Transport par autobus – À Port-Louis : L’attente fait grincer des dents

4 years, 6 months ago - 8 June 2020, Le Mauricien
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Bien que le nombre d’autobus mis à la disposition du public aux heures de pointe ait doublé et que la fréquence des dessertes augmente dans le cadre de la reprise de toutes les activités du pays depuis lundi, de nombreux passagers se plaignent toujours de la durée de l’attente pour obtenir une place.

« Monn bizin atann ziska 30 minit pou gagn prosin bis » déplorait une habitante de l’Ouest à la sortie du bureau. « Nou konpran ki sitiasion-la koumsa, me nou pe pass boukou letan atann lor bistop sa fwa-la », affirme cette employée d’une firme de la capitale.

Avec les consignes sanitaires restant en vigueur pour contrer une résurgence du coronavirus, dont la distanciation sociale, les opérateurs de transport public mobilisent plusieurs bus pour desservir plusieurs lignes du pays, notamment entre 15h30 et 18h, afin de ne pas provoquer de longues attentes à la gare. À celle de Victoria, c’est le “rush” total à partir de la fermeture des bureaux et des commerces avec une forte affluence de passagers quittant la capitale vers les Plaines-Wilhems ou encore le sud du pays. « Mo bizin fer vit kouma biro ferme parski sinon pa pou gagn plass dan bis. Me bis pa pe tro tarde. Bizin dir ki lor sak 15 minit pe gagn lot », laissait entendre un fonctionnaire qui s’empressait de rentrer chez lui. « Tou dimounn anvi rant zot lakaz vit e pa gagn letan gard distans pou rant an ord », poursuit-il en attendant le prochain bus en direction de Quatre-Bornes.

La partie de la gare aménagée sur l’autoroute en raison des travaux entamés pour l’Urban Terminal est bondée aux heures de pointe. « Sa plas isi la byen sere, sirtou dan ler kot ena boukou dimounn. Bann bis-la bizin ser byen dan kwin pou nou monte », dira une employée d’un commerce. Selon elle, la situation aurait été pire si l’on devait aussi véhiculer les élèves du primaire et du secondaire. « Bizin dir ki mouvman bann bis-la paret sou kontrol sirtou parksi pena zelev lekol ek kolez ki pe vwayaze », laisse entendre la quadragénaire. Les chauffeurs et receveurs d’autobus abondent dans le même sens. « Nou pe kapav gere parski kantite vwayazer kotidien osi in bese inpe. Pena etidian me pena osi vie dimounn ki pe sirkile dan ler de pwint », déclare un employé d’une compagnie d’autobus. Ce dernier s’assure que la fréquence des départs de la gare Victoria est sous contrôle avec des intervalles de 15 à 20 minutes.

Les autobus quittent, en effet, la gare après avoir atteint la trentaine de passagers, le nombre requis pour respecter les mesures de distanciation sociale. « Nou pena swa pou pa respekte sa sirtou ek sa bann lamand ki pe tande-la, pa kapav zwe ek dife », poursuit-il. Il soutient aussi que les directives des autorités aux opérateurs sont d’assurer qu’un maximum d’autobus circulent le matin ainsi qu’à la fermeture des bureaux. Selon lui, la police du transport et des officiers de la National Land Transport Authority veillent de temps en temps à ce que les passagers ainsi que les receveurs respectent les consignes des autorités.

À la gare Victoria, les passagers se plaignent aussi d’un manque d’espace avec les nouvelles zones aménagées en raison des travaux qui ont lieu. « Kot pran bis Curepipe ek Mahebourg, plass pena ler biro large. Ena enn extra refoulman ek sa kantite pasaze ek bis-la », confie un autre usager d’autobus. On pointe aussi du doigt certaines personnes qui se bousculent pour avoir une place. « Dimounn pouse move kalite avan rant dan bis. Ena dimounn pa konpran ki bizin gard distans ek rant an ord dan bis », fulmine une autre. Elle déplore une certaine inaction des receveurs pour instaurer la discipline et accuse certains de ne pas se conformer aux règles sanitaires imposées. Un des superviseurs des opérations d’une compagnie d’autobus concède qu’il y a des manquements car « tou dimounn pa ekoute ». Et d’ajouter que les autorités sont en attente de “feedback” pour décider s’il faudra déployer d’autres véhicules pour mieux desservir le public.