Flambée des prix pétroliers – Ramgoolam : « L’essence s’achète à Rs 39.42 le litre et se vend à Rs 74.10 »

2 years, 6 months ago - 23 May 2022, Le Mauricien
Flambée des prix pétroliers – Ramgoolam : « L’essence s’achète à Rs 39.42 le litre et se vend à Rs 74.10 »
Pravind Jugnauth : « Je ne peux pas permettre que la STC fasse faillite »

Flambée des prix pétroliers – Ramgoolam : « L’essence s’achète à Rs 39.42 le litre et se vend à Rs 74.10 »

Le leader du PTr: « Cette augmentation est une provocation »

Le leader du Ptr, Navin Ramgoolam, qui est revenu à la charge contre la hausse des prix de l’essence et du diesel, trouve que cette décision constitue une provocation. « L’essence achetée à Rs 39,.42 le litre est actuellement vendue à Rs 74.10 », dénonce-t-il. Après quoi il est revenu sur les mesures prises par son gouvernement en 2008 pour garantir, dit-il, l’approvisionnement du pays en produits pétroliers à un prix stable, avant d’arriver à la conclusion qu’il « y a une grande différence en la gestion du Ptr et celle du MSM ».

Navin Ramgoolam a expliqué comment, en 2008, à la suite de discussions avec le Premier ministre indien d’alors, Manmohan Singh, un accord avait été conclu entre les gouvernements indien et mauricien concernant la fourniture en produits pétroliers par la Mangalore Refineries Petroleum Corporation Ltd (MPCL), et ce, à un prix abordable. Par ailleurs, afin d’assurer la fourniture régulière en produits pétroliers à Maurice, son gouvernement avait, poursuit le leader des Rouges, accordé, à la suite d’un appel d’offres, un contrat à Betamax, et dont le principal actionnaire était le groupe Bhunjun.

Navin Ramgoolam explique comment, sur les conseils de Megh Pillay et de Manou Bheenick, la State Trading Corporation (STC) avait créé un fonds de stabilisation afin d’atténuer la fluctuation des prix au fil des livraisons. En outre, un système de contrôle de la qualité des produits pétroliers avait également été mis en place. Mais avec l’arrivée du nouveau gouvernement, « tout ce système a été démantelé pour des raisons politiques », regrette-t-il.

C’est ainsi que la MRPL avait été remplacée par l’achat de produits pétroliers sur le Spot Market, avec paiement d’une commission par le biais d’un intermédiaire. Le leader travailliste rappelle que le gouvernement MSM avait été obligé de payer des dédommagements d’un montant de Rs 5,6 milliards à Betamax pour rupture de contrat.

« Aujourd’hui, si la population paie l’essence 25% plus cher, c’est en raison de la rupture du contrat avec Betamax. De plus, lorsque les prix du carburant ont baissé sur le marché mondial, le gouvernement, au lieu de baisser les prix, y a ajouté une série de taxes et de prélèvements, totalisant Rs 34.68 sur chaque litre d’essence à la pompe », dénonce-t-il.

Appel à la population

Poursuivant son intervention, Navin Ramgoolam a estimé que le MSM dispose de « quatre armes », à savoir « la Money Politic », utilisée, dit-il, « pour acheter la conscience des faibles »; la « manipulation de l’opinion publique » par le biais de la MBC et des réseaux sociaux; les « menaces » contre leurs détracteurs; et finalement « la fraude électorale ». Ce qui l’a amené à aborder la question de l’enregistrement des électeurs, dont l’exercice se déroule en ce moment.

