Larsen & Toubro rassure. «La première phase du projet sera achevée comme prévu.» Les retards accumulés sur certains chantiers à cause du mauvais temps, ces dernières semaines, sont sans conséquence sur le calendrier préétabli pour la première phase du Metro Express. «Le projet demeure on track et on time. Des retards dus aux inconvénients tels que les averses sont pris en compte lorsque le calendrier est travaillé», souligne un responsable de communication de la compagnie indienne. Dans sa dernière Newsletter, publiée pour le mois de février, Larsen & Toubro estime que les travaux pour la première phase sont complétés à 70 %.
À ce jour, 4 340 rails, pesant 950 kilogrammes chacun, et longs de 18 mètres, sont déjà au pays et sont en voie d'installation. 1 660 autres sont attendus dans les semaines à venir. Et la pose de ces rails, comptant pour la première phase, devrait être complétée d'ici la fin de juillet 2019.
Interrogations sur la livraison des trains
L'annonce du ministre des Infrastructures publiques et du transport en commun, Nando Bodha, la semaine dernière, sur la livraison du premier Light Rail Vehicles (LRV), baptisé Mauricio, soulève tout de même des interrogations. En mars 2018, lors du lancement de la maquette du Metro Express, un Pravind Jugnauth ambitieux avait annoncé que les 18 LRV seraient livrés à Maurice en juin 2019. Pourtant, la semaine dernière, Nando Bodha a fait comprendre que le premier des 18 trains, qui comprend cinq wagons et sept compartiments, sera livré en août 2019. Au total, quatre trains sont attendus jusqu'à la fin de cette année.
Pourquoi la livraison complète des LRV ne se fera-telle pas comme initialement annoncé ? Est-ce que ce retard de deux mois impactera l'échéance des travaux ? Une source proche du dossier se veut rassurante. «C'est surtout la livraison du simulateur (voir ci-dessous) qui est attendue à la fin de mai. Cela constituera une avancée très importante pour le projet. Le retard de la livraison des trains n'est pas un problème. Le projet se fait en phase. Donc, c'est normal que tous les trains ne soient pas livrés simultanément.» Larsen & Toubro a signé un contrat de plus de Rs 4 milliards avec le constructeur espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles pour la construction et la livraison de ces véhicules Urbos 100.
Il existe trois générations d'Urbos. Les véhicules livrés pour le projet à Maurice sont issus de la 3e génération. Ils sont à plancher bas et ont une vitesse maximum de 70 km/h. Il est prévu que les trains à Maurice opèrent à une vitesse moyenne de 25 km/h. La ligne sera alimentée en 750 volts continus. Les 18 trains ressembleront aux véhicules en circulation à Séville. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le ministre Nando Bodha y a effectué une visite le mois dernier.
Enter le simulateur LANDER
Vu que le système du Metro Express est le premier de ce type à Maurice, les futurs conducteurs devront bénéficier d'une formation avancée dans l'opération des LRV. C'est là que la société LANDER entre en jeu. LANDER est composée d'une équipe d'ingénieurs, de designers et de jeunes créatifs. Elle conçoit actuellement un simulateur qui aidera à créer des modèles dynamiques en se basant sur la réalité du système de transport mauricien. Une formation aux situations de risque dans un environnement sûr est également assurée. Le simulateur permet de réduire les coûts de formation et assurera que le LRV pour le trajet Rose-Hill–Port-Louis soit opérationnel dans les délais annoncés.
Un député réunionnais «surpris» par la vitesse des travaux
Le député Jean Hugues Ratenon (à l'extrême dr.) de La Réunion a effectué une visite guidée sur les différents sites du Metro Express, vendredi. Il était intrigué et surpris par la vitesse à laquelle les travaux avancent. Il souhaiterait qu'un système similaire soit introduit à l'île sœur.