La fédération déplore l'absence de réaction des autorités face à la situation « difficile » des taximans. De plus, elle a envoyé un mémoire au Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, dans le cadre du budget, et regrette de n'avoir « même pas été invitée aux consultations ».
C'est devant l'hôtel Outrigger à Bel-Ombre que la FHTA a fixé rendez-vous à ses membres ce matin dans le cadre de la mobilisation du 13 juin prochain à Port-Louis. Selon Yash Murrakhan, le président, la fédération a été contrainte de redescendre dans la rue après deux années d'attente, la situation n'ayant depuis pas évolué. « Les ministres Gayan et Bodha n'ont pu prendre aucune décision pour trouver une solution à nos problèmes. Depuis 2016, certaines décisions ont été prises et ont même été avalisées par le conseil des ministres, mais n'ont pas été appliquées. »
Les chauffeurs de taxi d'hôtels dénonçaient en 2016 le fait que des tour-opérateurs et autres taxis hors de leur base d'opération avaient la priorité sur les clients de certains hôtels. Or, disent-ils, la NTA leur a justement, accordé un permis pour opérer sur ces bases. « Le gouvernement doit pouvoir faire respecter ses propres règlements. Raison pour laquelle nous avons sollicité Nando Bodha, ministre du Transport. Mais à ce jour, rien n'a été fait. »
Un comité interministériel mis sur pied pour se pencher sur le cas des chauffeurs de taxi d'hôtels avait, lui, suggéré la mise en place d'un comptoir spécial dans les différents établissements, mais là, également, cette décision n'a été appliquée qu'en partie. « Les recommandations portaient sur la formation des chauffeurs de taxi, une redistribution des taxis, selon un ratio de 1:10, et l'introduction d'un Taxi Information Desk dans les hôtels. À ce jour, on n'a rien entendu sur les deux premières mesures, tandis que le Taxi Desk n'a été implémenté que dans quelques hôtels. Il semble que le gouvernement n'arrive pas à implémenter ses propres décisions. »
De même, le ministre du Tourisme, Anil Gayan, avait évoqué la création d'une plateforme en ligne pour moderniser le secteur, mais là non plus, il n'y a pas eu de suite. Ce matin, lors de la quatrième réunion sectorielle, les membres ont passé en revue la situation qui, selon eux, « devient de plus en plus compliquée pour les chauffeurs » de taxi. Yash Murrakhun regrette également que leur mémoire envoyé au Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, n'ait pas eu l'accueil attendu. « Une fois de plus, nous n'avons pas été invités aux consultations. »
Parmi les différentes suggestions de la fédération figure l'élaboration d'une législation pour mettre fin aux pratiques de transport illégal dans les hôtels. Un plan de pension pour les chauffeurs de taxi est aussi réclamé, tout comme la révision du temps d'opération d'un taxi, de 10 à 15 ans. La FHTA demande également au gouvernement d'arrêter de procéder à la saisie de voitures pour ceux qui ne peuvent rembourser leurs prêts, « car la situation est difficile ». De plus, elle demande d'implémenter les décisions du comité ministériel de 2016.
Après Bel-Ombre, la FHTA sera au Morne, en face de l'hôtel RIU, lundi prochain. « Nous voulons être au RIU, où nous avons un "taxi desk", qui a permis une amélioration de la situation. » Par la suite, la fédération sera dans l'est, en face de l'hôtel Long Beach plus précisément, avant la tenue de la manifestation devant la NTA à Cassis le 13 juin.