Cela concernait uniquement ceux qui ne pouvaient pas quitter leur domicile ou qui habitaient à l’étage. Beaucoup de ces patients ont subi une amputation. Après un appel à la Control Room des sapeurs-pompiers au 115, une équipe se rendait sur le lieu pour aider la personne à sortir de chez elle pour monter dans l’ambulance ou un véhicule privé pour se rendre à l’hôpital. Or, la semaine dernière, selon un ordre interne du Chief Fire Officer, relayé par ses Deputy Chief Fire Officers, les officiers du Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) n’ont plus le droit d’offrir une assistance à de tels patients.
Cette décision ne fait pas l’unanimité parmi les sapeurs-pompiers qui estiment que c’était une aide importante dont le public a besoin. Un haut gradé du MFRS, sous couvert d’anonymat, explique que ce type d’assistance ne comptait que 24 % des sorties du MFRS. « Bann pompye dan kontrol pe bizin refiz donn led a bann vie dimoun ki tou letan inn abitie apel nou pou ed zot desann de zot apartman pou ki zot kapav pran lanbilans pou al lopital. Se enn inzistis anver zot », affirme ce dernier. De son côté, un sapeur-pompier rappelle que « nou travay se ‘save life’, ‘save property’ ek ‘rendering humanitarian service »
Contacté par ION News, le Chief Fire Officer, Asok Kumar Kehlary, précise que cette décision a été prise car il y a eu beaucoup d’abus concernant ce service rendu par les sapeurs-pompiers. « Finn ena dimoun kinn telefonn nou, zis pou li desann li fer enn ler, fime, apre li remonte », relate-t-il. Depuis le début de l’année, dit-il, il y a eu quelque 800 appels des patients à la Control Room des sapeurs-pompiers. Un système a été mis en place pour que ce genre de requête provienne du ministère de la Santé et du bien-être. Selon lui, les patients nécessitant une telle assistance doivent au préalable prendre contact avec le ministère de la Santé pour pouvoir bénéficier de ce service.
Adil, un habitant de Coromandel qui est amputé des deux pieds, explique qu’il avait l’habitude de faire appel aux sapeurs-pompiers uniquement en cas de besoin urgent pour descendre de son appartement du 5e étage pour se rendre à ses rendez-vous médicaux dans le privé. Or, avec ce nouveau système, il ne peut plus compter sur les sapeurs-pompiers car ledit ministère ne prend en compte que les rendez-vous à l’hôpital et non dans les cliniques privées ou chez les médecins du privé. Vidwanti, agée de 76 ans et résidant à Ollier, abonde dans le même sens. « Je suis dans une situation similaire », dit-elle. Cette dernière demande aux autorités concernées de revoir cette décision.