Les 4x4 peuvent ils survivre à l’électrification ?

2 years ago - 30 November 2022, automobile-magazine
Les 4x4 peuvent ils survivre à l’électrification ?
Les SUV leur ont déjà causé beaucoup de tort, qu’en sera-t-il avec l’électrification totale ? Comment les franchiseurs purs et durs tels les Mercedes Classe G, Land Rover Defender et autres Toyota Land Cruiser s’adapteront à la propulsion par batteries ?

Avec leurs châssis échelle, leurs ponts rigides croisant quasiment sans limite et leurs moyeux débrayables, les baroudeurs d’antan, les purs et durs, avec des angles d’attaque, ventraux de fuite que rien n’effraie, ont été pas à pas éclipsés par les SUV. Des engins à structure monocoque offrant un confort réel sur le bitume comme sur longue distance et bien souvent dépourvu de transmission intégrale.

Les derniers des Mohicans se nomment Mercedes Classe G, Toyota Land Cruiser ou encore Land Rover Defender, mais tous sans exception ont dû sacrifier un peu de leur rusticité sur l’autel de la modernité. Ils se sont adaptés à l’époque, aux besoins de polyvalence souhaitée par la clientèle. Mais parviendront ils à s’adapter au tout électrique ?

Un Mercedes EQG un baroudeur quadrimoteur !

Chez Mercedes-Benz, qui proposera une gamme totalement électrique dès 2030, le Classe G cèdera progressivement sa place à un futur EQG. Ce dernier a été préfiguré par un concept car présenté en septembre 2021 au salon « de la mobilité » à Munich.

La version de série du Mercedes EQG, attendue en 2024, bénéficiera de quatre électromoteurs. Une configuration atypique dans un univers où deux machines électriques suffisent déjà pour fournir une transmission intégrale. Pour le futur « G » électrifié cette architecture autorisera notamment un mode baptisé G-Turn offrant la possibilité au véhicule de tourner sur lui-même. Une sorte de Drift adapté à un usage hors bitume ? Une friandise technologique pour captiver des baroudeurs blasés ?

Non, l’idée étant plutôt de pouvoir faire un demi-tour éclair pour renoncer à un obstacle trop important mais aussi de proposer une motricité la plus fine possible avec une répartition optimale sur chacune des roues en fonction du niveau d’adhérence, une manière aussi de ne pas dépenser inutilement la charge de la batterie. Cela viendra en complément de la suspension sautillante étrennée par la dernière mouture du Mercedes GLS, technologie utile pour ne pas s’ensabler.

Un nouveau type de batterie plus efficient

Selon Emmerich Schiller, le P-DG de Mercedes-Benz G GmbH, autrement dit le responsable de la division des produits de véhicules tout-terrain chez Mercedes-Benz AG, l’EQG reposera sur la plateforme adaptée de l’actuelle Mercedes Classe G de seconde génération et non pas sur celle des EQE et EQS berlines et SUV.

La batterie aura une capacité de 100 kWh et sera encapsulée de manière hermétique afin de pouvoir franchir des gués importants. La marque à l’étoile indique que l’accumulateur de type lithium-ion bénéficiera d’anodes en silicium et non plus en graphite, une technologie réalisée en collaboration avec la start-up américaine Sila, cette dernière s'est également rapproché de Porsche. L’intérêt est de garantir une densité énergétique jusqu’à 50 % plus forte que celle des batteries actuelles, mais également de diminuer le temps de recharge de la batterie. Deux innovations indispensables pour permettre une autonomie confortable et s’aventurer dans des zones où les bornes de recharge ne sont pas légion.

Car, détail qui a son importance, le poids de l’engin devrait frôler les 3,5 tonnes. Soit une tonne de mieux qu’une Mercedes Classe G 63 AMG. De son côté, le nouveau Range Rover thermique atteint déjà 2 810 kg en version longue à sept places, ce ne sera pas cette dernière qui devrait être électrifiée, néanmoins, la version "courte" à 5 places pèse à minima 2 390 kg à vide…