STOP ACCIDENT, c’est plus qu’urgent ! : 24 morts en deux mois…

9 months, 2 weeks ago - 4 March 2024, Le Mauricien
Accident at Bell-Village, 31.01.2024
Accident at Bell-Village, 31.01.2024
… contre 16 décédés l’an dernier à fin février

Une croissance de 50% en ce début 2024 par rapport aux 16% de croissance pour l’entame de 2023

23 hommes contre 1 femme ont péri jusqu’au 29 février

La moto la plus meurtrière, mais les piétons et les passagers de véhicules demeurent sur le podium

On pensait avoir touché le fond l’année dernière puisque 2023 a été une année particulièrement meurtrière sur les routes mauriciennes. Le 30 décembre a été la date du dernier des 130 accidents fatals qui avait fait deux nouvelles victimes pour porter le total annuel à 138 victimes. Trente de plus que l’année précédente, 2022, quand le nombre d’accidents mortels était sous la barre de 100, soit exactement 99, et faisant 108 victimes, avec une croissance de 23% des accidents fatals et 14% des tués.

37,5% d’accidents de plus déjà 

Malheureusement, sur la base des seuls deux premiers mois de l’année 2024, la tendance de progression des accidents mortels est ahurissante, alors que le nombre de morts est dramatique. En effet, il y a eu 8 morts de plus en janvier et février 2024, soit 24 morts contre 16 pour la même période en 2023. Cela fait une augmentation de 50% de tués sur la route, alors qu’en 2022 et 2023, le mois de janvier totalisait 14 et 16 morts, soit une augmentation de 14% seulement.

Pour le nombre d’accidents fatals dans les périodes correspondantes, ils étaient 13 en 2022, 16 en 2023 et 22 cette année pour janvier et février combinés. Soit une croissance de 23% entre 2022 et 2023, et 37,5% entre 2023 et 2024.

Si cette tendance amorcée en cette année 2024 se maintenait, on pourrait se retrouver avec 59 morts de plus, ce qui nous rapprocherait de la barre des 200 tués sur nos routes, soit 197. Plus que jamais, il faut mettre un stop aux accidents…

Les hommes d’abord et la vulnérable moto

Pour les deux premiers mois de l’année, sur les 24 morts, 23 sont des hommes. Seule une femme, passagère de moto, a péri en ce début d’année. Les causes de mortalité chez les hommes se comptabilisent à 9 motocyclistes, 5 piétons, 5 passagers de voiture, 2 chauffeurs et deux cyclistes qui ont perdu la vie sur les routes mauriciennes.

Derrière ces statistiques, il y a des familles brisées et inconsolables, il y a les blessés et des victimes de chauffards qui sévissent souvent impunément sur nos routes. Les campagnes de prudence routière menées par les autorités publiques, autant elles étaient louables et animées de bonne volonté, autant elles sont ignorées par les automobilistes, et au bout du compte, sont soit insuffisantes soit inefficaces. Surtout pour les motards qui paient le plus lourd tribut à cette situation cette année comme en 2022 et 2023. Trop de conducteurs mauriciens se croient invulnérables et pensent que la vitesse est un signe de puissance… s’ils ne sont pas des protégés qui auront le coup de pouce pour s’en sortir !

L’Organisation mondiale de la santé pense que l’augmentation de la consommation d’alcool ou de drogue, combinée à la densité du trafic et à la distraction sur les routes, entraîne souvent une hausse du nombre de blessés et de morts. À Maurice, la vitesse, l’alcool et la drogue, le manque de formation et d’expérience des jeunes conducteurs et l’impunité qui relèvent souvent du trafic d’influence sont les causes des accidents graves sur nos routes.

Si ces questions requièrent des mesures concertées de la part des gouvernements, des réglementations et une application efficace, il y a des choses qui peuvent être faites par l’usager de la route pour rester en sécurité : comme toujours porter la ceinture de sécurité, limiter les consommations d’alcool et de drogue, le port du casque pour les motards et des vêtements fluorescents, rester toujours concentré sur sa conduite et ne pas utiliser le téléphone portable, des éléments qui augment de quatre fois la possibilité  d’avoir un accident.

Enfin, les gouvernements ont aussi des responsabilités. Un certain laxisme des autorités vis-à-vis des élites politiques ou autres est cité. Mais elles doivent aussi faire priorités de la sécurité des infrastructures routières et de transport pour tous les usagers et les piétons, avec notamment des trottoirs, des pistes cyclables et les soins d’urgence pour les victimes d’accident. Tout un programme si l’on veut vraiment STOP Accident !