Même s’il a officiellement ouvert son carnet de commandes fin 2023, les choses sérieuses commencent en 2024 pour le nouveau Peugeot 3008. Cette année restera comme la première année complète de commercialisation et la confirmation, ou non, des nombreuses pré-commandes enregistrées pour cette troisième génération. Entre janvier et juillet 2024, 18 646 unités ont été immatriculées et livrées à leurs propriétaires, ce qui classe ce nouveau 3008 au 11e rang des meilleures ventes en France. Le voilà d’emblée devant son rival Renault Austral et en tête des SUV compacts en France, mais sans faire vraiment mieux que la précédente génération sur la même période de 2023. Toutefois, s’il est trop tôt pour tirer d’éventuelles conclusions, ce 3008 “3” nous a déjà plusieurs fois laissé son volant, en électrique 210 ch comme en hybride 136 ch. Autant de roulages qui nous permettent de faire ressortir les qualités et les défauts de cette nouvelle génération.
Les qualités du nouveau Peugeot 3008 (2023)
Une silhouette entièrement repensée et dans l’air du temps
Présenté en 2016, le précédent 3008 avait placé la barre assez haut question audace stylistique. Des lignes très acérées, une signature lumineuse non moins agressive, le SUV Peugeot délaissait fièrement la silhouette sans saveur de la première génération. Et si l’écart n’est pas aussi prononcé entre 3008 “2” et 3008 “3”, la nouvelle génération a quand même pris un sérieux virage. Sa silhouette de SUV coupé est un choix fort de la part de Peugeot, pour un SUV compact très important dans ses ventes. Car une poupe fuyante n’est pas forcément le meilleur moyen de soigner le sens pratique. Renault l’a certes fait avec l’Arkana, mais l’Austral est aussi là pour récupérer ceux qui souhaitent davantage de pragmatisme. Le Lion assume son choix et son nouveau 3008, qu’on l’aime ou pas, en met plein la vue.
Un intérieur qui met encore une petite claque
Même chose à l’intérieur, où plus encore on attendait ce nouveau 3008. Car là encore, son prédécesseur avait effacé toute concurrence. Au point qu’aujourd’hui encore, remonter dans un ancien 3008 ne donne pas le sentiment de rentrer dans une “vieille” voiture. Ce qui n’empêche pas cette troisième génération de remettre une claque à ses occupants. Avec son écran incurvé de 21 pouces semblant flotter au-dessus de la planche de bord, sa rangée de raccourcis “i-Toggles” et ses matériaux flatteurs, le 3008 “3” enchantera les technophiles. Une performance d’autant plus remarquable que les écrans sont devenus la normes dans nos voitures et que rien ne ressemble plus à un écran tactile qu’un autre écran tactile. Sans oublier qu’à bord du SUV Peugeot, le petit volant placé en dessous de toute l’instrumentation donne toujours l’impression de ne pas être dans n’importe quelle voiture.
Une diversité mécanique en cours de déploiement
Ayant débuté sa carrière en 2017, l’ancien 3008 ne laissait pas un choix démesuré sous le capot. C’était essence, ou diesel, modulo la puissance désirée. En milieu de carrière est arrivé l’hybride rechargeable (180 ou 225 ch), tandis que l’hybride 136 ch a débarqué quelques mois avant la retraite. Évidemment, le nouveau 3008 se met tout de suite à jour, lui qui est déjà disponible en hybride 136 ch, en hybride rechargeable 195 ch – doté d’une batterie de 21 kWh promettant une belle autonomie électrique – et en électrique 210 ch avec une batterie de 73 kWh. D'autres variantes électriques vont arriver : 73 kWh/210 ch/4-roues motrices puis 98 kWh/230 ch/2-roues motrices. En revanche, pas de diesel pour cette nouvelle génération. Reste que la diversité mécanique devrait permettre à tout le monde de trouver son compte, particuliers comme entreprises, ce qui manquait peut-être à l’ancienne mouture.
Les défauts du nouveau Peugeot 3008 (2023)
Une conduite moins plaisante
Cela ne date pas d’hier, les Peugeot récentes ont toutes déplacé le curseur de la conduite plutôt du côté du confort, au détriment du comportement. Mais puisque l’époque n’est plus à la recherche de la belle trajectoire et qu’une voiture doit souvent servir d’outil à une famille, cette réorientation peut se comprendre. D’autant que les lionnes ne sont pas devenues ennuyeuses non plus. Mais dans le cas du nouveau 3008, impossible d’être aussi compréhensif. Alors que l’ancien faisait référence côté conduite, cette nouvelle mouture n’est plus du tout aussi incisive et le poids se ressent beaucoup plus au volant. On n’ose à peine parler de la version électrique, qui dépasse les 2,2 tonnes en ordre de marche et qui, si elle bénéficie d’un couple immédiat grâce à sa propulsion “zéro émission”, ne fait pas oublier sa masse. Méfiance quand le sol est mouillé… Quant au confort, il est aussi en retrait, tant du point de vue du travail des suspensions que de la filtration dans l’habitacle. Rien de rédhibitoire, mais le comportement routier que l'on plaçait autrefois dans les qualités figure désormais plutôt dans les points faibles.
Une habitabilité en régression
À privilégier son look, le 3008 ne pouvait pas ménager l’espace à bord. Si l’espace pour les passagers reste sensiblement le même, on peut quand même regretter cette stagnation au regard des dimensions de la voiture. Le nouveau 3008 mesure 9 cm de plus au total – dont 6 cm pour l’empattement – et 6 cm de plus en largeur, ce qui pourrait directement bénéficier aux occupants. Il n’en n’est rien, comme nous avons pu le vérifier mètre en main et ce nouveau 3008 offre même moins d’espace aux occupants que l’ancien à l’arrière… Même constat côté coffre, avec un volume qui oscille désormais entre 280 et 1 050 dm3 de contenance, alors qu’il affichait auparavant entre 340 et 1 160 dm3. Autant de chiffres vérifiés par nos soins avec des valises de différentes tailles et non des billes, comme l’homologation l’autorise.
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