Public Procurement : La nouvelle ID Card en zone de turbulences

1 year, 8 months ago - 1 March 2023, Le Mauricien
Public Procurement : La nouvelle ID Card en zone de turbulences
Une séance de travail en ce début de semaine avec les représentants du consortium choisi, mené par Harel Mallac Technologies, après la signature du contrat On Hold

Aux termes du contrat portant la signature de deux représentants du PMO au nom du GM, en date du 15 février un montant de Rs 360 millions payable au départ

Le projet de modernisation de la Mauritius National Identity Card démarre sur un mauvais pied avec en toile de fond des allégations du leader du Reform Party, Roshi Bhadain, sur pot-de-vin de Rs 27 millions. D’abord, la confirmation a été obtenue que la signature du contrat est intervenue le 15 février dernier avec un consortium mené par Harel Mallac Technologies Ltd et comprenant la firme Thales Dis France. Avec les signataires au nom du gouvernement, soit Devendre Gopaul, Permanent Secretary, et Preeyadarshanee Dassaye, Deputy Permanent Secretary au Prime Minister’s Office, du côté du ministère des Télécommunications, de l’Innovation et de la Communication, l’on rejette les allégations portées au sujet du partage de ces Rs 27 millions, devant fait l’objet d’un transfert dans un compte bancaire, opéré à Singapour.

À ce stade, les recoupements d’informations auprès de différentes sources indiquent que face à la nouvelle situation que s’est développée autour de ce projet stratégique en vue de Revamp la Mauritius National Identity Card, une importante séance de travail convoquée pour marquer le coup d’envoi de la mise à exécution du calendrier de travail aura été Frozen à la requête du Prime Minister’s Office en ce début de semaine.

Les représentants de Harel Mallac Technologies Ltd de même que les spécialistes de Thales Dis France sont en Standby vu que le contrat a déjà été signé. Du côté de l’Hôtel du Gouvernement, très peu de renseignements ont transpiré dans le sillage des informations communiquées par Roshi Bhadain par le truchement d’un intermédiaire politique de Lakwizinn du Prime Minister’s Office. Mais il semblerait que les Top Chefs sont déjà à pied d’œuvre pour monter une opération en vue de mettre le leader du Reform Party hors-jeu sur ce dossier à rebondissements.

Ainsi, d’entrée de jeu, du côté de l’Hôtel du Gouvernement, l’on s’évertue à accréditer la thèse que le montant révisé de ce contrat n’est pas de Rs 600 millions. Le chiffre avancé est de Rs 360 millions en se basant sur les détails contenus dans l’Agreement, signé le 15 février. Dans ce document, la Revised Contract Price est de Rs 360 millions (8,2 millions de dollars américains) contre les Rs 230 millions annoncées initialement en marge de la ligne budgétaire prévue à ce sujet.

Mais dans le camp de Roshi Bhadain, l’on affirme que sur la base des Insider Details, le consortium franco-mauricien mise sur des recettes de Rs 600 millions pour l’exécution de la nouvelle Mauritius National Identity Card avec une Fingerprint Option. Le montant de Rs 360 millions est présenté comme étant le paiement pour l’étape initiale avec tout le volet du Maintenance devant se concrétiser subséquemment.

De son côté, Roshi Bhadain, intervenant sur la chaîne de radio privée, Top FM, est revenu sur les grandes lignes de cette affaire à ce jour. Au sujet du montant de 8,1 millions de dollars, il maintient que « ena so bann add-ons tou ladan. Dan so lansamb, seki bann dimoun la finn explik mwa, li pou fer apepre 600 milyon roupi. » Il est revenu sur le fait qu’il y aurait un intermédiaire au centre de ce projet qui devait se faire payer la somme de Rs 27 millions. « Kan gouvernma pey konpagni, ena sa lot peyman ki pe al fer pou sa intermedier la dan Singapour », rajoute-t-il.

Roshi Bhadain a indiqué que ce projet pour la carte reconfiguration et la digitalisation de la carte d’identité nationale avait été explicité par le ministre Deepak Balgobin en juin 2021 au Parlement et qu’un exercice d’Expression of Interest avait été lancé par le PMO en septembre 2021.

« Seki fi’nn explik mwa, finn grosi kontra de par relasion ki ena ant enn de sa bann dimounn dan sa konpagni ek enn minis ki inplike. Zot finn grosi montan la, pou fer lezot peman », allègue-t-il, en ajoutant que le contrat comprend un accord avec un intermédiaire qui serait un Sub-Contractor. Il a avancé d’autres contrats totalisant 633 000 dollars ont aussi été ratifiés, soit Rs 27 millions. « Seki bann informater la explike seki zot konpagni, pena rezerv dolar. Fin explik ki peman pa fer Moris, me a Singapour. Zot pa ti ena sa kantite dolar-la, zot fin bizin replenish. Intermedier finn insiste pou pey sa laba, alor ki mem konpagni ena mem nom Moris ek baze a Katborn », avance-t-il.

Au sein du ministère des TIC, on laissait entendre depuis hier matin que le ministre Deepak Balgobin ne se serait pas impliqué de manière frontale dans la gestion de ce dossier, soutenant que celui-ci tombe sous l’égide de PMO. Bien que certains affirment que l’un des protagonistes clé de cette affaire serait un habitué de la SICOM Tower, on laisse entendre qu’il n’y aurait rien de « sinister » qu’un acteur important du secteur de la technologie consulte le ministère concerné « as and when required ».

Scandale allégué concernant des pots-de-vin de Rs 27 millions et impliquant un ministre : suite à l’émission Tempo la So d’hier, Harrel Mallac Technologies réagit et annonce un fact-finding audit exhaustif au vu de la gravité des allégations!

Roshi Bhadain avait fait des graves allégations jeudi dernier lors d’une conférence de presse, affirmant qu’un ministre serait impliqué dans un scandale où des pots de vin de Rs 27 millions allaient être payés sur un compte à Singapour.

Hier dans l’émission Tempo la So, d’autres éléments comme les contrats, dont celui pour le project management, ont été dévoilés et Roshi Bhadain a expliqué le mécanisme qui aurait été mis en place pour payer le bribe de Rs 27 millions.

Des éléments tombés dans le domaine public qui ne sont pas restés sans conséquence. Car la compagnie Harrel Mallac Technologies a réagit suite à cette émission. Dans un communiqué émis ce mardi après-midi, elle affirme qu’elle a de solides procédures internes de bonne gouvernance qui sont appliquées sur l’ensemble de ses opérations. Elle ajoute qu’au vu de la nature des allégations, la société a décidé de nommer avec effet immédiat un des cabinets d’experts comptables faisant partie des Big Four, pour un ‘fact-finding’ audit exhaustif.

Cet exercice aura ainsi pour but de mener une investigation profonde pour savoir s’il y a eu maldonne et si effectivement des pots de vin de Rs 27 millions allaient être payés.