Royal Enfield Hunter 350 : notre avis au guidon du roadster néo-rétro

2 years, 2 months ago - 17 August 2022, Auto Moto
Royal Enfield Hunter 350 : notre avis au guidon du roadster néo-rétro
Pour le lancement de sa jolie Hunter 350, un petit roadster néo-rétro, Royal Enfield nous a convié à Bangkok, pour un essai nocturne.

C’est le genre d’engin dont la bouille à croquer ferait un carton en Europe… mais qui présente une fiche technique plus susceptible de séduire une clientèle d’Asie du sud-est, avec seulement 349 cm3 de cylindrée et 20 ch. C’est d’ailleurs là, à Bangkok, que la possibilité d’essayer cette Hunter nous a été offerte.

Avec sa gamme en évolution, Royal Enfield espère plaire aux occidentaux, mais ne négligera jamais ses bases : la firme fabrique plus de 800 000 motos par an en Inde, et n’exporte que 12 % de sa production hors de ses frontières.

La Hunter, qui reprend la base technique des Classic 350 et Meteor, doit donc satisfaire ses compatriotes avant de faire craquer les autres. Elle doit s’avérer robuste, à l’aise sur tous les types de routes et économique à l’usage.

L’idée de lui infliger une mécanique plus performante ne semble ainsi animer que les journalistes européens présents à l’événement. Les dirigeants de Royal Enfield, eux, se contentent de rappeler que tout demeure envisageable, mais que ce monocylindre correspond parfaitement aux attentes de la clientèle…

Hôtel W Bangkok, 21 heures, 32° C et un taux d’humidité à faire transpirer un squelettique. Des groupes de huit motos, formés en amont, s’élancent tous les quarts d’heure.

Le nôtre démarre ses monocylindres une heure plus tard, pour se jeter dans le cœur de cette ville densément peuplée, où le nombre de deux-roues présents à chaque feu vert impressionne autant que les heures passées en voiture, à l’arrêt dans les embouteillages.

Ici, on roule à gauche, mais aucun risque de se tromper : les artères de la cité ressemblent à des autoroutes, avec des terre-pleins centraux et trois voies de chaque côté. Les limitations de vitesse paraissent inaccessibles durant la journée, mais ne semblent intéresser personne une fois les rues vidées.

La Hunter, très facile à prendre en mains, avec un gabarit contenu, une hauteur de selle très accessible et seulement 181 kg sur la balance, évolue ici avec aisance.

Remontées de files, changements de direction, reprises à bas régime, rien ne la perturbe dans cet environnement inédit, entre rues animées, temples illuminés, axes bouchés, et sanctuaires richement décorés.

Le “teuf-teuf” du moteur longue course, sans aucun charisme mais souple et sympathique, berce le trajet. Et il contient très bien ses vibrations.

La position, typée roadster mais pas trop sur l’avant, s’avère agréable. Les pneus tubeless indiens, de marque CEAT, invitent toutefois à la prudence, notamment lorsque la pluie s’en mêle. Mais le freinage, qui répond aux ordres d’un ABS, s’avère sûr et facile à doser.

Dans Bangkok, de nombreux arrêts au feu rouge sont rythmés par un décompte, précisant les secondes restant avant le feu vert.

C’est l’occasion d’appréhender les commandes de la 350 Hunter, simples et fonctionnelles, avec une molette à chaque pouce ; côté droit, pour le démarreur et le coupe circuit, côté gauche pour le feu de route, le feu de croisement et l’appel de phare.

Un bouton à l’index gauche permet de faire défiler à l’instrumentation le totaliseur de kilomètres ainsi que le trip A et B.

On a vu mieux côté technologie, mais des modes de conduite paraitraient bien inutiles sur une moto de 20 ch, et le compteur, modeste mais joli, s’avère lisible. Il indique l’heure, le rapport engagé et le niveau de carburant, mais fait l’impasse sur le compte-tours.

