Cette séance de l’Assemblée nationale aura duré une quarantaine de minutes, soit la tranche d’une trentaine de minutes consacrée aux échanges lors de la PNQ. Ensuite, le budget 2025-26, présenté par le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, a été adopté en troisième lecture. La séance a été ajournée à vendredi après-midi vu la mission spéciale confiée au Foreign Secretary indien, Vikram Misri, attendu aujourd’hui en vue de préparer la visite officielle de Navin Ramgoolam en Inde très probablement au mois d’août prochain.
Le leader de l’opposition avait interpellé le ministre au sujet des mesures annoncées dans le budget en vue de réduire le nombre de véhicules sur les routes du pays. Il voulait savoir si une étude préalable avait été effectuée et s’il avait rencontré les stakeholders en marge de cette décision. Il voulait également prendre connaissance des revenus additionnels générés par ces mesures et le nombre de véhicules vendus à juin de cette année.
Le ministre Osman Mahomed a entamé sa réponse liminaire en révélant que 22 893 véhicules, soit une moyenne de 200 par jour, avaient été vendus durant le premier semestre de l’année, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré dans le pays. Il devait par la même occasion préciser que les mesures budgétaires ne sont pas destinées à réduire le nombre de véhicules sur les routes, mais plutôt à ralentir le taux alarmant de croissance du nombre de véhicules qui sont devenus incontrôlables. Il a expliqué qu’à fin de 2014, il y avait 465 052 véhicules, alors qu’aujourd’hui ce nombre est passé à 733 498, soit une augmentation de 58% au cours de ces dix dernières années.
« C’est paradoxal, car pendant cette période, des modes de transport alternatifs ont été proposés, dont le Metro Express. Ce qui aurait dû provoquer une diminution du nombre de véhicules sur les routes. Mais c’est exactement le contraire qui s’est produit à un rythme alarmant », dit-il. Il ajoute que cette situation a conduit à une série de problèmes, dont la congestion routière, la hausse du nombre d’accidents de la route, la pollution de l’air, les problèmes de stationnement et des cas de road rage.
Au sujet des consultations, le ministre déclare avoir rencontré les dirigeants de l’Association des employés des services gouvernementaux à son bureau pour discuter de ces questions critiques. « On m’a fait comprendre que les principaux sujets de préoccupation étaient, par exemple, à l’entrée de Port-Louis et la région d’Ébène. De plus, le Premier ministre et ministre des Finances, ainsi que le ministre délégué aux Finances, ont, comme c’est habituellement le cas, mené de vastes consultations auprès de tous les opérateurs au cours de l’exercice prébudgétaire », dit-il. Comme souligné par le Premier ministre et ministre des Finances dans son discours du budget, l’importation des véhicules a coûté quelque Rs 20 milliards en devises étrangères cette année. « Si rien d’audacieux et de courageux n’est entrepris, la pression sur le marché des devises et sur la balance commerciale s’aggravera considérablement », prévient-il
Il a, par la même occasion, révélé que 51 398 véhicules ont été impliqués dans des accidents en 2014 pour passer subséquemment à 71 191, soit une augmentation de près de 40%. En ce qui concerne la pollution de l’air, une détérioration a été notée. « Il y a environ 12 à 15 ans de cela, Maurice occupait la deuxième position mondiale en termes de meilleure qualité de l’air. Aujourd’hui, nous sommes maintenant à la sixième place dans le monde », regrette-t-il.
Abordant la question de la congestion, Osman Mahomed a fait comprendre que davantage de routes se traduit par davantage de voitures et le problème est aggravé si les routes sont mal construites aux mauvais endroits. « A glaring example is the flyover constructed at Ebene where the traffic flow has worsened just as at Hillcrest in Quatre Bornes at the cost of more than half a billion rupees… Another example is the SAJ Bridge which has had a contrary impact during peak time on the M1 Motorway because it diverts traffic from A1 Road to the motorway », cite-t-il en guise d’exemple.
