Comment conserver l'attractivité d'une marque comme Suzuki qui a bâti sa réputation sur de petits modèles thermiques robustes et légers quand la politique vous enjoint à passer à l'électrique ? Si le constructeur veut continuer d'exister en Europe, il n'aura d'autre choix que de développer une gamme de voitures 100 % électriques. Mais pour l'heure, Suzuki joue la montre. La direction a confirmé que le tout nouveau eVitara sera pour l'instant unique et n'appellera pas d'autre véhicule électrique. Le constructeur préfère voir venir, se montrant attentif aux évolutions du marché et de la règlementation. Un choix gagnant ? L'avenir le dira. En attendant, Suzuki n'échappera pas aux amendes CO2 qui pourraient lui faire mal en 2025 avec le durcissement prévu, d'autant plus que Suzuki vend presque exclusivement des modèles thermiques à petite hybridation.
Suzuki échangerait Toyota contre Volvo
L'arrivée de l'eVitara sera trop tardive et ne devrait pas changer fondamentalement le bilan CO2 de Suzuki en Europe, qui, mine de rien, arrive quasiment à la hauteur de Nissan en termes de volumes de véhicules neufs. Il faut donc pour la marque nippone trouver un allié qui lui permettrait de réduire ses rejets de CO2 en obtenant les fameux "crédits" accordés lorsqu'une marque trop émettrice s'associe à une autre qui émet peu de CO2.
Associée à Toyota et Mazda jusqu'ici, Suzuki pourrait désormais se tourner vers un autre allié en 2025, plus à même de répondre aux nouvelles exigences : le groupe Volvo. Le nouveau "pool" Volvo comprendrait donc le constructeur suédois, Suzuki mais aussi Polestar. Mais l'effort financier que devra fournir Suzuki pour acquérir ces crédits CO2 auprès de Volvo devrait être minimaliste selon Schmidt Automotive puisque la marque japonaise écoule principalement de petites voitures légères à faible consommation. L'avantage de proposer des véhicules qui restent raisonnables sur la balance.
Les pools de constructeurs en Europe
Selon les données les plus récentes, c'est le pool JLR/Tesla/Honda qui avait le plus de marge sur ses objectifs CO2 en 2024 grâce, évidemment, au poids de Tesla. Mazda/Toyota/Subaru (avec Suzuki) et Volkswagen sont en revanche ceux qui sont passés tout proches de la correctionnelle cette année. En 2025, ils devront donc redoubler d'efforts pour éviter la douloureuse.
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