Un changement dans le profil des victimes
Les conducteurs : victimes silencieuses
L’une des statistiques les plus choquantes est l’augmentation dramatique des décès de conducteurs. En 2024, seul un conducteur figurait parmi les victimes ; en 2025, ce chiffre a grimpé à cinq (+400%). Cela indique des problèmes potentiels liés à la conduite imprudente, la vitesse excessive ou une infrastructure routière inadéquate qui contribuent à des pertes de contrôle.
Parmi ces décès figure un chauffeur de van de 68 ans qui a perdu le contrôle de son véhicule, soulevant des inquiétudes quant à la vulnérabilité des conducteurs âgés et la sécurité des véhicules utilitaires, d’autant que dans le van qu’il conduisait, il y a eu 12 blessés.
Motards : un danger permanent
Les motards restent l’un des groupes les plus exposés, avec un nombre de décès en hausse de 8 en 2024 à 9 en 2025. Cela renforce la nécessité d’une réglementation plus stricte sur le port du casque, de meilleures mesures de visibilité et d’une meilleure sensibilisation au partage de la route.
Piétons et cyclistes : des améliorations, mais des risques persistants
Une réduction des décès de piétons de 4 à 3 (-25%) est un signe encourageant, probablement lié aux campagnes de sensibilisation à la sécurité routière. Cependant, avec aucun décès de cycliste enregistré en 2025 contre 2 en 2024, il est difficile de déterminer si cela résulte d’une amélioration des conditions de circulation ou d’une diminution du nombre de cyclistes.
Les personnes âgées : une population à risque
Le nombre de décès parmi les personnes âgées (60 ans et plus) est passé de 3 à 4 (+33,3%). Cela met en évidence la vulnérabilité croissante des conducteurs et piétons âgés, qui peuvent rencontrer des difficultés en raison de temps de réaction plus lents, de problèmes de visibilité et d’une endurance physique réduite.
Les moments les plus dangereux sur la route
Les accidents survenant tôt le matin (00h01-06h00) ont triplé, passant de 1 à 3 décès. Cette période est particulièrement dangereuse, probablement en raison de la faible visibilité, de la fatigue des conducteurs et de la vitesse excessive sur des routes désertes.
Les accidents en soirée et de nuit (18h01-00h00) restent élevés, avec 6 décès enregistrés en 2024 et 2025. Ces chiffres soulignent les dangers persistants de la conduite de nuit, possiblement liés à la conduite imprudente, à une visibilité réduite ou à l’alcool au volant.
Les véhicules impliqués : moins d’accidents de voitures particulières, mais de nouvelles préoccupations
Une tendance surprenante est la forte baisse des accidents de voitures particulières (P/CAR), passant de 64 en 2024 à seulement 11 en 2025. Reste à savoir si cela traduit une amélioration des habitudes de conduite, une meilleure sécurité routière ou une diminution du nombre de voitures en circulation.
Cependant, les accidents impliquant des vans sont en augmentation, notamment avec le décès récent d’un conducteur de 68 ans. Cela suggère que la sécurité et la réglementation des véhicules utilitaires doivent être examinées de plus près.
Les mesures gouvernementales annoncées
Dans ce contexte de situation complexe, il est bon de rappeler que lors de la session parlementaire du 7 février 2025, le ministre du Transport, Osman Mahomed, a présenté un plan d’action ambitieux pour améliorer la sécurité routière :
Une nécessité d’action immédiate
Bien que certains indicateurs soient encourageants, la hausse du nombre de décès sur les routes mauriciennes est une préoccupation majeure. Les autorités doivent agir rapidement pour faire face aux risques croissants, en particulier pour les conducteurs et les personnes âgées. Sans interventions rigoureuses, les routes de Maurice continueront à être le théâtre de tragédies évitables.
Related News