Au chapitre du barème des déclarations des voitures, le ministre trouve « let me now come to the increase of the MVL, that is the road tax what is also termed as deklarasion. I am informed that it was last increased in 2008 that is 17 years ago. Cumulative inflation over that period is 90%. Meanwhile, cost of operation and maintenance of road infrastructure have increased substantially. This measure, among others, therefore seeks to address this huge imbalance. I am sure that the population will understand and I hope same will be apply to the leader opposition. »
Il a donné des détails par rapport aux revenus supplémentaires générés la période de juillet 2025 à juin 2026, soit :
• droits d’accise et de douane, : Rs 2,5 millions
• droits d’enregistrement : Rs 100 millions de roupies
• déclaration: Rs 620 millions.
Le ministre a indiqué qu’en contrepartie, l’exercice budgétaire de cette année a aboli le paiement des droits d’immatriculation sur la vente et le transfert de véhicules d’occasion. « Cette mesure, en plus d’apporter des facilités importantes à l’achat de véhicules, de véhicules d’occasion, s’attaquera également à une pratique illégale de longue date de vente de véhicules sur parking. J’espère que le leader de l’opposition comprendra que cette pratique comporte de vastes répercussions », dit-il en indiquant que 7 304 véhicules ont été vendus à lundi matin. « En fait, le nombre de nouveaux véhicules mensuels a atteint un nombre record ce mois-ci », laisse-t-il entendre.
Lesjongard : Puis-je demander au ministre d’informer la Chambre de l’impact sur les réserves de devises pour les véhicules qui ont été vendus au cours du mois de juin ? A-t-il une idée ?
Osman Mahomed : Le leader de l’opposition est un politicien chevronné. Il doit être conscient que les véhicules qui ont été vendus pendant le mois de juin étaient déjà à Maurice, étaient déjà ici, déjà importés. Par souci d’équité, la guillotine aurait pu tomber le même jour, mais le Premier ministre et ministre des Finances a voulu être juste. Il a donné aux gens amplement le temps de faire l’acquisition de leurs véhicules, qu’ils auraient de toute façon achetés.
JL : Lorsque j’ai parlé de consultations dans ma question principale, je voulais dire consultations avec les principaux stakeholders, comme les associations de propriétaires de taxis, les propriétaires de compagnies d’autobus, les exploitants de location de voitures, ceux qui sont directement touchés par ces mesures. Le ministre peut-il dire à la Chambre s’il a rencontré ces parties concernées ?
OM : Le leader de l’opposition doit sûrement savoir que, puisqu’il a mentionné les chauffeurs de taxi, ces derniers bénéficient déjà dans une certaine mesure de facilités hors taxe. Cela n’a donc pas été réduit d’une manière ou d’une autre, et cela s’applique toujours. En ce qui concerne les autres opérateurs qu’il a mentionnés, au ministère il y a 1 500 demandes de permis pour des véhicules professionnels et des entrepreneurs et tout… J’ai rencontré ceux qui ont demandé à être consultés. De plus, le ministre des Finances et le ministre délégué ont rencontré les intervenants au cours des consultations préalables au projet. Et si vous souhaitez avoir le nom des parties prenantes que vous avez rencontrées, ils pourront vous le fournir.
JL : Le ministre peut-il informer la Chambre de la diminution en pourcentage des ventes de véhicules et de ses voitures, camions au cours de ces dernières années, et si des projections ont été faites pour les trois prochains exercices ?
OM : Je suis sûr que le leader de l’opposition comprendra qu’il s’agit d’une nouvelle mesure budgétaire visant à réduire le taux alarmant de véhicules sur les routes. Et j’espère que ce sera le résultat, car nous ne participons pas à l’achat local de véhicules d’occasion. Donc, avec du temps, je pourrai le lui fournir.
JL : En ce qui concerne les propriétaires de contract cars, le ministre a-t-il évalué l’impact négatif potentiel sur le secteur du tourisme, notamment en ce qui concerne les tarifs de location de voitures ?
OM : J’ai répondu à une interpellation du député Babajee la semaine dernière, où j’avais dit qu’au cours des 10 dernières années, 7 000 permis de contract cars ont été délivrés, contre 3 000 auparavant. Il a donc plus que doublé au cours des 10 dernières années.
JL : Maintenant, en ce qui concerne les permis annuels de véhicules, le ministre peut-il nous dire pourquoi les permis annuels pour ce type de véhicules, c’est-à-dire les double pick-ups, appartenant aux catégories suivantes, soit les planteurs, les cultivateurs de thé, les arboriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs de bovins, de chèvres et d’ovins, les éleveurs de porcs, les petites entreprises, les entreprises artisanales et les syndicats, ont tous été augmentés ? Et convient-il que cette mesure est un coup de massue pour ces catégories de propriétaires de véhicules ?
