Ces deux hauts gradés recevront leur lettre de suspension, ce mardi 3 février. Leurs noms figurent sur des correspondances échangées entre la firme Colas et la RDA, le 23 février 2013, faisant mention de fissures apparues avant l’ouverture de la route. Le conseil d’administration déplore leur inaction et leur silence face à ce constat de Colas.
Ces fonctionnaires sont aussi suspectés d’avoir participé à un complot dans le but de cacher la vérité aux autorités sur les fissures. Une enquête a été ouverte sur leur degré d’implication dans cette affaire.
Enter la police et l’ICAC
D’autres sanctions, voire des arrestations, et même des poursuites judiciaires sont à prévoir. Tous ceux ayant un lien direct ou indirect avec ce complot présumé «tomberont dans les filets de la justice» car la RDA compte soumettre l’affaire à la police et à l’Independent Commission against Corruption.
Les habitants des environs seront aussi appelés à témoigner. En effet, comme ils ont vécu dans les parages du chantier, ils auraient sans doute aperçu «beaucoup de choses».
Un autre volet de l’enquête concernera le chantier de la route Terre-Rouge–Verdun. L’enquête épluchera les dossiers depuis l’annonce du projet jusqu’à l’ouverture de la route. Elle prendra en compte les raisons de la déviation du tracé initial, les inspections effectuées par les officiers de la RDA, les supervisions et les examens des matériaux, leur qualité de même que leur fabrication.
Au cours de ce volet, les ingénieurs de la RDA et du ministère des Infrastructures publiques seront appelés à dévoiler et à expliquer dans les moindres détails le rôle qu’ils ont joué dans le projet. Ils devront aussi dire s’ils ont été efficaces à remplir leur devoir. Dans le giron de l’enquête, on estime que les têtes de grosses pointures risquent de tomber, d’autant plus que le ministre Roshi Bhadain a aussi ouvert une enquête sur le volet financier et technique du projet.
Entre-temps, Cadressen Dorsamy, le directeur général de la RDA, part à la retraite tout en obtenant son lump sum. Interrogé à ce sujet, le principal intéressé considère que «c’est normal». Cependant, des milieux proches de l’enquête, on explique que «même si une personne part, ce serait bien qu’elle donne un coup de main à l’enquête».