
L’intervention a débuté vers 3 h et s’est poursuivie durant plusieurs heures au domicile de Priscilla Chokupermal ainsi que chez certains de ses proches. Cette descente survient à la suite d’une plainte déposée par le ministère des Affaires étrangères, après des soupçons de falsification et de délivrance frauduleuse de documents officiels.
Selon les premières informations disponibles, les officiers de la FCC ont procédé à plusieurs saisies, dont une BMW, une Range Rover et une Mercedes, en plus d’objets de valeur retrouvés sur place. Les enquêteurs tentent désormais d’établir l’origine des biens et de déterminer s’ils ont été acquis grâce aux activités illégales soupçonnées. Priscilla Chokupermal n’est pas une inconnue des services d’enquête. Elle a récemment été condamnée dans une affaire de fraude au préjudice de l’entreprise appartenant à l’activiste Dev Sunnassee. Son nom avait déjà émergé dans plusieurs dossiers financiers complexes. En 2012, elle avait été arrêtée pour détournement de fonds au sein d’Enterprise Data Service (EDS), où plus de Rs 14 millions avaient disparu. L’affaire, révélée en 2011, avait mis au jour un système de falsification particulièrement élaboré : près de 1 800 chèques auraient dû être analysés par les enquêteurs. À l’aide d’un stylo spécial, elle rédigeait d’abord le nom légitime du destinataire avant de le remplacer, après signature des responsables d’EDS, par celui de l’entreprise où travaillait son mari ou par celui de sa mère.
En 2017, elle avait également été visée par une enquête de l’ICAC, devenue depuis la Financial Crimes Commission. L’opération menée aujourd’hui s’inscrit dans une longue série de soupçons entourant ses activités financières. La FCC cherche désormais à vérifier si la suspecte a joué un rôle dans la production ou la circulation de faux certificats de naturalisation, un dossier particulièrement sensible dans le contexte actuel de renforcement des contrôles relatifs à la citoyenneté. La personne à l’origine de la plainte, elle-même impliquée dans cette affaire, avait été arrêtée et récemment condamnée à l’issue d’une enquête de l’ICAC.
L’enquête se poursuit et d’autres perquisitions pourraient être envisagées. La FCC devrait communiquer davantage d’éléments une fois les premières vérifications complétées. Ce nouveau développement relance le débat sur l’ampleur des réseaux de fraude documentaire à Maurice et sur la nécessité d’un encadrement renforcé des procédures de naturalisation.
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