Speed cameras: les contraventions chutent de moitié

En effet, les autorités ont constaté que les automobilistes ont tendance à ralentir devant les radars pour ensuite accélérer lorsqu'ils les dépassent.

De ce fait, depuis l'année dernière, les caméras «flashent» beaucoup moins de contrevenants. Selon les statistiques de la Traffic Branch, il y a une baisse d'environ 50 % du nombre de contraventions pour excès de vitesse, comparée à 2014. Au total, 40 229 automobilistes ont été «flashés» du 1er janvier au 30 novembre 2016. Et d'après les chiffres de Statistics Mauritius, 96 872 contraventions pour excès de vitesse ont été enregistrées en 2014 contre 39 395 en 2015, soit une chute de 59,3 % du nombre de contrevenants.

Une tendance qui réjouit les experts et les autorités concernées. Une source au ministère des Infrastructures publiques indique que «cette baisse significative démontre un changement dans le comportement des automobilistes».

Or, du côté des autorités policières, on explique que plusieurs facteurs sont à l'origine de ce constat. Tout d'abord, les trois bandes blanches sur l'autoroute informent les conducteurs qu'une speed camera n'est pas loin. «Ils ont plus de temps pour ralentir avant le déclencheur», précise-t-on.

Autre facteur : les caméras sont peintes en jaune, ce qui les rend plus visibles, même la nuit. «Les automobilistes ne se font plus surprendre. Ils connaissent déjà l’emplacement de chaque caméra», affirme le policier. D’ajouter que la police accorde une certaine marge de tolérance à ceux qui excèdent par quelques kilomètres par heure la limite de vitesse.

Bien que les contraventions aient chuté de moitié, l’on ne peut en dire de même pour le nombre d’accidents de la route, qui, lui, ne fait qu’augmenter. Selon les derniers chiffres, le nombre de morts cette année est passé à 132. Le dernier accident mortel étant celui d’un motocycliste à Palma, le 1er décembre. D’ailleurs, le président de l’association Prévention routière avant tout, Alain Jeannot, soutient qu’il faut «examiner cette baisse du nombre de contrevenants et voir si cela se reflète dans le taux d’accidents de la route». Il souligne également qu’il faut trouver un moyen pour verbaliser les motocyclistes qui representent 40 % dunombre de conducteurs.

Average speed zone camera system

Selon Sudesh Lallchand, conseiller auministère des Infrastructures publiques, l'Average Speed Zone Camera System sera calqué sur le modèle anglais. C'est un mécanisme qui enregistre la moyenne de vitesse entre deux points. «À titre d'exemple, si une caméra enregistre la vitesse d'un véhicule à Port-Louis et puis une autre l'enregistre à Réduit, les caméras pourront calculer la vitesse en moyenne du véhicule. On pourra ainsi savoir combien de minutes un automobiliste a pris pour arriver à un autre point.» Il estime que ce système est nécessaire car trop d'automobilistes «roulent à 100 ou 150 km/h, puis ralentissent à l'approche d'une caméra».

D'autres solutions envisagées par le ministère

• Installer des sensors sur les routes pour détecter la vitesse des véhicules.
• Encourager la conduite économique pour économiser le carburant.
• Modérer la circulation automobile.
• Mettre l'accent sur la dangerosité de l'excès de vitesse.
• Changer la culture de vente des voitures, en mettant l'accent sur le confort et non la vitesse.