Les enquêteurs ont obtenu le feu vert du Mauritius Fire & Rescue Service (MFRS) pour faire une inspection sur place hier, après quoi ils ont dressé un périmètre de sécurité.
De fait, l’accès au site du sinistre est restreint à une certaine catégorie de personnes. Les enquêteurs ont par ailleurs déjà demandé au PIOR de sécuriser les images des caméras dans l’enceinte des Casernes centrales, et dont les images seront ensuite visionnées pour les besoins d’enquête. Un premier constat effectué par la police hier confirme que l’incendie a tout ravagé (équipements, armes, aliments, vêtements et autre logistique) sur les lieux. Le Scene of Crime Office (SOCO) et le Forensic Science Laboratory (FSL) s’intéressent à l’entrepôt où des tronçonneuses appartenant au Special Response Group (SRG) sont stockées, de même que de vieux matelas et de la ferraille. Le CCID tente d’établir qui a eu accès à cet endroit lundi et, surtout, qui était la dernière personne à y avoir pénétré.
Normalement, des policiers affectés au département de maintenance et le SRG font le va-et-vient dans l’entrepôt. Certains seront appelés à donner leur version des faits prochainement. Les premiers éléments indiquent que le feu a pris dans un matelas, mais le mystère demeure quant à savoir comment il a éclaté. Outre la thèse d’un court-circuit, le CCID se demande si une des tronçonneuses, encore chaudes, n’aurait pas été placée dans l’entrepôt à la va-vite après utilisation. Au moment du sinistre, les officiers de la SSU No 4 n’étaient pas de service. Quant aux recrues qui logent dans l’endroit, elles étaient toutes dans le bâtiment situé à côté (SSU Complex), suivant un cours dans le Lecture Hall. En se basant sur ces faits, la police privilégie la thèse d’un incendie accidentel.
La police et la Fire Investigation Unit (FIU) tentent néanmoins de trouver le dénominateur commun à ces deux incendies, tous deux ayant en effet éclaté dans la même aile à près de six heures d’intervalle. Les officiers soupçonnent que la chaleur du premier incendie, dans l’entrepôt, aurait gagné une autre pièce du bâtiment, et dont la structure, en partie en bois, était très inflammable. Un comité de crise, présidé par le commissaire de police, Anil Kumar Dip, se penchera sur les dégâts et la réhabilitation de cette aile de la SSU No 4. Entretemps, les recrues sont relogées à Le Chaland pour poursuivre leur formation. Enfin, concernant l’absence de Fire Certificate, toutes les conditions pour l’obtention de ce document n’ayant pas été respectées, un haut gradé des Police Headquarters avance que « cette aile de la SSU No 4 est une partie historique des Casernes centrales », et date d’environ 250 ans.
« Cela pose problème de casser ces pierres, considérées comme des parties du patrimoine, pour apporter des modifications, comme des sorties de secours. » De plus, « c’est un bâtiment appartenant à l’État », dit-il. Il met également l’accent sur l’aspect sécuritaire. « Toutes les entrées des Casernes centrales se situent dans une position stratégique sous la surveillance de la SSU. Créer une sortie de secours dans cette aile donnera sur la route, et donc une entrée fragile vers les armureries, où sont stockées des armes utilisées par la SSU », dit-il.
Les Police Headquarters rassurent cependant que les différents bâtiments des Casernes centrales disposent d’extincteurs, alors que des Fire Drills sont organisés chaque année dans les différentes zones de ce lieu.