OM : J’ai longuement expliqué dans ma réponse initiale que la dernière fois que la déclaration a été augmentée, c’était il y a 17 ans. Aujourd’hui, le taux d’inflation cumulé a atteint 90%. Mais nous devons assumer les coûts de fonctionnement, surtout avec ce qu’a légué l’ancien gouvernement. Et aussi, notre infrastructure routière.
JL : Le ministre trouve-t-il normal que ces propriétaires de véhicules paient des frais de rétention annuels pour la plaque d’immatriculation ? Puis-je demander au ministre si cela est légalement recevable ?
OM : Oui. Cette mesure offrira un choix supplémentaire aux propriétaires potentiels de véhicules à l’avenir, car de nouveaux numéros seront débloqués. Ils auront plus de choix de chiffres, comme je l’ai expliqué dans mon discours sur le budget. Et les nouveaux tarifs s’appliqueront à ces nouveaux numéros.
JL : Pouvons-nous avoir une indication des nouveaux tarifs ? Combien cela coûtera-t-il mensuellement ? Pouvons-nous avoir cela ?
OM : Cette mesure fait actuellement l’objet d’une étude approfondie avec le ministère des Finances. Et nous communiquerons les tarifs en temps voulu.
JL : En ce qui concerne les voitures électriques, le ministre est-il d’accord pour dire que cette décision de réintroduire des droits d’accises sur les voitures électriques est un pas en arrière par rapport à notre engagement en 2021 ?
À ce stade, le ministre Osman Mahomed a fait mention d’un rapport que le leader de l’opposition, alors ministre aurait dû soumettre sur les voitures électriques, mais qu’il n’a jamais soumis.
JL : Puis-je demander au ministre s’il est au courant ou s’il peut confirmer que la vente de voitures électriques en 2019 était de 110. Aujourd’hui, il compte près de 2 000 véhicules électriques. Quelles en sont les conséquences ?
OM : La conséquence est la suivante. Il y a dix ans, notre réseau produisait 23,4% d’énergie renouvelable. Aujourd’hui c’est 17%. De plus, le réseau est donc devenu encore plus polluant. C’est pourquoi la qualité de notre air s’est détériorée, alors qu’elle était la deuxième au monde lorsque j’étais en charge de l’île Maurice Durable, et que nous sommes aujourd’hui à la sixième place dans le monde. Donc, les véhicules électriques ne sont pas propres à Maurice, parce que notre réseau utilise du charbon pour recharger ces véhicules électriques.
JL : Compte tenu du fait que les mesures du budget de cette année toucheront grandement la majorité des propriétaires de véhicules, par exemple, pour une voiture hybride de 1 500 CC, il y aura une augmentation de 50%. Pour une voiture conventionnelle de la même capacité, la hausse est de 70%. Alors, le ministre envisagera-t-il d’éliminer complètement ces mesures, ou de revoir au moins le taux d’imposition ?
OM : Quand vous regardez les chiffres, ce n’est pas grand-chose. Rs 1 500, Rs 1 000, Rs 2 500, enfin, certaines d’entre elles. Mais alors, comme je l’ai dit plus tôt, la philosophie gouvernementale. Le chef de l’opposition a compris ce que j’ai évoqué plus tôt. Qu’entre il y a 17 ans et aujourd’hui, le coût d’exploitation a augmenté, car le taux d’inflation a augmenté de 90%. C’est donc la philosophie qui sous-tend cela. Et puisqu’il a identifié les véhicules hybrides, permettez-moi de lui rappeler encore une fois, qu’alors qu’il était ministre, on lui avait confié des responsabilités spécifiques concernant les véhicules électriques et hybrides. Il n’a rien fait.
Aujourd’hui, le problème des batteries, s’il veut revendiquer la question de l’écologie, à la fin du cycle de vie des batteries des véhicules hybrides, il faut faire quelque chose à ce sujet. Que vous recycliez ? Comment vous en débarrassez-vous ? Mais son comité n’a pas tenu ses promesses. Donc, aujourd’hui, nous sommes dans un brouillard avec la bonne intention derrière les véhicules hybrides.
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