Son gouvernement, «responsable», a décidé de revoir le projet, qui vaut actuellement Rs 18,8 milliards. De plus, il a ajouté que grâce au gouvernement indien, Maurice a obtenu un don de Rs 10 milliards.
Or, l’ancien ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, dément le prix avancé par Pravind Jugnauth. Sollicité pour une précision vendredi dernier, il a affirmé que le projet aurait coûté Rs 24,8 milliards. Il avait été finalisé par un High-Powered Committee, sous la présidence du secrétaire au Cabinet à l’époque, Suresh Seebaluck.
Les autres membres étaient le secrétaire financier Dev Manraj, le Solicitor General Dhiren Dabee, l’ancien Supervising Officer du ministère des Infrastructures publiques Soopramanien Kandassamy Pather, Koshik Reesaul Principal Engineer et aujourd’hui Road Transport Commissioner, le State Law Officer Raj Aujayeb, l’ex Senior Advisor au PMO Kailash Ruhee, l’ancien secrétaire permanent du Land Transport Nayen Koomar Ballah (l’actuel secrétaire au Cabinet) et d’autres officiers des Finances. Il y avait également un Prohibiting Officer qui faisait l’audit des rapports.
Anil Bachoo estime que le «funeral cost» de Rs 10 milliards offert par le gouvernement indien est la somme obtenue après la «vente» du Double Tax Avoidance Agreement (DTAA) avec l’Inde. «Nou osi nou inn gagn sa grant la. Mé nou ti réfiz ban konsésion. Nou ti minténir nou standard.» Selon lui, le gouvernement indien a accepté de subventionner le projet du Parti travailliste à un taux d’intérêt de 0,8 %.
Coût raisonnable
Comment se sont déroulées les négociations à l’époque ? Un ancien membre de ce comité explique qu’en 2012, l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, s’est rendu à Singapour pour des discussions portant sur le BusWay et un projet de métro léger. «Avec le gouvernement singapourien, la décision a été prise de construire le métro léger.»
Singapore Cooperation Enterprise (SCE) est recrutée pour la conception et un «redesign » car à l’époque ferroviaire, il n’y existait qu’un seul tracé. En octobre 2014, SCE prépare les documents d’appel d’offres. Les propositions de trois sociétés sont retenues. Il s’agit de deux firmes chinoises et la compagnie indienne Afcons Infrastructure Ltd. Une des deux compagnies chinoises était le lowest bidder mais elle avait été sanctionnée par la Banque mondiale. Son offre n’a pas été acceptée. Et le choix s’est porté sur Afcons Infrastructure Ltd.
Selon l’ancien membre du comité, des discussions ont été entamées avec le gouvernement indien qui a offert $ 200 millions, soit Rs 7 milliards. Ensuite, il y a eu des négociations avec EXIM Bank pour $ 400 millions (environ Rs 14 milliards), avec un taux d’intérêt de 1,2 %. «Pour le reste, c’était un financement local. SCE est tombée d’accord sur le coût de Rs 24,8 milliards pour le projet, y compris les travaux de réaménagement des services publics car c’était un coût raisonnable.» Des discussions ont également eu lieu avec Afcons Infrastructure Ltd afin de réduire le coût.
En octobre 2014, Navin Ramgoolam présente ce projet au Cabinet. Après des discussions, la décision est prise de ne pas aller de l’avant car les élections générales étaient proches. «Zot inn dir éleksion tro pré. Lerla inn dir rémet li kan éleksion fini.»
Pour l’ancien ministre des Infrastructures publiques, le gouvernement PTr a créé le Mauritius Light Rail Transit (MLRT) Ltd sous la présidence de Nayen Koomar Ballah et devait opérer comme Special Purpose Vehicle (SPV). Sous le MSM, le MLRT est devenu Metro Express Ltd. Si le métro du PTr devait entièrement circuler sur des structures surélevées, celui du MSM est basé sur un tracé horizontal, au sol.