Selon les versions, la nouvelle Enfield peut aussi accueillir un second boîtier rond, plus petit, qui fonctionne avec un smartphone via le Bluetooth, pour faire apparaître les indications d’un GPS. Un port USB est également présent.

Après une trentaine de kilomètres parcourus, entre ruelles et grands axes, aucune campagne aux environs. La ville, tentaculaire, nous offre de nombreux et variés terrains de jeu, tandis qu’une pause est organisée sur une piste de karting.

Malgré un revêtement lisse, c’est l’endroit tout indiqué pour jauger l’indienne, la mettre vraiment à l’épreuve et évaluer ses qualités dynamiques.

Le tracé sinueux permet de se faire une idée rapide, de constater que sa fourche avant demeure bien trop souple, et d’observer que cette 350 reste fidèle à son caractère : facile et naturelle, même lorsque ses repose-pieds embrassent le bitume.

Au retour, d’immenses axes désertés se déroulent devant nous quand Arjay, notre ouvreur venu de Chennai, en Inde, s’élance promptement. Si l’accélération rappelle celle d’une bonne 125 cm3, le couple disponible et la souplesse du moteur offrent davantage de polyvalence.

Mais on n’achètera pas une Hunter pour ses performances ni pour sa vitesse de pointe, obtenue en quatrième, donnée et vérifiée pour 114 km/h. La bonhommie d’une telle machine, son caractère facile, sa finition très honnête et son faible coût d’utilisation sont ses meilleurs arguments, en plus d’un physique avantageux, harmonieux et en parfait accord avec la mode néo-rétro.

Pour une utilisation occasionnelle en promenade ou pour une conduite en milieu urbain, elle dispose d’atouts, d’autant que son tarif (attendu autour de 4 700 €) devrait la situer face à des modèles comme la Mash Five Hundred 400 cm3 venue de Chine (à partir de 4 299 €), moins sympathique et pas réputée pour sa longévité.

Dans la métropole de dix millions d’habitants, animée de marchés nocturnes, nos Hunter font taire leur mono à 2h30. Cette fois, le décalage horaire joue en notre faveur. Mais ce n’était que la première étape d’un essai étalé sur deux jours, avec un départ à 8h50 le lendemain. Alors au lit !

Essai Hunter 350 : notre avis
Son physique, mis en valeur par différentes teintes, devrait lui assurer quelques ventes, malgré une cylindrée qui n’attire pas les foules en France. Mais pour la ville ou la promenade, cette Hunter 350, qui devrait jouir d’un tarif attractif, semble être la meilleure dans son genre.

 On aime

  • Tarif probablement accessible
  • Facilité et maniabilité
  • Présentation

On aime moins

  • Fourche trop souple
  • Performances modestes
  • Qualité des pneus

Royal Enfield Hunter 350 : fiche technique

  • Moteur : monocylindre, 4-temps, 2 soupapes, refroidissement air/huile, 349 cm3
  • Transmission : par chaîne, 5 vitesses
  • Puissance (ch à tr/min) : 20,2 à 6 100
  • Couple (Nm à tr/min) : 27 à 4 000
  • Régime moteur maxi (tr/min) : 7 000
  • Vitesse maxi (km/h) : 114
  • Poids (kg) : 181
  • Longueurxlargeur (m) : n.c.
  • Hauteur de selle (mm) : 800
  • Réservoir (l) : 13
  • Consommation (l/100 km) : 2,8 *
  • Pneus de série AV-AR : 110/70-17 – 140/70-17
  • Suspension AV : fourche télescopique Ø 41 mm, déb. 130 mm
  • Suspension AR : double amortisseur réglable en précontrainte, déb. 102 mm
  • Freins AV : simple disque Ø 300 mm, étrier 2 pistons, ABS
  • Freins AR : simple disque Ø 270 mm, étrier 1 piston, ABS
  • Pays de production : Inde
    * donnée constructeur