Poste-de-Flacq – Surf électrique : Conflit autour d’un permis

2 years, 6 months ago - 2 June 2022, Le Mauricien
Poste-de-Flacq – Surf électrique : Conflit autour d’un permis
La colère monte parmi les pêcheurs de Poste-de-Flacq. Ils protestent depuis mercredi matin contre les restrictions de pêche imposées à cause d’un panneau installé dans le lagon de Poste-de-Flacq sur lequel est inscrit “Zone de restriction. Activité surf électrique. Pas de bateau”.

Tout a commencé dans la matinée lorsque Jenika Bassy, une habitante de la localité, accompagnée de son frère, a décidé de faire une sortie en mer en bateau pour « al rod enn ti cari ». À leur étonnement, ils découvrent que des bouées en béton ont été placées sur une distance d’environ 400 à 500 mètres dans l’eau. « En rentrant à la maison, nous avons entendu un grand bruit sous notre bateau. Nous découvrons alors que l’hélice du bateau a été abîmée. Et le lendemain matin, mon père nous a accompagnés en mer pour faire un constat. Nous avons rencontré des officiers de la National Coast Guard et des gardes-pêche. Zot dir nou nou pa gagn drwa vinn dan sa plas la, si nou persiste zot pou ferm nou. Et ils ont insisté pour que nous leur révélions notre identité. Mais nous avons refusé », fait-elle comprendre.

Le père de Jenika, France, indique lorsqu’il y a un décès dans ce village, traditionnellement le cercueil est transporté dans un bateau pour les funérailles. « Nous avons l’habitude de transporter le cercueil dans un bateau pour l’enterrement. Si je comprends bien, nous n’aurons plus droit à cette pratique. » Jenika tient à savoir qui a accordé le permis pour une activité de surf électrique dans cette zone très fréquentée par les habitants.

Selon un document officiel, le ministère de l’Économie bleue, des Ressources marines, de la Pêche a accordé le permis à Efun Ltd le 5 mai 2020, une compagnie représentée par C.M.J., une habitante de Résidence Mont-Choisy. Le permis est valide jusqu’au 4 mai 2023. La somme versée pour l’obtention du permis est de Rs 75 000.

Selon Jenika, lors d’une conversation qu’elle a eue avec une personnalité de la région, cette dernière aurait laissé entendre que cette activité se tiendra sur cinq jours seulement. « Zot pe kontinie krwar ki bann peser, se bann idio eki kapav tret zot avek mepri », dénonce-t-elle.

Le Mauricien a appelé le ministre de tutelle, Sudheer Maudhoo, à plusieurs reprises mercredi après-midi, mais il n’a pas répondu. « Nous insistons pour avoir des explications », dit Jenika Bassy.