Les Berlinois peuvent difficilement la manquer. Ou en tout cas ceux qui empruntent la "Berliner Ring", la Bundesautobahn 10 faisant le tour de Berlin. Cette autoroute dessert presque directement l’immense site de Tesla, la fameuse Gigafactory de Grunheide, localisée à l’Est de la capitale allemande. Un endroit presque symbolique : le petit nouveau et turbulent de l’industrie américaine s’installe non loin du chef lieu de l’Allemagne, comme un gentil geste de provocation devant les constructeurs historiques, Daimler, VAG et BMW Group. Mais on ne peut pas dire que le planning de la nouvelle usine Tesla a été respecté, la faute entre autres à des entraves administratives et environnementales conséquentes.
Six mois de retard
Dès le début du projet, Tesla visait une production à l’aube de la période estivale. Mais au moins de juin, l’affaire sentait tout de même sacrément le roussi. D’un côté, les locaux et les associations environnementales qui enchaînaient les recours face au géant américain, jugé trop gourmand en eau (le site est connu pour être une grande réserve d’eau souterraine), et trop polluant pour les nappes phréatiques. Et puis de l’autre, l’administration allemande pas des plus rapides et convaincues lorsqu’il fallut attribuer LE sésame : le permis de construire définitif. Tesla n’avait que des approbations temporaires, ce qui n’a pas empêché le constructeur de mettre à flot son projet, contre les vents et marrées...
L’usine Tesla déjà active
Tesla débutera en décembre la production des Model Y, le seul modèle à être produit dans un premier temps. Une petite poignée de ce SUV électrique est déjà sortie de l’usine, mais uniquement dans un but de test industriel de pré-série pour vérifier que tout est au point. Au mois de janvier, Tesla devrait sortir environ 1000 Model Y par semaine. Nous serons alors loin de la pleine capacité de l’usine, capable d’assembler plus de 500 000 véhicules par an, mais Tesla montera doucement en puissance. L’objectif est de servir le marché européen, qui se fait pour l’instant livrer ses Model Y de la Chine, où l’usine de Shanghai tourne à plein régime seulement 2 ans après les premiers travaux !
Nos confrères d’Automobilwoche annoncent que Tesla obtiendra dans les prochains jours les autorisations finales de l’office national de l’environnement. L’usine emploie déjà un peu moins de 2000 personnes, mais le compte n’y est pas : il faudra 12000 salariés pour que le site tourne à plein régime. Et Tesla n’avait pas caché sa difficulté à trouver des employés qualifiés dans un marché de l’emploi de plus en plus compétitif.
A terme, grâce à son usine européenne, Tesla devrait être à environ 1,3 million de livraisons par an. Cela placera alors le constructeur devant de grands constructeurs historiques, et toujours plus près des rivaux du premium allemands, qui doivent décidément transpirer.
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