Depuis sa manifestation du 16 août dernier à Mahébourg, la communication entre la Federation of Sea Fishermen Association et le ministre de la Pêche, Sudhir Maudhoo, est coupée. Ce dernier ayant annulé toutes les réunions prévues avec la fédération, dans le sillage de l'échouement du MV Wakashio. Estimant que le ministre « n'assume pas la responsabilité qui lui a été confiée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth », la fédération souhaite sa révocation.
Alors que les pêcheurs du sud-est traversent une période difficile, après le naufrage du MV Wakashio, le ministre de la Pêche a coupé tout contact avec la fédération. C'est ce que déplore Atma Shanto, leur négociateur, qui explique cette situation du fait que la démission de Sudheer Maudhoo avait été réclamée lors de la manifestation du 16 août dernier, à Mahébourg. « Quand le Premier ministre a nommé Sudheer Maudhoo à la Pêche, c'était pour travailler dans l'intérêt des pêcheurs et leur assurer une vie décente. Vu que le ministre refuse de communiquer la fédération, qui représente des milliers de pêcheurs à travers l'île, nous estimons alors qu'il doit être révoqué. C'est le moment pour que le Premier ministre prenne une décision », dit-il.
De plus, ajoute-t-il, dans les réunions précédentes, lorsque la question de pêche illégale dans notre zone économique exclusive avait été évoquée, le ministre avait affirmé que « tout était sous contrôle » et que la zone était sous « bonne surveillance ». Atma Shanto poursuit : « Or, avec le Wakashio, on a vu récemment que tel n'est pas le cas. Au Parlement, nous avons ainsi appris que plusieurs radars de surveillance ne fonctionnaient pas. Ce qui nous amène à dire que le ministre nous a menés en bateau pendant tout ce temps. »
Dans la foulée, Atma Shanto critique la nomination de Judex Rampaul au board du Fishermen Welfare Fund. Pour le porte-parole de la FSFA, « il n'est pas question » de négocier avec le président du Syndicat des Pêcheurs ou d'assister à une quelconque réunion présidée par lui. « Judex Rampaul a accepté de jouer le jeu du ministre. Il devra assumer ses responsabilités devant l'histoire. Quant à nous, nous ne négocions qu'avec le ministre qui a été élu par le peuple et mandaté par le gouvernement pour cela », dit-il.
La FSFA réclame aussi plus de transparence dans la gestion des fonds recueillis de l'étranger dans le sillage de l'échouement du MV Wakashio. « On entend dire qu'il y a des millions de roupies qui ont été reçues en faveur des victimes du Wakashio, mais nous ne savons pas où est cet argent. Est-ce avec les Ong ? Avec le gouvernement ? Qu'a-t-on fait pour les pêcheurs ? Il faut de la transparence à ce sujet », précise Atma Shanto.
Il ajoute que, valeur du jour, les pêcheurs du sud-est vivent avec une allocation de Rs 10 200 par mois et ne savent pendant combien de temps ils ne pourront pêcher. « Quant aux pêcheurs des autres régions, ils continuent de souffrir. De plus, leur contribution dans l'économie n'est pas reconnue », déplore-t-il. Parlant de la tenue d'une récente réunion du comité consultatif au ministère de la Pêche, Atma Shanto affirme que la fédération n'a reçu « aucune invitation » en ce sens.
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