Il lance ainsi un appel à toute la population afin que les électeurs s’assurent que leurs noms figurent bien sur la liste électorale. Navin Ramgoolam explique comment, selon lui, lors des dernières élections générales, « des électeurs n’ont pas retrouvé leurs noms sur la liste au moment d’aller voter ». Il citera à cet effet un cas particulier, à savoir celui des habitants d’une rue, « où vivent une majorité de partisans travaillistes », et qui n’auraient pas pu voter, « faute d’avoir trouvé leur nom sur la liste électorale ». Pour lui, aucun doute : « des noms ont été retirés de la liste électorale avant les élections. »

Toujours sur le même thème, il a annoncé que le Ptr écrira au commissaire électoral, Irfan Rahman, pour lui faire part d’une série de propositions, entre autres la possibilité de s’enregistrer comme électeur avant les élections. Il a également proposé que les électeurs puissent enregistrer leurs noms en ligne avant les élections générales. Parmi les autres propositions formulées figure aussi le décompte des voix le jour des élections directement dans les bureaux de vote, et donc sans avoir à transporter les urnes dans un centre de dépouillement, « avec tous les risques que cela comporte ». Toutefois, il s’oppose à la présence de Computer Rooms dans les centres de vote.

Navin Ramgoolam a par ailleurs annoncé que dans l’éventualité où le Ptr reviendrait au pouvoir, une série de changements seraient apportés concernant les élections. Ainsi, dit-il, les étrangers – citoyens du Commonwealth ou non – n’auront plus le droit de vote à Maurice. « C’est déjà le cas en Inde, aux Seychelles et en Afrique du Sud. Sinon, nous risquons de voir un jour les étrangers choisir le gouvernement pour nous ! » ajoute-t-il.
Des procédures strictes seront en outre appliquées pour vérifier l’identité des électeurs, poursuit Navin Ramgoolam. Avant de se demander s’il n’est pas temps de rendre le vote obligatoire, « comme c’est le cas en Australie ». Quant aux électeurs qui refuseraient de choisir un député, ils pourraient alors voter blanc.
Le leader travailliste estime aussi que les Recapitulation Sheets de chaque centre de vote devraient être rendus publics. Il s’est appesanti sur l’indépendance de l’Electoral Supervisory Commission, « qui comprend actuellement plusieurs proches du MSM ». En réponse aux questions de la presse, Navin Ramgoolam s’est par ailleurs prononcé contre la participation des membres de la diaspora aux élections.

Pravind Jugnauth : « Je ne peux pas permettre que la STC fasse faillite »

Le chef du gouvernement a justifié les récentes augmentations des prix des carburants, en faisant la comparaison avec les prix pratiqués dans d’autres pays.

Il a profité de son allocution à l’occasion du 482e anniversaire de Maharana Pratab, organisé par le Gahlot Rajput Sabha, à Triolet, dimanche, pour répondre aux arguments de l’opposition sur la question.

« En tant que Premier ministre responsable, je ne peux pas me permettre que la STC fasse faillite », a rappelé le Premier ministre dans son message et de rappeler qu’il faut faire la différence entre le prix actuel à Maurice et celui pratiqué dans les autres pays.

Et de lancer une sévère mise en garde contre ceux qu’il qualifie de fauteurs de troubles.

Hausse des prix du carburant : « Je ne peux laisser la STC faire faillite », s’exclame le PM

Pour le Premier ministre, Pravind Jugnauth, la hausse des prix du carburant est tout à fait justifiée. Pour cause, « sur le marché international, le prix de l’essence et du diesel ont augmenté de 140% et 150% ».

Entre-temps à Maurice, « le prix de l’essence a augmenté de 68 % ». Justifiant cette hausse, le Premier ministre a soutenu qu’« en tant que Premier ministre responsable je ne peux laisser la STC de faire faillite ». Même s’il a concédé qu’il peut accorder des subsides à un certain niveau, « au-delà de ça, la STC fera faillite », a plaidé Pravind Jugnauth.

Le chef du gouvernement s’exprimait, ce dimanche 22 mai, lors du 1482e anniversaire de Maharana Pratab, organisé par le Gahlot Rajput Sabha à Triolet.

Pour rappel, les produits pétroliers ont connu une 3e hausse de prix pour 2022, le mercredi 18 mai. Le prix de l’essence est passé de Rs 67,40 à Rs 74,10 le litre, et celui du Diesel de Rs 49,60 à Rs 54,55 le litre.