture. Ses parents sont d'avis que c'est la faute de la conductrice qui conduisait imprudemment.

Le Dr Rajan, qui a examiné le plaignant quatre ans après l'incident, soutient que l'enfant porte une cicatrice au pied mais qu'il n'y a aucune déformation et que les mouvements de ses genoux et de ses chevilles sont normaux. «Après une fracture, c'est normal de ressentir des douleurs bien après. Bien qu'il souffre d'une incapacité physique permanente de 10 %, elle n'est pas excessive», a-t-il expliqué. Le Dr Teckham, qui dit ne pas être sur la même longueur d'onde que son confrère, est d'avis que le garçon souffre d'une incapacité physique de 4 % seulement.

La conductrice a, quant à elle, nié les allégations portées contre sa personne. «Je prenais un virage lentement sur la rue Macadam à Baie-du-Tombeau et j'avais remarqué la présence des enfants. Sauf que le plaignant a subitement traversé la route et j'ai freiné.»

Après avoir écouté tous les témoignages, la magistrate estime que les incohérences de l'enfant remettent en question l'authenticité de ses déclarations mais suggèrent plutôt qu'il tente d'ajouter du crédit à sa première version. «Il y a une différence dans sa version à l'effet qu'il marchait avec ses camarades au moment de l'accident et cette différence ne peut être ignorée car, s'ils marchaient ensemble, ils auraient aussi été impliqués dans l'accident», observe la magistrate. Elle ajoute : «Il n'y a aucune raison plausible que le véhicule soit monté sur le bord de la route vu qu'il y avait assez d'espace pour manoeuvrer et la conductrice ne pouvait pas rouler à une vitesse excessive vu qu'elle venait de tourner dans cette rue.» Pour toutes ces raisons, elle a rejeté la demande de l'enfant pour des dommages de Rs 500 000.