Rico L’Intelligent, figure très connue dans la région, pense qu’il est temps que les autorités mettent un système de communication en place entre Chamarel et Baie-du-Cap et Chamarel et Choisy durant la saison des pluies, ce qui permettrait de fournir tous les renseignements sur ces trois endroits. « Ce système de communication permettrait aux automobilistes et aux habitants des villages avoisinants d’être au courant de l’évolution de la situation. Car en cas de mauvais temps, la communication n’est pas claire entre les habitants, surtout les parents dont les enfants fréquentent les institutions secondaires, notamment les collèges d’État de La Gaulette et de Bambous. C’est la confusion qui règne lorsque les informations circulent. Cela va dans tous les sens », observe-t-il.
Jeremy, un jeune automobiliste qui habite Case-Noyale et qui travaillait dans un hôtel à Bel-Ombre en janvier 2020, soit avant la COVID-19, passait par Chamarel et Choisy avant de regagner Bel-Ombre. Il abonde dans le même sens que Rico L’Intelligent. « Les automobilistes qui se trouvent entre Choisy, Chamarel ou Baie-du-Cap, surtout lorsqu’il pleut le soir, ne savent pas s’il faut continuer le trajet ou rebrousser chemin. C’est une situation très embarrassante pour nous. »
Jean-Michel, un autre habitant de La Gaulette qui subit la montée des eaux lorsqu’il pleut à verse, est d’avis qu’il faut mener une étude complète dans cette zone pour identifier les raisons pour lesquelles elle est souvent inondée. « Il se peut qu’il y ait un défaut de conception des drains, un manque d’entretien quelque part ou un volume d’eau trop important qui descend des montagnes de la région. Mo panse se sel mwayen pou met fin anou bann tortir kan ena gro lapli », suggère-t-il.
En ce qui concerne le pont Saint-Denis à Chamarel pour lequel les travaux ont déjà démarré, Sandra Mayotte, députée de la circonscription qui était en tournée dans la région en compagnie du ministre Alan Ganoo et du secrétaire parlementaire, Prakash Ramchurrun, dira que les travaux comprendront la démolition de la structure existante et l’aménagement d’un pont en béton armé pour assurer un écoulement illimité de l’eau de la rivière vers la mer. « Les travaux comprendront également l’installation de lampes et de mains courantes. Le réaménagement du pont Saint-Denis va mettre fin au calvaire des habitants de Chamarel et des habitants qui sont affectés par la montée des eaux. Nous en sommes convaincus », a soutenu Sandra Mayotte,
Emmanuel Reine de Carthage du village de Case-Noyale et d’autres conseillers, Carine Homet Anandro, Arjoon, Clifford Desalles, Brian Faron et Thierry Cautres, ne sont pas restés les bras croisés face à la montée subite des eaux. Ils étaient mobilisés vers trois du matin, mercredi, pour se rendre tout près d’un endroit connu comme Lor pon pour faire évacuer l’eau boueuse qui avait envahi les peupliers. « Nous n’avons pas voulu prendre de risque et attendre le lendemain. Si enn ansien tablissman pa ti plant lerb lor bann dren ki ti exziste depi lontan, isi nou pa ti pou gagn problem inondasion dan Case-Noyale. Nous sommes envahis par l’eau qui descend de la montagne en face de nous. Difficile d’y échapper. Ziskan kan pou ale koum sa », se demande le conseiller Reine de Carthage. Le pont de Case-Noyale était débordé. Conséquence, la circulation était bloquée. « Nous avons passé des moments difficiles », raconte la conseillère Carine Homet.
Les habitants de Cotteau-Raffin n’ont pas été épargnés, non plus. Selon Veenabye Jeewajee, conseillère du village, une vingtaine de maisons ont été inondées. « Avec d’autres conseillers, je me suis rendue sur place pour un constat. Ils n’ont pas voulu bouger. Nous avons mis les élus de la circonscription au courant de la situation pour essayer de trouver une solution. » Et la conseillère de rappeler qu’il y a deux mois, les autorités ont fait nettoyer tous les drains dans la localité. Ces travaux, dira-t-elle, ont beaucoup aidé à atténuer les effets des inondations.
Dany Sola, président du village de Bel-Ombre, raconte que la montée des eaux a provoqué « le chaos » parmi les habitants de la cité EDC en face de la montagne. Il pointe du doigt les travaux effectués près d’une villa et d’un club de golf. Selon Dany Sola, ce sont ces aménagements qui sont la source des inondations dans cette localité depuis plusieurs années. « Il n’y a aucune décharge pour l’évacuation des eaux qui dévalent de la montagne et une fois dans les rues, elles restent stagnantes. Sak lane mem problem. Bocou lakaz finn inonde isi lor site visit. Nanye pa sanze apre. »
Jimmy, un autre habitant de la localité qui a préféré garder l’anonymat, se rappelle encore les visites faites par des ingénieurs et des consultants. « Il y avait même eu en 2018 une simulation organisée en cas d’inondations par les gens du National Disaster Committee. Nou pa bizin tou sa la nou. Nous demandons aux autorités de trouver des solutions concrètes pour que l’eau ne pénètre plus dans nos maisons. Même les députés reconnaissent eux aussi que, suite aux récents développements immobiliers, la situation s’est aggravée, On demande aux autorités de prendre des mesures préventives pour éviter une catastrophe naturelle. »