Avec l'interdiction des activités nautiques jusqu'à nouvel ordre et le secteur du tourisme au point mort, les plaisanciers se préparent à un mois de juin difficile. Prem Beerbul, président de la Federation of Pleasure Craft Operators (FPCO), parle même de mois « catastrophique », avec l'expiration des permis d'opération qui doivent être renouvelés. De plus, aucune indication n'a été donnée à ce stade concernant le renouvellement d'une assistance financière aux "self-employed".
Ce lundi, les plaisanciers ont sorti les embarcations de l'eau et procédé au nettoyage, en dépit du fait que les activités nautiques ne reprendront pas de sitôt, comme annoncé dans un communiqué de la Tourism Authority pendant le week-end. Le confinement et l'interdiction de se rendre en bord de mer ont eu des conséquences désastreuses pour certains, dont trois pirogues ont pris l'eau. Ce n'est que récemment que l'autorisation de procéder à la maintenance des bateaux a été obtenue. Entre-temps, indique Prem Beerbul, président de la FPCO, « trois pirogues ont pris l'eau », incluant les moteurs. « C'est une perte totale pour ces opérateurs. »
Le mois de juin s'annonce également très difficile, car beaucoup devront renouveler leurs permis d'opération, alors que les activités sont toujours interdites. « C'est un mois bulldozer. D'abord, on ne sait si le gouvernement renouvellera l'assistance. Ensuite, 90% des petits opérateurs ont leur permis pour six mois et il va donc falloir les renouveler. Il y a un règlement de la Tourism Authority pour qu'on paie une somme de Rs 1 000 seulement afin de maintenir le permis quand un bateau est en réparation. Je ne sais encore si cela s'applique aussi dans la situation actuelle. Autrement, cela sera catastrophique. »
Le permis d'opération lui-même coûte entre Rs 12 000 et Rs 25 000. À cela, il faut ajouter l'assurance, oscillant entre Rs 70 000 et Rs 150 000, et le "fitness", à Rs 3 500. « De manière générale, il faudra compter entre Rs 75 000 et Rs 200 000 pour pouvoir relancer les activités, car il faudra également assurer la maintenance des bateaux et prendre les précautions nécessaires pour accueillir les éventuels clients. » Qui plus est, les plaisanciers devront également appliquer la distanciation sociale, avec un nombre réduit de passagers.
Déjà, les règlements mis en place en 2017 avaient réduit la "Passengers Carrying Capacity". La fédération avait fait des demandes au gouvernement pour aider les opérateurs à faire face à cette situation, dont la mise en place d'un Wage Assistance Scheme, une réduction de 50% du permis d'opération, avec un moratoire de six mois pour le paiement, ainsi qu'une exemption de deux taxes ("income tax" et "corporate tax").
À ce jour, il n'y a eu aucune réponse des autorités sur ces requêtes. Invités pour des consultations dans le cadre du prochain budget, les opérateurs ont à nouveau fait part de leurs inquiétudes.