Une caméra filme l’intérieur des véhicules pendant les examens pratiques de conduite. Mais une question demeure: combien d’argent l’État engrange-t-il grâce aux tarifs réclamés pour ces tests? Environ Rs 28 800 000, si l’on en croit Manoj Rajkoomar, secrétaire de l’Association des moniteurs d’auto-école.
Qu’est ce qui lui permet d’avancer de tels chiffres? «J’ai mes sources aux Casernes centrales. Et, elles me les ont communiqués jeudi matin. Le nombre de personnes qui passe à la caisse chaque semaine s’élève à 1 200 ou 1 400, samedi compris, soit environ 300 à 350 par jour», assure l’enseignant reconverti en moniteur. Le tarif pour l’examen s’élevant à Rs 500, le calcul est vite fait, affirme-t-il. Cependant, poursuit Manoj Rajkoomar, «il faut savoir que beaucoup de personnes se désistent le jour venu. Ce qui fait qu’au final, seuls 200 aspirants conducteurs se présentent pour leur driving test».
Il précise, en outre, que les recalés sont nombreux. Car, «sur les 200, seuls 30 ou 40 passent l’épreuve. Et, parmi ceux-là, il y en a qui en sont à leur quatrième, cinquième, voire sixième tentative. Le nombre de conducteurs et conductrices qui y arrivent du premier coup se comptent sur les doigts de la main.» Justement, avec presque Rs 30 millions dans les caisses, les autorités ne devraient-elles pas proposer elles-mêmes des cours aux automobilistes? Ne pourrait-il pas y avoir un espace dédié à ceux qui souhaitent apprendre à manier le volant correctement?
Encore faudrait-il, selon Manoj Rajkoomar, qu’elles commencent déjà par améliorer les conditions existantes. «Vous avez des gens qui débarquent actuellement aux Casernes à 7h30 pour passer leur test. Mais, il y en a qui attendent quatre heures avant que leur tour n’arrive!» Il y a cependant, admet le secrétaire de l’Association des moniteurs d’auto-école, plusieurs améliorations depuis quelques années. Par exemple, «avant, pendant le test, il fallait emprunter les rues jouxtant le bâtiment d’Air Mauritius ou encore la gare Victoria. Mais congestion routière oblige, le ‘tracé’ a été revu. Cela a aidé, par la même occasion, à réduire le stress de ceux qui subissent cette épreuve».
Sinon, elle n’est pas trop dure la vie de moniteur? Le métier parvient-il à nourrir son homme? «Certains gagnent entre Rs 30 000 et Rs 50 000 par mois», admet Manoj Rajkoomar.
Et ne faudrait-il pas uniformiser les tarifs que réclament les auto-écoles? «Il y en 160 qui sont enregistrées et 150 qui pratiquent. Les tarifs, eux, tournent autour de Rs 250 pour la demi- heure, mais nous ne serions pas contre le fait de nous asseoir autour d’une table pour discuter avec les autorités à ce propos.»
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